mercredi 19 octobre 2011

ALMENECHES dans les années 1860......

N° 172 (Voir les pages: 1à6-11à16-31à33-72à74-98à117-123à132-146à165-170-171)
Dans la FRANCE PONTIFICALE- Histoire chronologique et biographique des archevêques et évêques de tous les diocèses de France, l'auteur Fisquet nous parle d'Almenèches:
Almenèches est un petit bourg situé au milieu d'un pays boisé, à 10 kilomètres environ S.E d'Argentan et dépendant aujourd'hui du canton civil de Mortrée. Titré de baronnie, il appartenait autrefois à des religieuses de l'ordre de Saint-Benoît qui y possédaient sur son territoire une abbaye dont l'origine première est inconnue, mais que restaurèrent vers 1070, Roger de Montgommery, vicomte d'Hièmois et Mabilie, sa femme. On sait qu'avant cette époque, ce monastère subsistait déjà, puisque dès le VIIIe siècle, on trouve qu'il était gouverné par une abbesse nommée Lanthilde. Peut-être était-il un des quinze monastères fondés tant pour des hommes que pour des femmes par saint Evroul, abbé d'Ouche. Tout auprès d'Almenèches était jadis un petit monastère, dont fut abbesse sainte Opportune, soeur de saint Godegand, évêque de Séez. Des historiens modernes l'ont confondu avec l'abbaye de même nom, sans doute parce que le monastère avait été restauré après l'invasion normande sur le même emplacement de l'ancien ou parce que Roger, seigneur du lieu, assigna au monastère qu'il restaurait les biens de celui qui avait été détruit, et qui continua à s'appeler l'abbaye d'Almenèches. C'est là l'opinion du savant Mabillon. D'autres auteurs croient que les deux monastères se trouvant bâtis sur le territoire d'Almenèches, prirent et l'autre le nom de ce bourg, et que le petit qui avait eu sainte Opportune pour abbesse, fut rétabli par la suite à Almenèches même et eut Lanthilde pour abbesse. Les deux communautés ayant été détruites pendant l'invasion normande, en 870, les ducs de Normandie s'emparèrent plus tard de leur emplacement que le duc Richard II donna en 1026 aux religieux de Fécamp. Ceux-ci cédèrent tous leurs droits à Roger de Montgommery. Par un édit royal du 19 septembre 1736, le monastère d'Almenèches fut transféré à Argentan même, dans l'église de Notre-Dame-de-la-Place, que les habitants de ce cette ville avaient cédé en 1623 à des religieuses pour y fonder un nouveau monastère.
L'abbaye d'Almenèches compta 27 abbesses. La première appelée Adelaise souscrivit à une charte d'Yves, évêque de Séez qui donnait au monastère l'église de Saint Ouen à Villers, et on trouve également son nom sur l'acte de donation d'un moulin fait par Roger de Montgommery à l'abbaye de Saint Martin. La fille des restaurateurs ou fondateurs du couvent, Emma de Montgommery succéda à Adelaise dont nous ignorons complètement la famille. Elle mourut le 4 mars 1113. Les autres abbesses qui succédèrent appartenaient généralement à d'illustres maisons de la province de Normandie; au XVIIe siècle, l'abbaye semblait comme inféodée à des religieuses de la maison de Médavy. Enfin, la dernière qui en ait porté le titre est madame de Castellas, nommée en 1789, presque au moment où commençait la révolution qui allait la dépouiller.