mardi 18 octobre 2011

Autre histoire du monastère d'ALMENECHES.

 
N°170(Voir les pages:1à6-11à16-31à33-72à74-98à117-123à132-146à165)
Texte pris dans l' "Histoire de Marguerite de Lorraine" racontée par l'abbé Eugène Laurent en 1854.
"L'existence du monastère d'Almenèches remonte à une époque très reculée; on en attribue la fondation à Saint Evroult. Il fut successivement gouverné au VIIIe siècle par sainte Lantilde, sainte Opportune, sainte Nicole et par plusieurs autres saintes religieuses. Détruit au IXe siècle par les Normands, il fut relevé de ses ruines en 1060 par Roger de Montgommeri, qui le dota. Sa fille Emme en fut la première abbesse.
Marie d'Alençon, fille naturelle du duc Jean II, fut élue supérieure de ce monastère en 1472, et le gouverna avec prudence. Le P. Prouverre raconte que, sous l'administration de cette pieuse abbesse, le 14 juin 1500, un enfant mort-né, ayant été déposé sur l'autel de Sainte-Opportune, se ranima, aux yeux de toute la communauté réunie et priant, et put recevoir le baptême à l'église de la paroisse. Il ne mourut que plusieurs heures après et fut inhumé en terre sainte. Mgr de Séez, Jacques de Laval, envoya sur les lieux son official, maître Robin de la Corbière, et maître Noël Manchon, son promonteur, pour faire une enquête canonique. Arrivés à Almenèches le samedi 21 juin, ils entendirent les dépositions de la mère, Jeanne Julien, du père, de la sage-femme, de maîtres Pierre Boucher et Richard Martin, curés d'Almenèches, de Jean Bichet, curé du Pont-de-Vie, de Jean Cousin, chapelain des religieuses, qui tous assurèrent avoir vu et touché le corps de l'enfant mort, et l'avoir vu ensuite plein de vie. Ces détails avaient été copiés par l'auteur sur l'acte officiel de l'enquête, que l'on conservait au monastère. (Hist. ecclés. du diocèse de Séez, mss., p.630.)
Cette maison, en embrassant la réforme de 1517, adopta la règle et le costume de Fontevrault. Louise Rouxel de Médavi, nommée abbesse par le roi en 1593, y rétablit en 1623, avec l'autorisation du Saint-Siège, les statuts et l'habit de Saint-Benoist. Cette même abbesse fonda à Argentan un prieuré dépendant du monastère d'Almenèches. L'église de Notre-Dame--de-la-Place, la plus ancienne de la ville, qui avait été réédifiée en 1461 par les habitants, "pénétrés des miracles qui se faisaient journellement dans ce lieu de pélerinage (mss. Lautour)," fut accordée pour cet usage par les maire, échevins et conseil d'Argentan. Louise de Médavi, ayant donc acheté toutes les maisons et terrains entre la venelle du Point-du-Jour et le cimetière de Saint-Martin, y fit construire les bâtiments nécessaires. A partir de cette époque jusqu'au milieu du XVIIIe siècle, les abbesses d'Almenèches furent toujours prises dans la famille de Médavi ou dans celle de Grancey, alliée à la précédente. ........
A suivre