mercredi 11 février 2009

Autrefois, chez le boulanger normand...

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C'est une très ancienne profession dans les villes, mais, au fur et à mesure que les paysans abandonnèrent leurs fours , les boulangers se mirent à prospérer dans les campagnes dès le XIXe siècle. A cette période, on ne payait pas le pain aussitôt: on se servait de son "échantillon". Pour chaque client, le boulanger avait une baguette de "coudre" (noisetier) de vingt à trente centimètres fendue sur toute la longueur moins environ cinq centimètres (partie où il indiquait le nom du client). C'est la partie qu'il se réservait - la souche. Le client avait l'autre partie - l'échantillon qu'il rapportait à chaque fois qu'il prenait un pain; le boulanger accolait les deux parties et y pratiquait une encoche à chaque pain pris par le client. Ce moyen était reconnu légal par la justice... Quand la souche et l'échantillon étaient entièrement utilisés, le client devait payer.... Souche et échantillon étaient alors détruits...
Naturellement, je sais que ce ne fut pas la seule méthode: il arrivait par exemple que le paysan livrait un ou deux ou ... sacs de blé au boulanger qui, en contrepartie, devait lui donner un certain nombre de pains !!!
Maintenant, il n'est plus question de ces méthodes.
Certains boulangers almenéchois ont-ils pratiqué ces méthodes ???

La Normandie et ... ses pommiers....

76 ( Voir le n°75 )
Quelle est l'origine du cidre en Normandie ?
Nous savons par de nombreux documents, que le Normand buvait au Moyen Age surtout de la cervoise (boisson fermentée fabriquée à base de céréales) , de l'hydromel (boisson faite d'eau et de miel, fermentée ou non), cette dernière étant utilisée par les plus aisés ou le jour de grande manifestation... et aussi du vin souvent médiocre.
Le cidre existait déjà en Normandie... Au VIIIe siècle, dans ses Capitulaires, Charlemagne recommande la culture des pommiers. Mais le grand développement de la culture des pommiers et des poiriers commença au XVe siècle avec l'amélioration des semis et des greffes et la disparition presque complète des vignobles normands. Un siècle plus tard, le cidre devenait la boisson de tous les Normands. Si les paysans ne buvaient pas tous les jours le pur jus, réservé aux fêtes, ils avalaient le "petit bère " ou "petit mitoyen", composé de 75% d'eau passée dans le marc de pommes duquel on avait extrait une première fois le pur jus.
Qui ne connaît pas le petit "trou normand" lors de bons repas copieux afin de retrouver de l'appétit (ce fait est plus récent dans notre histoire) !!! Il n'y a pas si longtemps, un café n'était pas servi nature mais "arrosé"... on ajoutait au café " un petit canard" .....
N'oublions pas que notre petit village est normand !!!

lundi 9 février 2009

Ma Normandie et la réputation du .... Normand ....

Jeune, j'ai participé à cette fabrication du cidre avec les mêmes moyens qui ne sont plus ceux d' aujourd'hui !!!!

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Dès le XVIe siècle, on commença à abandonner la culture de la vigne: les vignobles étaient nombreux dans les vallées de l'Eure, de l'Orne,... Les vins normands étaient souvent de qualité médiocre : on abandonna donc la culture des vignobles(il en reste très peu en Normandie) pour la remplacer par la culture des pommiers . Ce fut une culture très règlementée pendant longtemps: présence de gui interdite !!! . A notre époque, le gui est là ... même si la fabrication du cidre a quelque peu repris après une période où les cultivateurs ne ramassaient plus leurs pommes: ce n'était plus rentable !!!

Si les Normands avaient une solide réputation de buveurs, c'est qu'ils n'avaient pas seulement à leur disposition le pommé et l'eau-de-vie de cidre, mais encore le péré ou poiré. Dans la région de Domfront-Mantilly, la culture du poirier était plus importante que celle du pommier .
Les buveurs normands avaient leur saint patron: saint Chopin ! En Basse-Normandie, on appelait un ivrogne: galope-chopine... et qui ne connaît l'expression: boire à tire-larigot (ou tire-la-Rigault)... L'origine de la formule est normande et nous vient d'Odon Rigault, archevêque de Rouen au XIIIe siècle, qui donna la grosse cloche de l'église. Celle-ci prit le nom de son donateur, et les sonneurs qui s'en servirent les premiers laissèrent après eux l'expression, rappelant les célèbres beuveries auxquelles ils s'adonnaient... Le breuvage est doté de formules consacrées: c'est le bère, le bon bère, le vrai bon bère, le raide bon bère, le sacré bon bère, le beau cidre, le joli cidre,..., gouleyant, moelleux,...
Le cidre et le poiré ne sont plus aujourd'hui à l'origine de telles beuveries...
Est-ce que les Almenéchois (eux-mêmes Normands) étaient plus sages ???

vendredi 6 février 2009

Almenèches, il y a cent ans ...

74 ( Voir les n° 2 . 3 . 4 . 5 . 6 )De nouveau, qui pourra me donner la signification de ce signe ???????

La commune d'Almenèches qui ne comptait pas moins de 1722 habitants (vers 1810, à l'époque de Napoléon 1er : 1er empire) au recensement a vu successivement décroître son importance. Sa population était encore de 1023 âmes en 1832
.
Il y a cent ans, en 1909, Almenèches ne compte plus que 683 habitants.Je copie les différents métiers de l'époque: Maire: Grégoire - Notaire: Brocard - Agriculteurs: Chevillon, Le brasseur, Souchet, (je pense qu'il y en avait d'autres!!! ) - Bouchers-Charcutiers : Grivois, Tavernier - Boulangers grainetiers : Vve Fourre, Perrier - Bourreliers :Bazoge, Boschet - Cafetiers : Boschet, Chantepie, Géry, Ledamoisel, Oger, Philippe - Charrons : Plivard, Toutain - Eleveur de chevaux : Grégoire - Cordonniers : Bouffet, Harang, Roussel - Epiciers : Oger, Philippe - Fruits et légumes : Bossé - Hôtels : Boul, Chantepie, Ledamoisel - Maréchaux : Besnard, Toutain - Menuisiers : Haussemaine, Roullée - Nouveautés : Vve Legagneux - Fabricants de paniers, nasses et bourriches : Alexandre, Cardon, Lefaucheur - Pépiniériste : Arrouin - Fabricants de sabots : Héroux, Sonnet - Débit de tabac: Géry - Tourneur : Bara - Tuiles et briques : Lefrançois, Letarc - Vétérinaire : Patey.

Ce document n'est pas tout à fait complet car en plus de la liste incomplète des noms d'agriculteurs, il devait y avoir un certain nombre de laveuses, de couturières,... La vie a changé,... des métiers ont disparu,.... l'animation du bourg devait être importante....

mercredi 4 février 2009

Sainte-Opportune par l'abbé Durand, curé d'Almenèches

73 (Voir les n° 11 . 12 . 31 . 32 . 72 )
Cliquez sur le texte pour l'agrandir... et voir cette autorisation.
Le livre de "Vie et culte de Sainte-Opportune, abbesse d'Almenèches" écrit par l'abbé Durand, curé d'Almenèches et édité en 1873 commence ainsi:
" La plus illustre Vierge, dont s'honore l'église de Séez, est sans contredit sainte Opportune, abbesse d'Almenèches, au VIIIe siècle. Durant sa vie, comme après sa mort, elle a opéré un si grand nombre de miracles qu'elle a mérité le nom de Thaumaturge de la Normandie, et son culte s'est répandu promptement dans presque toute la France.
A l'exemple de l'évêché de Séez, les diocèses de Paris, de Versailles, de Meaux, de Poitiers, de Blois, de Nantes, d'Evreux, de Coutances,etc..., ont dressé des autels et élevé des monuments religieux en son honneur. Les écoles de la célèbre université de Poitiers étaient appelées les Ecoles de sainte Opportune, et à Paris, dans les processions solennelles, la Chasse de la pieuse abbesse ne manquait jamais de figurer à côté de celles de sainte Geneviève et de saint Honoré.
De leur côté, les Normands vainqueurs transportèrent en Angleterre le culte d'Opportune et, dès le onzième siècle, saint Osmond, comte de Sées, devenu évêque de l'antique église de Salisbury, s'empressa d'inscrire son nom dans les litanies des Saints.
Quelques auteurs, se copiant les uns les autres, ont voulu contester àAlmenèches l'insigne honneur d'avoir possédé sainte Opportune pendant sa vie,........ "
L'abbé Durand nous parle aussi d'une autre abbaye, le monastère de sainte Lanthilde, situé près du château que les Montgommery ou leurs prédécesseurs y avaient bâti sur la paroisse du Château d'Almenèches..... (ou Vieilles Almenèches)

Sainte-Opportune : autre... miracle... légende...

72 ( Voir les n° 11 . 12 . 31 . 32 )Cette histoire est encore prise sur le livre ci-dessus.
St Adelin ou Adalhelme, moine de St Calais devint évêque de Sées en 884, sous Charles le Chauve, jusqu'à sa mort en 910. Pénétré pour Sainte Opportune d'une dévotion toute spéciale, il écrivit une bibliographie intitulée "Vita et miracula sanctae Opportunae" et notre curé d'Almenèches M Durand rapporte ses paroles : "... Sur le point d'entrer dans mes nouvelles fonctions, j'appris que des concurrents voulaient à force de présents m'enlever cette charge si glorieuse. Alors je fis humblement voeu à sainte Opportune d'écrire fidèlement sa vie et ses miracles, si elle daignait me venir en aide pour réaliser les desseins de Dieu sur moi et me faire triompher de mes compétiteurs. Par son intercession, mes voeux furent pleinement exaucés. Hélas! il me faut ici confesser en gémissant la criminelle négligence dont je me rendis coupable. Dès que je fus installé, j'oubliai ma promesse.
Le Dieu tout-puissant ne manque jamai de châtier nos pêchés en cette vie ou en l'autre; aussi, en punition de ma faute, l'année même de ma consécration épiscopale, je tombai entre les mains des Normands, qui,après m'avoir chargé de chaînes et emmené captif au-delà des mers, me vendirent comme un vil esclave.
.....Enfin, après que j'eus couru des dangers sans nombre sur une mer furieuse et enduré les angoisses d'un froid excessif, d'une nudité humiliante, d'une faim cruelle et de marches forcées, le Seigneur, qui a compassion des pauvres pêcheurs, permit en sa miséricorde que je revinsse dans mon pays natal.
Je renonceà exprimer combien dans cette circonstance la protection de la bienheureuse Opportune me fut encore salutaire......."
Arrivé à Saint-Valéry,une forte marée montante le précipita dans l'eau. Ne sachant pas nager, il appela Sainte Opportune à son secours et,.... elle lui permit de gagner le rivage !!!