lundi 22 novembre 2010

Les doléances d'Almenèches en 1789 (Suite 1)

N° 125...... (Suite 1 de la page n°124)....
" 4° Que les dixmes de touttes espèces fussent suprimées et remplacées par une prestation en argent, également avantageuse au curé et au public. Une modique somme de quarante sols imposée au marc la livre de la taille, à raison de chaque être vivant dan s chaque paroisse, seroit suffisante pour pourvoir à la nourriture du curé de chaque paroisse, en ayant soin de réunir les petites paroisses au dessous de sept feux. Les bénéfices se trouveroient par ce moyen là égaux; car celui qui perceveroit le moins auroit moins de travail à faire et, par conséquent, celui qui travailleroit le plus recevroit plus; en sorte toujours que chaque curé n'auroit pas moins de sept cent livres par chacun an, laquelle somme avec les messes, le dedans de l'église, les aumônes, l'emplacement de leur presbitaire, feroit aux plus petits bénéficiers un revenu annuel de mil livres. En vain diroit-on que c'est toucher aux propriétés des gros décimateurs. Les dixmes n'appartiennent qu'au curé, et les maisons religieuses ne les possèdent qu'à titres d'aumônes ou d'acquêt. Si c'est à titre d'aumônes, on peut, sans leur faire injustice, revandiquer un bien qui ne leur appartient pas; si c'est à titre d'acquêt, les deniers qui ont servi à ces acquisitions étoient des deniers qui, dans ces temps-là, auroient dû servir au soulagement des pauvres, et le bien qui résulteroit de la supression des dixmes aideroit beaucoup le peuple à acquiter ses charges, et les sieurs curés se trouveroient ne rien payer du tout que leur capitation;
5° Que les droits de foire et marché se trouvassent payés par les vendeurs à l'entrée du marché, en sorte que les marchands auroient la liberté de s'en aller quand ils le jugeroient à propos, et ne seroient point obligés d'attendre la volonté du buraliste; quelque modique que fussent les droits à payer, à l'entrée des foires, ils équivaudroient à ceux payés par les achepteurs.
6° Que les aides fussent également suprimés et qu'ils fussent remplacés, sur chaque bourg, ville et village sujets aux droits d'entrée et de détail; ce qu'il seroit facile de faire en calculant le produit de neuf années et en faisant une année commune dont la perception seroit faite par la municipalité, qui seroit tenue et obligée de rendre son compte public, et laquelle municipalité ne seroit jamais en titre dans les villes, au contraire, seroit changée tous les trois ans;
7° Que les municipalités, établies dans les villes, bourgs et paroisses, continueroient d'avoir lieu, parce que la répartition des impôts se feroit avec plus d'égalité;
8° Que les seigneurs seroient tenus d'avoir leurs colombiers couverts et que défenses leur seroient faites de laisser sortir leurs pigeons dans le temps des semailles, ni dans le temps de la moisson, c'est-à-dire depuis le quinze juillet jusqu'au premier de septembre, parce que les colombiers nombreux désensemencent les terres, attendu qu'ils suivent la charue et que, dans le temps de la moisson, ils pillent tous les grain s et surtout les grains ronds.
Texte copié avec l'orthographe de l'époque.... et d'autres suites sont à faire...

Alifer61