dimanche 28 novembre 2010

Henri Vendel et sa bibliothèque...

N° 137 (Voir les pages: 8-9-17-34-65à67-86à91-118à122-133à136)
Texte d'Henri Vendel trouvé sur "Revue des Bibliothèques" de 1930:
"SECHAGE DES VOLUMES, APRES UN INCENDIE - Le 5 novembre 1929, un incendie dévastait la Bibliothèque municipale de Châlons-sur-Marne. 18000 volumes furent brûlés, 23000 inondés, dont environ 5000 provenant de l'ancien fonds.
Dès que les livres déménagés à la hâte furent placés en sûreté, on se préoccupa du séchage, conformément aux instructions de M. l'Inspecteur général Pol Neveux.
Cette opération qui,l'été,grâce au soleil, eût été des plus simples, se trouva très compliquée par suite de la mauvaise saison. De grandes pluies accrurent les dommages, les toitures détruites étant remplacées par des bâches que le vent soulevait; bientôt il n'y eut plus une seule salle de la bibliothèque où la pluie ne pénétrât. Des murs se lézardèrent, il fallut étayer la cave dont les voûtes s'effondraient. L'humidité était telle partout que des volumes qui n'avaient pas été mouillés commencèrent à moisir: on dut vider complètement les rayons. C'est dans cette atmosphère que fut entrepris le séchage. On se contenta d'abord d'étendre sur des tables et sur des claies les volumes mouillés et de chauffer les salles, mais il fut bientôt évident que la chaleur sans courant d'air favorisait les moisissures. Elles se développaient beaucoup plus rapidement dans les salles closes que parmi les débris d'ouvrages exposés en plein aux intempéries. Comme il ne pouvait être question d'ouvrir les fenêtres par suite de la pluie, on provoqua artificiellement des courants d'air. Une ligne électrique provisoire fut installée et, d'accord avec les compagnies d'assurance, on loua des ventilateurs. Ces derniers, de préférence pivotants, étaient placés au centre d'une table et les livres groupés en cercle autour d'eux, les volumes reliés, de champ et entr'ouverts, à moins que les reliures trop détrempées n'obligeassent à les tenir à plat. Ainsi les ouvrages séchèrent beaucoup plus rapidement et il n'y eut presque plus de moisissures. Les livres brochés et très mouillés furent séchés dans l'étuve à désinfecter. Ce mode de séchage donna des résultats satisfaisants, mais il ne peut être appliqué aux ouvrages reliés dont il ferait gondoler les reliures.
Parmi les livres brûlés beaucoup le furent incomplètement, seulement au dos. Les gravures que l'on en put extraire furent séchées comme une lessive sur des cordes tendues dans les salles. Les reliures déformées furent mises en presse avec prudence, de façon à être redressées lentement. Celles dont le cuir s'était racorni furent repassées au fer électrique, avec interposition d'un linge mouillé.
On combattit les moisissures en passant quotidiennement sur les feuilles atteintes un chiffon imbibé d'eau de javel. De bons résultats furent également obtenus par l'emploi d'iune solution antimicrobienne. Grâce à ces précautions, nous n'avons perdu aucun volume du fait de l'eau seule. Il reste cependant encore une cinquantaine de livres en observation. Henri Vendel Conservateur de la Bibliothèque de Châlons-sur- Marne.
Alifer61
Posted by Picasa

Autre occupation d'Henri Vendel...L'ART....

Une nature de Clément Serveau...(Cliquez sur l'image pour l'agrandir)
N° 136 ( Voir les pages: 8-9-17-34- 65à67 - 86à91 - 118à122 - 133à135 )
Dans le n°808 "Le BULLETIN DE L'ART" de juillet 1934, de notre poète Henri Vendel , nous découvrons une autre occupation:
"Au Musée de Châlons-sur-Marne. - Un musée provincial doit-il être uniquement un conservatoire d'oeuvres anciennes, une perpétuelle rétrospective ? Le conservateur de Châlons, M. Henri Vendel, ne le pense pas non plus: et, faute de crédits suffisants pour acquérie de nouvelles toiles, il a voulu servir l'art contemporain en organisant dans son musée des expositions temporaires d'art moderne : la première, qui s'est tenue du 10 au 24 juin, sous les auspices du Ciné-Club châlonnais, s'apparente aux groupes appelés par M. Raymond Escholier au rez-de-chaussée du Petit-Palais, en réunissant des ouvrages des plus actuels de nos peintres: Charles Guérin, Clément Serveau, Delatousche, Antral, Roustan, Renefer, Roland Chavanon, etc., de l'animalier Guyot, du sculpteur Marcel Gimond: heureuse initiative dont il faut propager l'exemple, car il est bon que le public provincial apprenne à connaître les meilleurs de nos artistes contemporains"
Henri Vendel fera beaucoup pour Châlons-sur-Marne (c'est aujourd'hui Châlons-en-Champagne) et sa région...

Alifer61
Posted by Picasa

Henri Vendel et les livres...

N° 135 (Voir les pages: 8-9-17-34- 65à67 - 86à91 - 118à122 - 133-134 )
Dans le sommaire n°2 de 1978 "BIBLIOGRAPHIE DE LA FRANCE BIBLIO", nous trouvons une chronique sur les B.C.P et le rôle joué au début par Henri Vendel...
"Quarante-cinq ans d'existence - Appelées souvent B.C.P (Bibliothèques centrales de prêt) ou même bibliobus, du nom de leur principal outil, elles ont déjà leur histoire. A l'origine, vers 1933, une bibliothécaire municipale frête à Soissons un camion chargé d'approvisionner en livres les communes limitrophes.
Son expérience est reprise en 1938, à Châlons-sur-Marne, par Henri Vendel, soutenu par Léo Lagrange, alors ministre. Une association pour le développement des bibliothèques publiques est créée et gère le bibliobus. Tout le département de la Marne est ainsi desservi.
Vient la guerre. Tout s'arrête. Mais, le 2 novembre 1945, le Général de Gaulle signe une ordonnance instituant en faveur des populations des zonesrurales et des petites communes, les bibliothèques centrales de prêt. Il y aura, prévoit-on, une BCP par département.
En fait, il s'en crée 8 en 1945, 9 en 1946, 1 en 1951, 2 en 1956, 1 en 1957, 1 en 1961,2 en 1962. Il faut attendre 1964 pour voir le rythme s'accélérer et surtout se stabiliser: 6 en 1964,6 en 1965, 5 en 1966, 4 en 1967, 6 en 1966, etc... Au total, 24 de 1945 à fin 1963, 46 de 1964 à fin 1974. A la fin de 1976, 71 B.C.P dont 3 outre-mer, fonctionnaient. En 1965, 145 personnes travaillaient pour les BCP. Aujourd'hui
(1978), elles sont 679 payées par l'Etat et 100 payées par les associations ou les départements.
Qu'est-ce qu'une B.C.P ??? Les BCP sont des bibliothèques d'Etat, dépendant directement de la Direction du livre. Leur mission est de desservir en livres et accessoirement en revues, disques, diapositives et autres documents la population des communes de moins de 2000 habitants. Etablies dans le cadre départemental, elles doivent recevoir auparavant l'agrément du Conseil Général. Celui-ci, ainsi que les communes, participent à leur financement. Cependant, l'Etat assure celui-ci dans la proportion de 90%."
N'oublions pas que cette chronique date de 1978... Qu'en est-il en 2010 ????

Alifer61

Posted by Picasa

Henri.VENDEL: 2 oeuvres annoncées...

N° 134 ( Voir les pages: 8-9-17-34- 65à67 - 86à91-118à122 - 133 )
Dans "ETUDES" revue fondée en 1856, d'octobre-novembre-décembre 1945, deux oeuvres d' Henri Vendel y sont annoncées.
"Henri Vendel. - Lorsque l'Enfant portait le Monde. Editions du Pavois, - 143 pages.
Souvenirs d'une enfance normande, joliment racontés, et charmants comme tous les souvenirs d'enfance. La tendance à poétiser apparaît çà et là et l'ingénuité est parfois un peu trop poussée. Pour ne citer, entre mille, qu'un livre du même genre, nous avions beaucoup mieux aimé : Une enfance de M. Jules Marouzeau..."
Tout le monde a le droit d'exprimer son choix, son goût,....

"Henri Vendel. - Chants du Couvre-feu. Editions du Pavois. 182 pages.
Ces "poèmes de la captivité", partagés en "poèmes de la guerre, de l'attente morne, de la prison et de l'exil", ont pour arrière-fond les années de souffrance, les murs blancs d'une cellule de condamné à mort et les villages où se terre un résistant traqué. Ceci confère une sonorité singulièrement émouvante, un timbre d'étonnante mélancolie à des poésies délicates et rêveuses, la plupart ravissantes, où se dissimulent de temps en temps une image ou une note désuètes qui les déparent à peine..."
Des souvenirs très pénibles pour tous ceux qui les ont vécus....

Alifer61


Posted by Picasa

Vendel: Critique de son oeuvre "Dans le jardin du Presbytère"

N° 133 (Voir les pages : 8-9-17-34- 65à67 - 86à91 - 118à122 )
Dans la "Revue des Lectures" n°12 de la XIIe année du 15 décembre 1924, j'ai lu cette critique:
"Supposez que nos libelles et nos journaux soient assurés de ne pas franchir les frontières, et restent inaccessibles aux étrangers mêmes campés sur notre territoire. Comme nous serions plus excusables, alors, d'étaler nos tares nationales, d'insister sur nos défauts, de rappeler nos excès, d'instituer à l'air libre notre propre procès !
Il y a, d'une manière analogue, une première réserve à faire contre des livres du genre de celui de M. H. Nadel
(Henri Vendel signait souvent ses écrits de ce nom) "Dans le jardin du presbytère". En parlant un peu grassement, un peu vulgairement, de nos prêtres, en grossissant leurs défauts physiques, leurs petites tares morales, M. Nadel est-il bien sûr de n'être lu que par de bons et indéfectibles catholiques? S'il en était ainsi, il n'y aurait que demi-mal.
Nous savons tous que nos prêtres sont des hommes faillibles et pécheurs, que leur attitude physique peut, tout comme celle de l'un ou l'autre d'entre nous, prêter à rire.
Mais vous qui retournez aux fabliaux du moyen-âge, n'oubliez pas que nous ne sommes plus au moyen âge.
Non seulement "les oreilles ennemies nous écoutent", prêtes à exploiter ce que nous dirons de nos prêtres, à l'interpréter au tragique, à l'exagérer, à s'en faire une arme. Mais dans la lutte de chaque jour contre l'irréligion et l'immoralité, il y a lieu de nous rappeler que les prêtres sont nos chefs dûment qualifiés, revêtus d'un caractère sacré, et que nous ne devons pas livrer nos chefs aux quolibets de l'ennemi.
A cette première réserve, il convient d'en ajouter une seconde. Quoi que l'on puisse dire ou penser des ministres de la religion, il importe de ne pas éclabousser des railleries dirigées à leur égard, Dieu lui-même et la religion elle-même.
Dans certaines provinces de notre pays, pour ne parler que de la France, celles du nord et de l'ouest manceau ou bas-normand, de vieilles traditions de nature un peu janséniste et rigoriste évoquent un Dieu assez lointain, inaccessible, avec lequel il ne fait pas bon plaisanter. Les meilleurs catholiques du Midi se montrent plus familiers, dans leurs prières mêmes; ils voient plus facilement en Dieu un père à qui se confier qu'un souverain terrible qu'on n'approche pas sans tremblement. La maison de Dieu devient leur propre maison, et le cardinal de Cabrières ouvrait toutes grandes les portes de son église aux émeutiers de l'Hérault. Mais au midi comme à l'ouest et au nord, il est des limites qu'on n'a pas le droit de dépasser, des manques de respect que n'excuse pas la plus filiale familiarité.
Ces deux points posés, que faut-il penser du livre de M. H. Nadel ? Les prêtres y paraissent uniquement soucieux de bien vivre et de bien boire. C'est laisser trop de champ à l'ennemi qui pourrait le prendre au sérieux et le traiterait comme un document.M. Nadel ne tient aucun compte d'ailleurs de la misère à laquelle la séparation a réduit presque tous nos curés de campagne.
Aussi arrive-t-il à ridiculiser la religion et Dieu: qu'on en juge plutôt par son chapitre sur les religions, ou par ce qu'il dit des miracles.
Il fallait beaucoup de doigté pour écrire un tel recueil de nouvelles; il fallait, au fond du coeur, une véritable et sincère affection pour la religion et ses ministres. M. Nadel n'y mit que de l'esprit. Est-ce trop ou trop peu? Tant y a que, sans s'exagérer ses méfaits, nous ne pouvons pas dire qu'il ait réussi à écrire une oeuvre saine et recommandable."
Qui peut et doit juger ?????
Alifer61

samedi 27 novembre 2010

1867 : ALMENECHES et les impôts

N° 132 (Voir les pages: 1à6-11à16-31à33-72à74-98à117-123à131)
Dans le "RAPPORT DU PREFET" de la session de 1867 du Conseil Général de l'Orne, nous avons lu ce texte :
"Cette commune (Almenêches) a vu descendre le chiffre de sa population, qui était de 1722 habitants au commencement du siècle dernier, à 1100 environ au commencement de celui-ci, 1023 en 1832 et 849 seulement aujourd'hui.
Les taxes personnelles ne sont payées que par les habitants actuels, mais la contribution mobilière, fixée d'après la loi du 21 avril 1832, et proportionnellement à la population de cette époque, correspond à des valeurs locatives qui n'existent plus, et par suite les contribuables se trouvent surtaxés.
La commune demande une réduction de 333 fr. sur le principal de sa contribution mobilière.
L'Inspecteur des contributions directes en propose une de 204 fr.
Le Conseil d'Arrondissement, le Directeur et M. le Préfet s'arrêtent au chiffre de 198 fr. C'est aussi la réduction que votre Commission des finances a l'honneur de proposer.
La contribution mobilière actuelle dans la Commune d'Almenêches est de 997 fr., déduction faite des taxes personnelles; c'est plus du douzième des valeurs locatives d'habitation qui, dans cette même commune, s'élèvent à 12799 fr.
Or, dans le reste du canton de Mortrée, le rapport entre la contribution mobilière et les valeurs locatives n'est que de 6,24 % d'un 16e seulement.
Pour faire rentrer Almenêches dans le droit commun, il faut donc lui accorder une réduction de 198 fr. "
Voilà un problème bien délicat que celui des impôts: à n'importe quelle période... en 1867 comme ici..... ou à notre époque (Pour qui ? Pour quoi ?....)
Posted by Picasa

Pollution des Eaux: ALMENECHES: 1928

N° 131 (Voir les pages: 1à6-11à16-31à33-72à74-98à117-123à130)
Dans le "RAPPORT du Préfet et Procès-Verbaux des Délibérations" du Conseil Général de l'Orne de la 1ère Session ordinaire de 1928, nous avons trouvé ce texte: "M.GUILLOCHIM dépose sur le bureau le voeu suivant dont il donne lecture:
MESSIEURS, - Depuis quelques années, il existe à Almenèches une cidrerie-distillerie exploitée par des industriels étrangers au pays. Les eaux résiduaires très nocives provenant de la distillation effectuée dans cette usine sont déversées dans la rivière l'Orne sans épuration préalable et l'infeste au point que tout le poisson se trouve détruit et que les animaux des fermes voisines refusent de s'y abreuver. Il y a trois ans environ, les cultivateurs des communes d'Almenêches et Aunou-le-Faucon formulèrent de légitimes réclamations et portèrent une plainte à la suite de laquelle eut lieu une enquête qui, quoique concluante, ne fut suivie, on ne sait pourquoi, d'aucune sanction. Cette indulgence regrettable eut les plus déplorables effets et les mêmes abus se renouvelèrent.
Ces temps derniers et particulièrement dans les premiers jours d'octobre les eaux résiduaires de l'usine furent déversées en plus grande quantité que jamais dans la rivière, qui fut polluée à tel point que son eau devint inutilisable et impropre à n'importe quel usage sur un parcours de 6 kilomètres. Les ménagères n'y pouvaient plus laver leur linge ni les bestiaux s'y abreuver, en sorte que, les mares étant vides par suite de l'extrême sécheresse de cette année, les cultivateurs se virent obligés d'aller chercher de l'eau fort loin pour alimenter leurs animaux au pacage sur les bords de la rivière. En outre, les poissons moururent et c'est par centaines qu'on les voyait flotter sur l'eau, chargée d'une lie épaisse et nauséabonde dont l'odeur pestilentielle se répandait fort loin.
Tous ces faits ont été établis par un procès-verbal de constat dressé à la requête d'un grand nombre de riverains et par une enquête de gendarmerie qui les a corroborés. J'ajouterai que l'Administration des Ponts et Chaussées, que j'en remercie, s'est émue de cette situation. Au nom des communes riveraines intéressées, je prie le Conseil Général de vouloir bien émettre le voeu: 1° Qu'il soit fait aux exploitants de la cidrerie d'Almenêches une stricte application des lois sur la police des cours d'eau et la réglementation des usines insalubres;
2° Qu'en cas de récidive les pénalités édictées par la loi soient requises et qu'au besoin le retrait de l'autorisation d'évacuer les eaux de l'usine dans la rivière soit retirée; 3° Que des inspections périodiques soient ordonnées et que toutes mesures soient prises dès maintenant pour éviter le retour des abus signalés.

Le voeu est adopté et renvoyé à M. le Préfet."
Cette cidrerie-distillerie ne peut plus polluer puisqu'elle n'existe plus.....

Alifer61
Posted by Picasa

vendredi 26 novembre 2010

Autre description d'ALMENECHES:1882.

N° 130 (Voir les pages 1 à 6-11 à 16-31 à 33-72 à 74-98 à 117-123 à 129)
Voilà encore Almenèches décrit dans "La France Illustrée - Géographie - Histoire - Administration - Statistique - " de 1882 par Malte-Brun, tome troisième:
"Almenèches. - Almenèches (Almanescoe), station du chemin de fer de Paris à Granville, située dans le canton de Mortrée, à 12km au sud-est d'Argentan, est une commune de 787 habitants, qui élève et fait un commerce assez important de ses chevaux renommés et dans laquelle il se fabrique des gants. Almenèches possédait autrefois un couvent de bénédictines qui avait été fondé par saint Evroult; il avait dans ses dépendances un pré que l'on nommait et que l'on nomme encore le Pré Sala; et voici ce que raconte la légende à ce sujet: un des serviteurs du monastère s'était emparé de l'âne conventuel. Sainte Opportune, qui était alors l'abbesse, le réclama. Le voleur, non seulement ne consentit pas à le rendre, mais il s'emporta encore en injures violentes contre Sainte Opportune, et, dans son injuste colère, il s'écria que le pré où l'âne, l'abbesse et lui se trouvaient, serait couvert de sel avant qu'il consentit à le rendre. Quel fut son étonnement, le lendemain matin, de voir son imprécation réalisée. Honteux et confus, il alla trouver l'abbesse, confessa son larcin et, pour obtenir son pardon, abandonna au monastère le pré témoin de ce prodige... -Voici une autre façon - peu usuelle- de nous raconter la légende du Pré Salé...-
Il paraît que les bénédictines d'Almenèches ne suivaient pas la règle avec toute l'ardeur et le zèle désirable; elles furent longtemps renommées par la liberté de leur conduite. En vain Robert de Cornegrue, évèque de Sées, voulut-il, en 1455, par de nouveaux statuts, les tenir enfermées dans leur communauté; en vain Jacques de Silly, autre évêque de Sées, chercha-t-il à réformer leur conduite toujours relâchée; ilfallut déposer l'abbesse et y établir la règle sévère de Fontevrault. Cette abaye exista jusqu'en 1736. L'église abbatiale sert aujourd'hui de paroisse à la commune; elle date de plusieurs époques et principalement de la Renaissance; elle offre une ornementation assez remarquable.
Dans les environs d'Almenèches, il y a un beau tumulus, les ruines du château des Pantouillères et les manoirs du Plessis et de la Motte......"

Alifer61
Posted by Picasa

Une autre description d'Almeneches en1885

N° 129 (Voir les pages 1 à 6-11 à 16-31 à 33-72 à 74-98 à117-123 à 128)
Voilà un petit texte trouvé dans "La Grande Encyclopédie, inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts par une Société de Savants et de gens de lettres" (Tome 2), définissant Almenèches en 1885 :
ALMENECHES (Almaniscoe, Almonachoe). Commune de l'Orne,arrondissement d'Argentan, canton de Mortrée; 832 habitants, station de chemin de fer de l'Ouest, ligne de Granville. Le village d'Almenèches doit sa célébrité à deux abbayes,celle de Montreuil, fondée au VIIIe siècle par Sainte-Opportune, et celle de Saint-Pierre d'Almenèches, abbaye bénédictine de femmes, plus ancienne encore. L'abbaye d'Almenèches, détruite par les Normands, fut restaurée en 1070 par Roger de Montgomeri, vicomte d'Exmes et sa femme Mabile. En septembre 1736, elle fut transférée à Argentan, au faubourg de Saint-Martin, et son église devint l'église paroissiale du village; c'est une des plus belles de Normandie. La nef, reconstruite en 1534 par Marguerite de Navarre, duchesse d'Alençon, est une élégante construction de la Renaissance; le choeur, plus ancien, est bas et disgracieux. La tour latérale, plus ancienne que l'église, a été remaniée au XVIe siècle. Au lieu dit le château d'Almenèches, motte entourée de fossés, seul vestige d'un château souvent pris et repris lors des luttes des ducs de Normandie contre les seigneurs de Bellême. -- Elevage de chevaux; ganterie.
Le Château d'Almenèches est ici un lieu dit d'Almenèches ??? Ce n'est pas la première fois que l'on nous parle de ganterie à Almenèches !!!

ALIFER61

Posted by Picasa

lundi 22 novembre 2010

Année 1789 et suivantes à Almenèches...

N° 128 (Voir les pages 1 à 6-11 à 16-31 à 33-72 à 74-98 à 117-123 à 127)

C'est la période de la Révolution française, période bien sombre pour l'église catholique... Nous trouverons les prêtres dits réfractaires et les assermentés... Les réfractaires ou insermentés ont refusé de prêter serment à la constitution civile du clergé promulguée en juillet 1790 par l'Assemblée Constituante et ont continué à administrer les sacrements durant la période d'interdiction de la Révolution française. Certains s'exilèrent, la majorité entra dans la clandestinité pour assurer autant que possible le service pastoral qu'on leur demandait... La chouannerie dans l'ouest de la France est le parfait exemple de cette résistance.... Dans "Les Martyrs de la Révolution dans le diocèse de Séez" de l'abbé J.-B.-N. BLIN, curé de Durcet, émis en 1876, nous voyons que l'Orne eut aussi son histoire... Il nous informe que Jean-Julien Vaugeois diacre à Lonlay-l'Abbaye fut fusillé par la colonne mobile de Domfront le 3 décembre 1795 et il en fut de même de Jacques Tablet curé de la Lande-Patry le 4 mars 1796 et nous trouvons aussi cette phrase: "Charles-François-Laurent Godechal, curé d'Almenèches, âgé de 38 ans, condamné à la déportation" Où ? Quand ? Comment ? Il n'en dit pas plus...

Par opposition, nous avons le clergé constitutionnel issu de la loi de la Révolution française, la constitution du clergé... Ce fut donc la période des "prêtre jureurs" ou encore des "prêtres assermentés". Leur statut est celui de salarié et d'agent de l'Etat. Ils sont élus par les citoyens de leur circonscription. Environ 50% des curés d'Ancien régime ont prêté le serment... Ce clergé exista de 1790 jusqu'au Concordat de 1801 signé entre Napoléon Bonaparte et le Pape Pie VII.

Alifer61

Posted by Picasa

Les doléances d'Almenèches en 1789: (Suite 3:FIN)

N° 127... (Suite 3 : FIN des pages N° 124 - 125 - 126 ).....
Toujours sur l'impôt de la gabelle....
L'ordonnance enfin veut que le sel soit livré grêlant, c'est-à-dire qu'il ne doit être radé que lorsqu'il est comble dans toutes ses parties et que les premiers grains de sel commencent à tomber de la mesure; au contraire, le radeur n'attend souvent pas que le sel touche au haut du bord d'intérieur de la mesure, qu'il le rade. De ces ménages, il en résulte presque une demie livre par demi quart de bon pour les officiers et de perte pour le public, et c'est ce qui opère le bon de masse ou les gratifications des officiers: tant il est dangereux que l'état d'un juge dépende de la libéralité de ses parties. Ces gratifications tiennent à un autre ordre de régie, c'est à la consommation. Tel grenier est fixé à une certaine quantité de muids, qu'il est obligé de consommer avant d'espérer aucune gratification; lorsque cette quantité déterminée est vendue, ce qui excède cette quantité est payé aux officiers, à raison de de cent livres par muid, jusqu'à une telle quantité de consommation, et depuis cette seconde fixation, autant qu'ils en peuvent vendre à raison de deux cent livres par muid, sous la dure condition de n'avoir qu'un muid de déchet, parce que s'il y avait un demi quart de déchet de plus que le minot par muid sur le total de la masse, les officiers et receveurs perdroient cinq ou six mil livres de gratification, sans espérance de restitution.
Tel est le sujet des contraintes et des saisies que l'on fait journellement chez les particuliers. Lorsqu'un quelqu'un est en retard, il voit arriver chez lui un capitaine des gabelles accompagné d'une escouade de six à sept archers, armés de fusils, qui entrent avec autant d'insolence que de brutalité, fouillent la maison et les lieux les plus secrets des armoires. S'ils trouvent un peu delard, de beurre ou de boeuf salé, ils le saisissent, et le particulier ne parvient à se faire restituer ses comestibles qu'en les faisant boire et leur lâchant un ou deux écus de six livres.
Si l'on fait attention à la nombreuse quantité de ces sortes de gens répandus dans l'intérieur et sur les frontières des gabelles, combien d'hommes de tués, de blessés, aux galères, de procès ruineux, en sorte que l'on pourroit bien dire que la moitié des François fait la guerre à l'autre, ne seroit-il pas juste que tous les sujets d'un même roy supportassent également ses bontés comme ses impôts?
Que le tarif du contrôle de mil sept cent vingt-deux soit réformé et interprêté, afin que la perception soit égale dans tous les bureaux.
Que le nombre des représentans le Tiers-Etat soit fixé invariablement, en égalité avec les deux premiers ordres."
La Gabelle,principale doléance de l'époque et .... Honte à ces Gabelous... (j'ai ainsi copié tout le texte in extenso avec l'orthographe de l'époque...)

Alifer61

Les doléances d'Almenèches en 1789 (Suite 2)

N° 126 .... (Suite 2 des pages N° 124 et 125).....
" 9° Que les gabelles fussent également, s'il étoit possible supprimées. L'on ne pourroit remplacer cet impôt, le plus dispendieux et cependant le plus considérable de la commune,qu'en imposant au marc la livre de la taille une somme de trois livres par chaque être vivant dans le royaume. Car en supposant que le produit de cet impôt soit de soixante millions, versé clair au trésor royal, et que la population soit de vingt millions, ce ne seroit que le prix de cinq livre de sel par chaque être, pendant que l'on peut calculer sur la dépense de dix livres par chaque personne; mais si la supression entière ne pouvoit se faire, du moins en suprimer les abus.
L'ordonnance de mil six cent quatre-vingt dit, que le sel ne pourra être mis en vente qu'après avoir acquis deux ans de dépost, afin qu'il ait le temps de sécher et acquérir la consistance qui lui est due. Les fermiers généraux, au contraire, loin de se conformer au veu de l'ordonnance, le mettent en vente au bout d'un an ou quinze mois; le sel n'a point encore eu le temps de se sécher et est un sel creux, qui manque de qualité; moins il est bon, plus il en faut, par conséquent plus de consommation et de là plus de profit.
Il est reconnu que cette denrée, en vieillissant, se bonnifie et diminue de quantité. Par cette raison, il est accordé au marignier (celui qui était chargé du transport du sel de gabelle) un déchet pour le transport il en est encore accordé un aux officiers des dépôts, un autre à l'entrepreneur des voitures, plus ou moins considérable, eu égard à l'éloignement des dépôts des greniers qu'ils fournissent, et encore un autre déchet aux officiers des greniers, à raison de deux minots par muid de déchet que l'ordonnance leur accorde. Si le déchet est plus considérable, ce que l'on appelle déchet extraordinaire, les officiers sont obligés de payer le manquant sur le pied du prix du grenier. Il est rare qu'un grenier éprouve cet inconvénient; au contraire, il n'a souvent que deux quarts de déchet et a six quarts de bon, ce que l'on appelle bon de masse, et c'est ce bon de masse qui fait crier le public.
L'ordonnance, comme nous venons de le dire, accorde deux minots de déchet par muid, mais l'ordre de la régie n'en accorde qu'un, et cet ordre est exécuté de rigueur; c'est donc cette rigueur qui oblige le receveur et les officiers à se permettre de ces abus, qu'ils nomment ménage. L'ordonnance veut qu'il y ait sept pouces de distance entre la soupape de la treumie et l'orifice de la mesure: les officiers en retranchent un pouce et quelquefois un pouce et demi. La même ordonnance veut que la soupape soit ouverte dans toute sa largeur; au contraire, le mesureur a ordre de ne l'ouvrir qu'aux trois quarts.
L'ordonnance veut que le sel tombe perpendiculairement au milieu de la mesure, afin que le sel puisse emplir également laditte mesure; au contraire le radeur (mesureur du sel) éloigne cette mesure de lui et, par ce moyen, elle se trouve plutôt pleine de son costé et le derrière de la mesure ne se trouve plein que par le sel que la rade y pousse legèrement..."

Alifer61

Les doléances d'Almenèches en 1789 (Suite 1)

N° 125...... (Suite 1 de la page n°124)....
" 4° Que les dixmes de touttes espèces fussent suprimées et remplacées par une prestation en argent, également avantageuse au curé et au public. Une modique somme de quarante sols imposée au marc la livre de la taille, à raison de chaque être vivant dan s chaque paroisse, seroit suffisante pour pourvoir à la nourriture du curé de chaque paroisse, en ayant soin de réunir les petites paroisses au dessous de sept feux. Les bénéfices se trouveroient par ce moyen là égaux; car celui qui perceveroit le moins auroit moins de travail à faire et, par conséquent, celui qui travailleroit le plus recevroit plus; en sorte toujours que chaque curé n'auroit pas moins de sept cent livres par chacun an, laquelle somme avec les messes, le dedans de l'église, les aumônes, l'emplacement de leur presbitaire, feroit aux plus petits bénéficiers un revenu annuel de mil livres. En vain diroit-on que c'est toucher aux propriétés des gros décimateurs. Les dixmes n'appartiennent qu'au curé, et les maisons religieuses ne les possèdent qu'à titres d'aumônes ou d'acquêt. Si c'est à titre d'aumônes, on peut, sans leur faire injustice, revandiquer un bien qui ne leur appartient pas; si c'est à titre d'acquêt, les deniers qui ont servi à ces acquisitions étoient des deniers qui, dans ces temps-là, auroient dû servir au soulagement des pauvres, et le bien qui résulteroit de la supression des dixmes aideroit beaucoup le peuple à acquiter ses charges, et les sieurs curés se trouveroient ne rien payer du tout que leur capitation;
5° Que les droits de foire et marché se trouvassent payés par les vendeurs à l'entrée du marché, en sorte que les marchands auroient la liberté de s'en aller quand ils le jugeroient à propos, et ne seroient point obligés d'attendre la volonté du buraliste; quelque modique que fussent les droits à payer, à l'entrée des foires, ils équivaudroient à ceux payés par les achepteurs.
6° Que les aides fussent également suprimés et qu'ils fussent remplacés, sur chaque bourg, ville et village sujets aux droits d'entrée et de détail; ce qu'il seroit facile de faire en calculant le produit de neuf années et en faisant une année commune dont la perception seroit faite par la municipalité, qui seroit tenue et obligée de rendre son compte public, et laquelle municipalité ne seroit jamais en titre dans les villes, au contraire, seroit changée tous les trois ans;
7° Que les municipalités, établies dans les villes, bourgs et paroisses, continueroient d'avoir lieu, parce que la répartition des impôts se feroit avec plus d'égalité;
8° Que les seigneurs seroient tenus d'avoir leurs colombiers couverts et que défenses leur seroient faites de laisser sortir leurs pigeons dans le temps des semailles, ni dans le temps de la moisson, c'est-à-dire depuis le quinze juillet jusqu'au premier de septembre, parce que les colombiers nombreux désensemencent les terres, attendu qu'ils suivent la charue et que, dans le temps de la moisson, ils pillent tous les grain s et surtout les grains ronds.
Texte copié avec l'orthographe de l'époque.... et d'autres suites sont à faire...

Alifer61

dimanche 21 novembre 2010

Un peu d'histoire: ALMENECHES en 1789

N° 124 (Voir les n°1 à 6 - 11 à 16 - 31 à 33 - 72 à 74 - 98 à 117 - 123)
Ce texte trouvé dans l'"Annuaire Administratif et Historique du Département de l'Orne pour l'année 1883" nous relate les remontrances et doléances que la paroisse d'Almenèches présenta aux Etats généraux du bailliage d'Alençon au moment de notre révolution de 1789, ces faits étant émis par: Jacques Simon,Pierre Chaignon,Christophe Chandon,Guillaume Dubois,Thomas Huard,Marin Moesseron,Michel Gourbe,Etienne Ledoyen,Louis Heust,Jacques Lecomte,Jacques Ledoyen,G.Perreaux,Thomas Avene,Jean Lemineur,Marin Chemin.
"Lesdits habitants croient et remontrent qu'il serait bon:
1° Que les trois Etats, en général, contribuassent également, et en raison des facultés de chacun, aux impôts que l'on est obligé de payer pour subvenir aux dépanses de l'Etat;
2° Que les juridictions des bureaux, des finances, élection, grenier à sel, eaux et forêts et autres fussent supprimées, comme à charge au public, et qu'il n'y eût, dans chaque ville, qu'une juridiction royalle ressortissante à la Cour supérieure;
3° De mettre en valeur les landes communes, marais et bruyères qui sont dans chaque paroisse et laisser à cette même paroisse la liberté de les faire valoir à son bénéfice, comme elle le jugeroit à propos. Leur revenu seroit plus réel et les communes seroient sujettes à la taille, au dixième denier et aux autres charges de la paroisse, pendant qu'elles ne paient rien et ne produisent presque rien;"
Voilà trois des neuf doléances; ce sont les plus courtes !!! Les autres suivront en les copiant scrupuleusement sans faire la moindre correction de mots ou expressions de l'époque...

Alifer61
Posted by Picasa