mardi 28 décembre 2010

Site sur PERREAUX Louis-Guillaume

N° 145
Je viens de créer un nouveau site: https://sites.google.com/site/almeneches .... C'est la réunion de mon site http://www.moto-perreaux.com/   et de la partie de mon blog http://alifer61.blogspot.com/ qui relate les faits de notre inventeur prolifique et génial : PERREAUX Louis-Guillaume 1816.1889

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samedi 4 décembre 2010

Henri Vendel et sa bibliothèque des enfants

N° 144 (Voir les pages: 8-9-17-34- 65à67- 86à91- 118à122- 133à143)
Dans "ARCHIVES ET BIBLIOTHEQUES" de 1937-1938, l'auteur du texte suivant est un certain H.L...... !!! :
" CHALONS-SUR-MARNE - (Aujourd'hui Châlons-en-Champagne) - On a inauguré au début de juin 1938 une salle pour enfants; elle est voisine de la salle de lecture, mais elle a son entrée particulière. Elle est bien éclairée, peinte de tons clairs: rose et bleu. Une large frise, de 1m20 de haut l'entoure; elle représente les personnages des livres pour enfants: le Petit Chaperon Rouge, Cendrillon, le Chat Botté, Riquet à la Houpe, le Petit Poucet, d'un côté; de l'autre les Petites Filles Modèles et le Bon Petit Diable, du troisième côté, Babar, les Trois Petits Cochons, les Trois Petits Lapins et Bagheera la Panthère; tout cela largement traité, plutôt suggéré en bleu, en jaune, en vert et en rouge; c'est l'oeuvre de M. Langlet, professeur de dessin, oeuvre bénévole. L'ensemble est très gai. Un lavabo est installé à proximité. Les enfants choisissent eux-mêmes les livres sur les rayons; c'est eux qui élisent leur comité de surveillance. On leur fait signer, quand ils viennent s'inscrire pour la première fois à la bibliothèque une formule analogue à celle des Heures joyeuses et on leur délivre une carte d'admission qui doit être contresignée par les parents Ci-dessus modèle de la carte d'admission recto-verso)
Cette salle est due à l'initiative du directeur de la bibliothèque, M. Henri Vendel, président de l'Association des bibliothécaires français. Comme il ne disposait d'aucun crédit pour couvrir les frais d'installation, il a organisé un bal costumé d'enfants; le jour de la mi-carême 217 enfants sont venus, déguisés en personnages des livres d'enfants. Cette fête a rapporté près de 10000fr. Un nouveau bal est projeté pour l'an prochain, la recette permettra de créer des dépôts de livres dans toutes les écoles de la ville. La bibliothèque actuelle débute avec un stock d'un millier de livres dont les titres ont été choisis dans la liste dressée par Mlles Gruny et Leriche..."
Voilà encore une preuve du travail accompli par Monsieur Henri Vendel pour la bibliothèque... Son emploi du temps devait être des plus fournis.... Nombreux furent ses discours puisqu'il faisait parti de plusieurs sociétés champenoises...

Alifer61
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vendredi 3 décembre 2010

H.Vendel et son musée de Châlons-sur-Marne(6 et Fin)


Dernier beau retable : celui du XIIe de l'église de BELCAIRE...
N° 143 ( Voir les pages: 8-9-17-34- 65à67- 86à91- 118à122- 133à142)
SUITE ET FIN DES PAGES 138-139-140-141-142 :
...."Au centre de la Crucification, très différente de celle que nous avons étudiée. Peu de personnages. Le Christ est seul, sans les larrons. Au premier plan à gauche, Longin vient de donner le coup de lance. La Vierge s'évanouit, soutenue par Saint-Jean; Madeleine a l'air d'une fille de ferme. A droite, soldats et juifs discutent, l'un d'eux appuyé à un écu. Détail à noter: au pied de la croix un crâne rappelle que, selon la tradition, Adam aurait été enterré sur le Gogotha, colline du crâne.
Le quatrième compartiment est consacré à la résurrection. Le Christ, la poitrine nue, pour laisser voir sa plaie cicatrisée, enjambe le sarcophage. Les soldats sont endormis profondément, comme c'était d'usage dans l'iconographie du XVe siècle.
Le cinquième tableau nous présente une scène nouvelle: la descente aux enfers. Jésus délivre des limbes Adam, Eve et Saint- Jean- Baptiste qui sortent d'une grotte. A ses pieds, le diable, sous la forme d'un dragon, s'affaisse.
L'ensemble est couronné de dais gothiques analogues à ceux du précédent retable.
Quant aux costumes, ce sont ceux du XVe siècle. Quand ils ne sont pas coiffés du bonnet des Juifs ou de l'armet, les personnages portent des chapeaux à bords échancrés et sont vêtus de longues robes aux larges manches. Plusieurs ont aussi des bottes.
Nous sommes ici en face d'une oeuvre antérieure de quelques lustres à celle que nous avons étudiée et, si elle n'en offre pas le caractère artistique, elle n'en est pas moins vénérable par son antiquité."
Voilà des descriptions de deux retables d'Henri VENDEL,.... descriptions sincères, justes et savantes....

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H.VENDEL et son musée de Châlons-sur-Marne (5)


Encore un beau retable: celui d'ISSENHEIM......
N° 142 (Voir les pages 8-9-17-34-65à67- 86à91- 118à122- 133à141)
SUITE DES PAGES 138-139-140-141 - ...."Le second retable qu'abrite le musée de Châlons provient de la prison départementale. Comment était-il entré? Nous en sommes réduit, en l'absence de document, aux hypothèses. Voici celle qui me semble la plus plausible. Ce retable se trouvait dans les anciennes prisons de la ville, situées à l'emplacement du musée municipal. Il n'est pas absurde de penser que, lors de la démolition de l'église Saint-Germain, en 1772, le retable ait été déposé dans la chapelle de la prison voisine. Peut-être aussi - autre hypothèse, très séduisante, sinon très vraisemblable - a-t-il été acheté directement par les administrateurs de la prison: la scène de la descente aux enfers, où le Christ libère les âmes prisonnières, apparaîtrait alors comme un symbole.
Du point de vue artistique, ce retable présente d'ailleurs beaucoup moins d'intérêt que le précédent. Les personnages, plus grands et moins nombreux (généralement cinq par scène), sont très grossièrement traités. Le sculpteur inhabile ne sait pas exprimer la finesse des sentiments. Son Christ ne paraît guère supérieur à ses bourreaux, et dès qu'il essaye de donner aux visages de l'expression, ils tournent à la caricature.
En bois polychromé comme le précédent, ce retable mesure à l'intérieur de la caisse, dans ses deux hauteurs 1 mètre et 0m70, et 2 mètres en largeur. Il comprend également cinq compartiments, consacrés à la Passion.
Le premier représente la flagellation. Jésus est attaché par les pieds et les mains à une colonne haute. Un de ses bourreaux lui tire les cheveux, tandis que Caiphe et Pilate contemplent la scène.
Dans le second tableau, Jésus précédé d'un soldat, porte sa croix, aidé du Cyrénéen. A l'arrière-plan, à droite, le centurion le menace d'un bâton avec un geste qui fait songer à notre Guignol. A gauche, Véronique tient le linge sur lequel s'imprimera la Sainte Face. ....."
Nous voyons avec quelle simplicité ces retables sont décrits...
A SUIVRE

Alifer61
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jeudi 2 décembre 2010

H.VENDEL et son musée de Châlons-sur-Marne(4)

Un autre joli retable: celui de RIGNY du XVIIIe siècle.....
N° 141 (Voir les pages: 8-9-17-34- 65à67- 86à91- 118à122- 133à140)
SUITE DES PAGES 138-139-14o - sujet: retable du Mesnil-les Hurlus au musée de Châlons-sur-Marne : "... Que l'on compare notamment les attitudes de la Vierge et celles de Madeleine, et l'on comprendra toute la différence qui sépare deux afflictions également pures, également vives, mais dont l'une est celle de la mère et l'autre celle d'une adoratrice. Ces personnages si bien observés semblent avoir été pris dans la vie contemporaine de l'artiste. Il avait en effet des modèles. Ce furent, comme l'a montré M. Mâle, les acteurs qui jouaient les Mystères. Ils renouvelèrent complètement l'iconographie religieuse. Ces petites scènes juxtaposées, elles prolongent pour le théâtre du XVe siècle: ce sont des tableaux vivants et sans doute est-ce ce qui explique l'attitude de beaucoup de personnages qui se trournent vers le public, le prennent à témoin ou quêtent son approbation. Nous avons devant nous des acteurs que notre artiste a vu poser et dont il a fixé les gestes théâtraux, un peu comme de nos jours le ferait un photographe. S'il nous a été facile de dater ce retable, il est plus difficile de préciser son origine. Nous n'y avons relevé trace ni de la fameuse main d'Anvers ni d'aucun autre poinçon. Il ne paraît point douteux cependant que nous soyons en présence d'une oeuvre flamande, encore que Nicodème porte la barbe contrairement à la tradition des Flandres. Dans les inscriptions on remarque des formes de l'Est de la France (thombiau), mais il est vraisemblable que ces inscriptions étaient ajoutées après coup. Il s'agit en effet d'un art international et, si j'ose dire, d'articles d'exportation. Le pays acquéreur ajoutait un texte dans sa langue, comme on fait aujourd'hui pour le cinéma. D'autre part l'habileté du sculpteur, voire sa maîtrise, exclut toute idée de copie. Nous en sommes donc réduit à rattacher ce retable aux productions flamandes anlogues importées dans notre région et parmi lesquelles il mérite d'être placé en très bonne place."

Avec ces mots se termine la description du retable de Mesnil-les Hurus du Musée de Châlons-sur-Marne qui en possède un second qu'Henri VEnDEL nous décrit avec la même passion à la suite de ce texte... J'en rapporterai aussi la copie...

Alifer61


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H.Vendel et son musée de Châlons-sur-Marne(3)

Dans notre église d'Almenèches (ancienne abbaye)
N° 140 (Voir les pages: 8-9-17-34- 65à67- 86à91- 118à122- 133à139)
SUITE DES PAGES 138-139 - (Toujours sur le retable)"... Le quatrième compartiment contaste avec les scènes tumultueuses des précédents. Descendu de la croix, Jésus est étendu au premier plan, le buste soutenu par Joseph d'Arimathie. A ses pieds, Madeleine, les mains jointes, agenouillée, le contemple et le prie. Au centre Saint Jean soutient, ou plutôt retient, la Vierge qui voudrait se jeter sur le cadavre de son fils. Les autres personnages traditionnels, qu'on retrouve dans les mystères, les deux Marie et Nicodème, expriment leur douleur par leur attitude. Ils sont seuls, la foule a disparu, et le Golgotha, où se dressent encore les trois croix, est désert. Détail à noter: Nicodème est barbu, alors que, d'après M. Mâle, il est toujours glabre et chauve en Flandre. Sous le cinquième compartiment on lit: "Comet nostre Seigneur sorty du thobiau le jour de Pacques". Jésus le torse nu, trois doigts de la main droite levés, le bras gauche soulevant le manteau, enjambe le rebord du sarcophage dont un ange vient de faire glisser le couvercle. Au premier plan deux soldats, coiffés de l'armet, sont assis. Celui de gauche dort accoudé à une pierre, celui de droite sort à peine du sommeil, mais, au pied du sarcophage, un garde est saisi d'épouvante. A l'arrière plan, que dominent à nouveau les murs de Jérusalem, un soldat dort, appuyé à une gigantesque hallebarde. Chaque compartiment est surmonté de dais ajourés où l'on retrouve tous les éléments du gothique flamboyant. L'architectue nous apparaît donc en retard sur les costumes, demême que dans les colonnes à niches qui séparent les compartiments les uns des autres. Ce qui n'a rien de surprenant, si l'on songe que les artisans des retables s'inspiraient de ce qu'ils avaient sous les yeux. Nous avons dit que la plupart de ces costumes appartenaient à l'époque de François 1er. Les bourreaux du Christ sont en effet coiffés de la toque ou de l'armet, ils portent des manches à crevés, et plusieurs ont des braguettes rabelaisiennes qui s'enflent jusqu'à l'obscénité. Nous pouvons donc en conclure que ce retable date des premières années du XVIe siècle.L'influence de la Renaissance ne s'y manifeste encore que par quelques signes, tandis qu'on note au contraire une persistance de l'art du XVe. Dans le choix du sujet d'abord, la Passion, sujet favori de ce siècle morbide qui se complut dans les douleurs du Christ. Nous sommes très loin de l'art symbolique du XIIIe, on recherche alors délibérément le pittoresque et le pathétique. Du moins fau-il rendre cette justice aux artisans de ce retable que le mauvais goût apparaît rarement dans leur oeuvre. La figure du Christ est au contraire toujours pleine de noblesse et de sérénité. S'il y a des visages qui respirent la haine et la violence, d'autres disent la compassion et pour exprimer les différentes formes de la douleur, l'artiste, car c'en est un, a su trouver les gestes et les expressions adéquates..."
A SUIVRE Alifer61
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H.VENDEL et son musée de Châlons-sur-Marne (2)

Dans cette chapelle Saint-Nicolas d'Argentan (Office du tourisme),vous trouverez un magnifique rétable du XVIIIe siècle de l'ancienne église de Pommainville (OCCAGNES).
N° 139 (Voir les pages: 8-9-17-34- 65à67- 86à91- 118à122- 133à138)
SUITE DE LA PAGE 138: "... C'est un retable en bois polychromé, qui mesure dans ses deux hauteurs 0m94 et 1m48 et 2m18 en largeur.
Il est divisé en cinq compartiments que nous allons essayer de décrire.
Au-dessous du premier, on lit encore en lettres gothiques:" Comment Pilate fit batre nostre Seigneur Jhs" La scène représente en effet la flagellation. Jésus est nu, les mains liées derrière le dos à une colonne aux volutes ioniques, détail par lequel l'artiste voulut sans doute marquer son souci de la couleur locale, tandis que les bourreaux sont vêtus comme des seigneurs du temps de François ier.
En retrait, Pilate et Caïphe aux robes longues s'accoudent à un mur, tandis qu'au premier plan, à droite, un homme agenouillé prépare les verges. Le deuxième compartiment représente le portement de croix. On lit au-dessous: Coment les Juifs firent porter la croys à nostre Seigneur". Jésus, vêtu d'une robe longue et couronne d'épines, tombe sous le poids de sa croix. Un homme le tire avec une corde, cependant que Simon le Cyrénéen l'aide à porter la croix que maintient un soldat recouvert d'une armure. Des cavaliers, dont un coiffé du bonnet des Juifs, des piétons, sortent de la ville dont on voit les murailles.
Le compartiment central, qui domine tous les autres, représente la scène par excellence, celle du calvaire. Jésus meurt sur la croix comme un Dieu doit mourir, dans la sérénité, tandis qu'à ses côtés les deux larrons se débattent en d'atroces souffrances. Il a les bras horizontaux, la tête à peine inclinée, couronnée d'épines, ou plutôt d'une simple torsade. Détails qu'il convient de noter, car ils sont en opposition avec ce que M. Mâle nous apprend de l'iconographie du Christ au XVe. Sous l'influence des mystiques, on a en effet représenté un crucifié douloureux, tourmenté, auquel n'est épargnée nulle souffrance humaine.
Au premier plan à gauche, Saint-Jean et l'une des Marie soutiennent la Vierge, assise, les mains jointe, la tête inclinée, le buste chancelant, défaillante. L'autre Marie la contemple, pleine de commisération, tandis que Madeleine, toute à sa propre douleur, est agenouillée au pied de la croix qu'elle embrasse. A droite, le centurion, à cheval, atteste que Jésus était bien le fils de Dieu. Le porte-éponge est également à droite, mais le porte-lance se trouve à gauche et la plaie du crucifié saigne à son côté droit conformément à une tradition qui remonte au XIIIe siècle. A l'arrière-plan, sur les monts que domine Jérusalem, des soldats se battent, l'un emporte la tunique du Christ; des sénateurs s'interrrogent et déjà semblent pénétrés de remords..."
A SUIVRE.... Alifer61
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Henri Vendel et son musée de CHALONS-SUR-MARNE(1)

Rétable de l'église (détruite) de Mesnil-les-Hurlus, à Châlons-sur-Marne
N° 138 (Voir les pages: 8-9-17-34- 65à67 - 86à91- 118à122- 133à137)
Image et texte dans les "MEMOIRES DE LA SOCIETE D'AGRICULTURE, COMMERCE, SCIENCES & ARTS" de 1935, Tome XXIV.
"LES RETABLES DU MUSEE MUNICIPAL DE CHALONS-SUR-MARNE par Henri VENDEL - Primitivement, dans les églises catholiques, les autels se composaient d'une simple table, de bois ou de pierre, que ne surmontait aucune superstructure. Le prêtre officiait en regardant les fidèles, et il ne devait pas être caché à leurs yeux. Mais lorsque, par suite d'un changement dans la liturgie, le prêtre tourna le dos au peuple, il devint possible de placer derrière l'autel, retro-tabula, des bas-reliefs qui représentèrent des scènes religieuses.
Ces premiers retables, d'abord mobiles, n'ornaient l'autel qu'aux jours de fête, et il faut voir une survivance de cette coutume dans le fait que les retables postérieurs étaient souvent fermés de volets qui ne s'ouvraient également qu'aux jours de fête.
Aux XIIIe et XIVe siècles, ils sont de dimensions modestes, mais au XVe siècle ils prennent de telles proportions que l'autel ne paraît plus être que l'accessoire, et ils deviennent tellement à la mode que de véritables ateliers industriels s'établissent dans les Flandres, à Anvers notamment, d'où ils exportent leurs productions jusqu'en Espagne et en Norvège.
De ces ateliers flamands vinrent en Champagne les fameux retables de Fromentières et de Colligny, et sans doute également ceux qu'abrite aujourd'hui le musée municipal.
De ces derniers, l'un provient de la petite église du Mesnil-lez-Hurlus. Elle fut détruite au cours de la guerre de 1914-1918 ainsi que le village qui l'entourait. Il n'en reste plus pierre sur pierre. Le retable fut évacué par l'autorité militaire. Il trouva asile au Grand-Palais où la ville de Paris l'exposa d'abord, puis le remisa dans ses caves. C'est de là qu'à la suite de nombreuses interventions, il fut extrait pour prendre place dans notre musée municipal..."

A suivre.
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dimanche 28 novembre 2010

Henri Vendel et sa bibliothèque...

N° 137 (Voir les pages: 8-9-17-34-65à67-86à91-118à122-133à136)
Texte d'Henri Vendel trouvé sur "Revue des Bibliothèques" de 1930:
"SECHAGE DES VOLUMES, APRES UN INCENDIE - Le 5 novembre 1929, un incendie dévastait la Bibliothèque municipale de Châlons-sur-Marne. 18000 volumes furent brûlés, 23000 inondés, dont environ 5000 provenant de l'ancien fonds.
Dès que les livres déménagés à la hâte furent placés en sûreté, on se préoccupa du séchage, conformément aux instructions de M. l'Inspecteur général Pol Neveux.
Cette opération qui,l'été,grâce au soleil, eût été des plus simples, se trouva très compliquée par suite de la mauvaise saison. De grandes pluies accrurent les dommages, les toitures détruites étant remplacées par des bâches que le vent soulevait; bientôt il n'y eut plus une seule salle de la bibliothèque où la pluie ne pénétrât. Des murs se lézardèrent, il fallut étayer la cave dont les voûtes s'effondraient. L'humidité était telle partout que des volumes qui n'avaient pas été mouillés commencèrent à moisir: on dut vider complètement les rayons. C'est dans cette atmosphère que fut entrepris le séchage. On se contenta d'abord d'étendre sur des tables et sur des claies les volumes mouillés et de chauffer les salles, mais il fut bientôt évident que la chaleur sans courant d'air favorisait les moisissures. Elles se développaient beaucoup plus rapidement dans les salles closes que parmi les débris d'ouvrages exposés en plein aux intempéries. Comme il ne pouvait être question d'ouvrir les fenêtres par suite de la pluie, on provoqua artificiellement des courants d'air. Une ligne électrique provisoire fut installée et, d'accord avec les compagnies d'assurance, on loua des ventilateurs. Ces derniers, de préférence pivotants, étaient placés au centre d'une table et les livres groupés en cercle autour d'eux, les volumes reliés, de champ et entr'ouverts, à moins que les reliures trop détrempées n'obligeassent à les tenir à plat. Ainsi les ouvrages séchèrent beaucoup plus rapidement et il n'y eut presque plus de moisissures. Les livres brochés et très mouillés furent séchés dans l'étuve à désinfecter. Ce mode de séchage donna des résultats satisfaisants, mais il ne peut être appliqué aux ouvrages reliés dont il ferait gondoler les reliures.
Parmi les livres brûlés beaucoup le furent incomplètement, seulement au dos. Les gravures que l'on en put extraire furent séchées comme une lessive sur des cordes tendues dans les salles. Les reliures déformées furent mises en presse avec prudence, de façon à être redressées lentement. Celles dont le cuir s'était racorni furent repassées au fer électrique, avec interposition d'un linge mouillé.
On combattit les moisissures en passant quotidiennement sur les feuilles atteintes un chiffon imbibé d'eau de javel. De bons résultats furent également obtenus par l'emploi d'iune solution antimicrobienne. Grâce à ces précautions, nous n'avons perdu aucun volume du fait de l'eau seule. Il reste cependant encore une cinquantaine de livres en observation. Henri Vendel Conservateur de la Bibliothèque de Châlons-sur- Marne.
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Autre occupation d'Henri Vendel...L'ART....

Une nature de Clément Serveau...(Cliquez sur l'image pour l'agrandir)
N° 136 ( Voir les pages: 8-9-17-34- 65à67 - 86à91 - 118à122 - 133à135 )
Dans le n°808 "Le BULLETIN DE L'ART" de juillet 1934, de notre poète Henri Vendel , nous découvrons une autre occupation:
"Au Musée de Châlons-sur-Marne. - Un musée provincial doit-il être uniquement un conservatoire d'oeuvres anciennes, une perpétuelle rétrospective ? Le conservateur de Châlons, M. Henri Vendel, ne le pense pas non plus: et, faute de crédits suffisants pour acquérie de nouvelles toiles, il a voulu servir l'art contemporain en organisant dans son musée des expositions temporaires d'art moderne : la première, qui s'est tenue du 10 au 24 juin, sous les auspices du Ciné-Club châlonnais, s'apparente aux groupes appelés par M. Raymond Escholier au rez-de-chaussée du Petit-Palais, en réunissant des ouvrages des plus actuels de nos peintres: Charles Guérin, Clément Serveau, Delatousche, Antral, Roustan, Renefer, Roland Chavanon, etc., de l'animalier Guyot, du sculpteur Marcel Gimond: heureuse initiative dont il faut propager l'exemple, car il est bon que le public provincial apprenne à connaître les meilleurs de nos artistes contemporains"
Henri Vendel fera beaucoup pour Châlons-sur-Marne (c'est aujourd'hui Châlons-en-Champagne) et sa région...

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Henri Vendel et les livres...

N° 135 (Voir les pages: 8-9-17-34- 65à67 - 86à91 - 118à122 - 133-134 )
Dans le sommaire n°2 de 1978 "BIBLIOGRAPHIE DE LA FRANCE BIBLIO", nous trouvons une chronique sur les B.C.P et le rôle joué au début par Henri Vendel...
"Quarante-cinq ans d'existence - Appelées souvent B.C.P (Bibliothèques centrales de prêt) ou même bibliobus, du nom de leur principal outil, elles ont déjà leur histoire. A l'origine, vers 1933, une bibliothécaire municipale frête à Soissons un camion chargé d'approvisionner en livres les communes limitrophes.
Son expérience est reprise en 1938, à Châlons-sur-Marne, par Henri Vendel, soutenu par Léo Lagrange, alors ministre. Une association pour le développement des bibliothèques publiques est créée et gère le bibliobus. Tout le département de la Marne est ainsi desservi.
Vient la guerre. Tout s'arrête. Mais, le 2 novembre 1945, le Général de Gaulle signe une ordonnance instituant en faveur des populations des zonesrurales et des petites communes, les bibliothèques centrales de prêt. Il y aura, prévoit-on, une BCP par département.
En fait, il s'en crée 8 en 1945, 9 en 1946, 1 en 1951, 2 en 1956, 1 en 1957, 1 en 1961,2 en 1962. Il faut attendre 1964 pour voir le rythme s'accélérer et surtout se stabiliser: 6 en 1964,6 en 1965, 5 en 1966, 4 en 1967, 6 en 1966, etc... Au total, 24 de 1945 à fin 1963, 46 de 1964 à fin 1974. A la fin de 1976, 71 B.C.P dont 3 outre-mer, fonctionnaient. En 1965, 145 personnes travaillaient pour les BCP. Aujourd'hui
(1978), elles sont 679 payées par l'Etat et 100 payées par les associations ou les départements.
Qu'est-ce qu'une B.C.P ??? Les BCP sont des bibliothèques d'Etat, dépendant directement de la Direction du livre. Leur mission est de desservir en livres et accessoirement en revues, disques, diapositives et autres documents la population des communes de moins de 2000 habitants. Etablies dans le cadre départemental, elles doivent recevoir auparavant l'agrément du Conseil Général. Celui-ci, ainsi que les communes, participent à leur financement. Cependant, l'Etat assure celui-ci dans la proportion de 90%."
N'oublions pas que cette chronique date de 1978... Qu'en est-il en 2010 ????

Alifer61

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Henri.VENDEL: 2 oeuvres annoncées...

N° 134 ( Voir les pages: 8-9-17-34- 65à67 - 86à91-118à122 - 133 )
Dans "ETUDES" revue fondée en 1856, d'octobre-novembre-décembre 1945, deux oeuvres d' Henri Vendel y sont annoncées.
"Henri Vendel. - Lorsque l'Enfant portait le Monde. Editions du Pavois, - 143 pages.
Souvenirs d'une enfance normande, joliment racontés, et charmants comme tous les souvenirs d'enfance. La tendance à poétiser apparaît çà et là et l'ingénuité est parfois un peu trop poussée. Pour ne citer, entre mille, qu'un livre du même genre, nous avions beaucoup mieux aimé : Une enfance de M. Jules Marouzeau..."
Tout le monde a le droit d'exprimer son choix, son goût,....

"Henri Vendel. - Chants du Couvre-feu. Editions du Pavois. 182 pages.
Ces "poèmes de la captivité", partagés en "poèmes de la guerre, de l'attente morne, de la prison et de l'exil", ont pour arrière-fond les années de souffrance, les murs blancs d'une cellule de condamné à mort et les villages où se terre un résistant traqué. Ceci confère une sonorité singulièrement émouvante, un timbre d'étonnante mélancolie à des poésies délicates et rêveuses, la plupart ravissantes, où se dissimulent de temps en temps une image ou une note désuètes qui les déparent à peine..."
Des souvenirs très pénibles pour tous ceux qui les ont vécus....

Alifer61


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Vendel: Critique de son oeuvre "Dans le jardin du Presbytère"

N° 133 (Voir les pages : 8-9-17-34- 65à67 - 86à91 - 118à122 )
Dans la "Revue des Lectures" n°12 de la XIIe année du 15 décembre 1924, j'ai lu cette critique:
"Supposez que nos libelles et nos journaux soient assurés de ne pas franchir les frontières, et restent inaccessibles aux étrangers mêmes campés sur notre territoire. Comme nous serions plus excusables, alors, d'étaler nos tares nationales, d'insister sur nos défauts, de rappeler nos excès, d'instituer à l'air libre notre propre procès !
Il y a, d'une manière analogue, une première réserve à faire contre des livres du genre de celui de M. H. Nadel
(Henri Vendel signait souvent ses écrits de ce nom) "Dans le jardin du presbytère". En parlant un peu grassement, un peu vulgairement, de nos prêtres, en grossissant leurs défauts physiques, leurs petites tares morales, M. Nadel est-il bien sûr de n'être lu que par de bons et indéfectibles catholiques? S'il en était ainsi, il n'y aurait que demi-mal.
Nous savons tous que nos prêtres sont des hommes faillibles et pécheurs, que leur attitude physique peut, tout comme celle de l'un ou l'autre d'entre nous, prêter à rire.
Mais vous qui retournez aux fabliaux du moyen-âge, n'oubliez pas que nous ne sommes plus au moyen âge.
Non seulement "les oreilles ennemies nous écoutent", prêtes à exploiter ce que nous dirons de nos prêtres, à l'interpréter au tragique, à l'exagérer, à s'en faire une arme. Mais dans la lutte de chaque jour contre l'irréligion et l'immoralité, il y a lieu de nous rappeler que les prêtres sont nos chefs dûment qualifiés, revêtus d'un caractère sacré, et que nous ne devons pas livrer nos chefs aux quolibets de l'ennemi.
A cette première réserve, il convient d'en ajouter une seconde. Quoi que l'on puisse dire ou penser des ministres de la religion, il importe de ne pas éclabousser des railleries dirigées à leur égard, Dieu lui-même et la religion elle-même.
Dans certaines provinces de notre pays, pour ne parler que de la France, celles du nord et de l'ouest manceau ou bas-normand, de vieilles traditions de nature un peu janséniste et rigoriste évoquent un Dieu assez lointain, inaccessible, avec lequel il ne fait pas bon plaisanter. Les meilleurs catholiques du Midi se montrent plus familiers, dans leurs prières mêmes; ils voient plus facilement en Dieu un père à qui se confier qu'un souverain terrible qu'on n'approche pas sans tremblement. La maison de Dieu devient leur propre maison, et le cardinal de Cabrières ouvrait toutes grandes les portes de son église aux émeutiers de l'Hérault. Mais au midi comme à l'ouest et au nord, il est des limites qu'on n'a pas le droit de dépasser, des manques de respect que n'excuse pas la plus filiale familiarité.
Ces deux points posés, que faut-il penser du livre de M. H. Nadel ? Les prêtres y paraissent uniquement soucieux de bien vivre et de bien boire. C'est laisser trop de champ à l'ennemi qui pourrait le prendre au sérieux et le traiterait comme un document.M. Nadel ne tient aucun compte d'ailleurs de la misère à laquelle la séparation a réduit presque tous nos curés de campagne.
Aussi arrive-t-il à ridiculiser la religion et Dieu: qu'on en juge plutôt par son chapitre sur les religions, ou par ce qu'il dit des miracles.
Il fallait beaucoup de doigté pour écrire un tel recueil de nouvelles; il fallait, au fond du coeur, une véritable et sincère affection pour la religion et ses ministres. M. Nadel n'y mit que de l'esprit. Est-ce trop ou trop peu? Tant y a que, sans s'exagérer ses méfaits, nous ne pouvons pas dire qu'il ait réussi à écrire une oeuvre saine et recommandable."
Qui peut et doit juger ?????
Alifer61

samedi 27 novembre 2010

1867 : ALMENECHES et les impôts

N° 132 (Voir les pages: 1à6-11à16-31à33-72à74-98à117-123à131)
Dans le "RAPPORT DU PREFET" de la session de 1867 du Conseil Général de l'Orne, nous avons lu ce texte :
"Cette commune (Almenêches) a vu descendre le chiffre de sa population, qui était de 1722 habitants au commencement du siècle dernier, à 1100 environ au commencement de celui-ci, 1023 en 1832 et 849 seulement aujourd'hui.
Les taxes personnelles ne sont payées que par les habitants actuels, mais la contribution mobilière, fixée d'après la loi du 21 avril 1832, et proportionnellement à la population de cette époque, correspond à des valeurs locatives qui n'existent plus, et par suite les contribuables se trouvent surtaxés.
La commune demande une réduction de 333 fr. sur le principal de sa contribution mobilière.
L'Inspecteur des contributions directes en propose une de 204 fr.
Le Conseil d'Arrondissement, le Directeur et M. le Préfet s'arrêtent au chiffre de 198 fr. C'est aussi la réduction que votre Commission des finances a l'honneur de proposer.
La contribution mobilière actuelle dans la Commune d'Almenêches est de 997 fr., déduction faite des taxes personnelles; c'est plus du douzième des valeurs locatives d'habitation qui, dans cette même commune, s'élèvent à 12799 fr.
Or, dans le reste du canton de Mortrée, le rapport entre la contribution mobilière et les valeurs locatives n'est que de 6,24 % d'un 16e seulement.
Pour faire rentrer Almenêches dans le droit commun, il faut donc lui accorder une réduction de 198 fr. "
Voilà un problème bien délicat que celui des impôts: à n'importe quelle période... en 1867 comme ici..... ou à notre époque (Pour qui ? Pour quoi ?....)
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Pollution des Eaux: ALMENECHES: 1928

N° 131 (Voir les pages: 1à6-11à16-31à33-72à74-98à117-123à130)
Dans le "RAPPORT du Préfet et Procès-Verbaux des Délibérations" du Conseil Général de l'Orne de la 1ère Session ordinaire de 1928, nous avons trouvé ce texte: "M.GUILLOCHIM dépose sur le bureau le voeu suivant dont il donne lecture:
MESSIEURS, - Depuis quelques années, il existe à Almenèches une cidrerie-distillerie exploitée par des industriels étrangers au pays. Les eaux résiduaires très nocives provenant de la distillation effectuée dans cette usine sont déversées dans la rivière l'Orne sans épuration préalable et l'infeste au point que tout le poisson se trouve détruit et que les animaux des fermes voisines refusent de s'y abreuver. Il y a trois ans environ, les cultivateurs des communes d'Almenêches et Aunou-le-Faucon formulèrent de légitimes réclamations et portèrent une plainte à la suite de laquelle eut lieu une enquête qui, quoique concluante, ne fut suivie, on ne sait pourquoi, d'aucune sanction. Cette indulgence regrettable eut les plus déplorables effets et les mêmes abus se renouvelèrent.
Ces temps derniers et particulièrement dans les premiers jours d'octobre les eaux résiduaires de l'usine furent déversées en plus grande quantité que jamais dans la rivière, qui fut polluée à tel point que son eau devint inutilisable et impropre à n'importe quel usage sur un parcours de 6 kilomètres. Les ménagères n'y pouvaient plus laver leur linge ni les bestiaux s'y abreuver, en sorte que, les mares étant vides par suite de l'extrême sécheresse de cette année, les cultivateurs se virent obligés d'aller chercher de l'eau fort loin pour alimenter leurs animaux au pacage sur les bords de la rivière. En outre, les poissons moururent et c'est par centaines qu'on les voyait flotter sur l'eau, chargée d'une lie épaisse et nauséabonde dont l'odeur pestilentielle se répandait fort loin.
Tous ces faits ont été établis par un procès-verbal de constat dressé à la requête d'un grand nombre de riverains et par une enquête de gendarmerie qui les a corroborés. J'ajouterai que l'Administration des Ponts et Chaussées, que j'en remercie, s'est émue de cette situation. Au nom des communes riveraines intéressées, je prie le Conseil Général de vouloir bien émettre le voeu: 1° Qu'il soit fait aux exploitants de la cidrerie d'Almenêches une stricte application des lois sur la police des cours d'eau et la réglementation des usines insalubres;
2° Qu'en cas de récidive les pénalités édictées par la loi soient requises et qu'au besoin le retrait de l'autorisation d'évacuer les eaux de l'usine dans la rivière soit retirée; 3° Que des inspections périodiques soient ordonnées et que toutes mesures soient prises dès maintenant pour éviter le retour des abus signalés.

Le voeu est adopté et renvoyé à M. le Préfet."
Cette cidrerie-distillerie ne peut plus polluer puisqu'elle n'existe plus.....

Alifer61
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vendredi 26 novembre 2010

Autre description d'ALMENECHES:1882.

N° 130 (Voir les pages 1 à 6-11 à 16-31 à 33-72 à 74-98 à 117-123 à 129)
Voilà encore Almenèches décrit dans "La France Illustrée - Géographie - Histoire - Administration - Statistique - " de 1882 par Malte-Brun, tome troisième:
"Almenèches. - Almenèches (Almanescoe), station du chemin de fer de Paris à Granville, située dans le canton de Mortrée, à 12km au sud-est d'Argentan, est une commune de 787 habitants, qui élève et fait un commerce assez important de ses chevaux renommés et dans laquelle il se fabrique des gants. Almenèches possédait autrefois un couvent de bénédictines qui avait été fondé par saint Evroult; il avait dans ses dépendances un pré que l'on nommait et que l'on nomme encore le Pré Sala; et voici ce que raconte la légende à ce sujet: un des serviteurs du monastère s'était emparé de l'âne conventuel. Sainte Opportune, qui était alors l'abbesse, le réclama. Le voleur, non seulement ne consentit pas à le rendre, mais il s'emporta encore en injures violentes contre Sainte Opportune, et, dans son injuste colère, il s'écria que le pré où l'âne, l'abbesse et lui se trouvaient, serait couvert de sel avant qu'il consentit à le rendre. Quel fut son étonnement, le lendemain matin, de voir son imprécation réalisée. Honteux et confus, il alla trouver l'abbesse, confessa son larcin et, pour obtenir son pardon, abandonna au monastère le pré témoin de ce prodige... -Voici une autre façon - peu usuelle- de nous raconter la légende du Pré Salé...-
Il paraît que les bénédictines d'Almenèches ne suivaient pas la règle avec toute l'ardeur et le zèle désirable; elles furent longtemps renommées par la liberté de leur conduite. En vain Robert de Cornegrue, évèque de Sées, voulut-il, en 1455, par de nouveaux statuts, les tenir enfermées dans leur communauté; en vain Jacques de Silly, autre évêque de Sées, chercha-t-il à réformer leur conduite toujours relâchée; ilfallut déposer l'abbesse et y établir la règle sévère de Fontevrault. Cette abaye exista jusqu'en 1736. L'église abbatiale sert aujourd'hui de paroisse à la commune; elle date de plusieurs époques et principalement de la Renaissance; elle offre une ornementation assez remarquable.
Dans les environs d'Almenèches, il y a un beau tumulus, les ruines du château des Pantouillères et les manoirs du Plessis et de la Motte......"

Alifer61
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Une autre description d'Almeneches en1885

N° 129 (Voir les pages 1 à 6-11 à 16-31 à 33-72 à 74-98 à117-123 à 128)
Voilà un petit texte trouvé dans "La Grande Encyclopédie, inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts par une Société de Savants et de gens de lettres" (Tome 2), définissant Almenèches en 1885 :
ALMENECHES (Almaniscoe, Almonachoe). Commune de l'Orne,arrondissement d'Argentan, canton de Mortrée; 832 habitants, station de chemin de fer de l'Ouest, ligne de Granville. Le village d'Almenèches doit sa célébrité à deux abbayes,celle de Montreuil, fondée au VIIIe siècle par Sainte-Opportune, et celle de Saint-Pierre d'Almenèches, abbaye bénédictine de femmes, plus ancienne encore. L'abbaye d'Almenèches, détruite par les Normands, fut restaurée en 1070 par Roger de Montgomeri, vicomte d'Exmes et sa femme Mabile. En septembre 1736, elle fut transférée à Argentan, au faubourg de Saint-Martin, et son église devint l'église paroissiale du village; c'est une des plus belles de Normandie. La nef, reconstruite en 1534 par Marguerite de Navarre, duchesse d'Alençon, est une élégante construction de la Renaissance; le choeur, plus ancien, est bas et disgracieux. La tour latérale, plus ancienne que l'église, a été remaniée au XVIe siècle. Au lieu dit le château d'Almenèches, motte entourée de fossés, seul vestige d'un château souvent pris et repris lors des luttes des ducs de Normandie contre les seigneurs de Bellême. -- Elevage de chevaux; ganterie.
Le Château d'Almenèches est ici un lieu dit d'Almenèches ??? Ce n'est pas la première fois que l'on nous parle de ganterie à Almenèches !!!

ALIFER61

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lundi 22 novembre 2010

Année 1789 et suivantes à Almenèches...

N° 128 (Voir les pages 1 à 6-11 à 16-31 à 33-72 à 74-98 à 117-123 à 127)

C'est la période de la Révolution française, période bien sombre pour l'église catholique... Nous trouverons les prêtres dits réfractaires et les assermentés... Les réfractaires ou insermentés ont refusé de prêter serment à la constitution civile du clergé promulguée en juillet 1790 par l'Assemblée Constituante et ont continué à administrer les sacrements durant la période d'interdiction de la Révolution française. Certains s'exilèrent, la majorité entra dans la clandestinité pour assurer autant que possible le service pastoral qu'on leur demandait... La chouannerie dans l'ouest de la France est le parfait exemple de cette résistance.... Dans "Les Martyrs de la Révolution dans le diocèse de Séez" de l'abbé J.-B.-N. BLIN, curé de Durcet, émis en 1876, nous voyons que l'Orne eut aussi son histoire... Il nous informe que Jean-Julien Vaugeois diacre à Lonlay-l'Abbaye fut fusillé par la colonne mobile de Domfront le 3 décembre 1795 et il en fut de même de Jacques Tablet curé de la Lande-Patry le 4 mars 1796 et nous trouvons aussi cette phrase: "Charles-François-Laurent Godechal, curé d'Almenèches, âgé de 38 ans, condamné à la déportation" Où ? Quand ? Comment ? Il n'en dit pas plus...

Par opposition, nous avons le clergé constitutionnel issu de la loi de la Révolution française, la constitution du clergé... Ce fut donc la période des "prêtre jureurs" ou encore des "prêtres assermentés". Leur statut est celui de salarié et d'agent de l'Etat. Ils sont élus par les citoyens de leur circonscription. Environ 50% des curés d'Ancien régime ont prêté le serment... Ce clergé exista de 1790 jusqu'au Concordat de 1801 signé entre Napoléon Bonaparte et le Pape Pie VII.

Alifer61

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Les doléances d'Almenèches en 1789: (Suite 3:FIN)

N° 127... (Suite 3 : FIN des pages N° 124 - 125 - 126 ).....
Toujours sur l'impôt de la gabelle....
L'ordonnance enfin veut que le sel soit livré grêlant, c'est-à-dire qu'il ne doit être radé que lorsqu'il est comble dans toutes ses parties et que les premiers grains de sel commencent à tomber de la mesure; au contraire, le radeur n'attend souvent pas que le sel touche au haut du bord d'intérieur de la mesure, qu'il le rade. De ces ménages, il en résulte presque une demie livre par demi quart de bon pour les officiers et de perte pour le public, et c'est ce qui opère le bon de masse ou les gratifications des officiers: tant il est dangereux que l'état d'un juge dépende de la libéralité de ses parties. Ces gratifications tiennent à un autre ordre de régie, c'est à la consommation. Tel grenier est fixé à une certaine quantité de muids, qu'il est obligé de consommer avant d'espérer aucune gratification; lorsque cette quantité déterminée est vendue, ce qui excède cette quantité est payé aux officiers, à raison de de cent livres par muid, jusqu'à une telle quantité de consommation, et depuis cette seconde fixation, autant qu'ils en peuvent vendre à raison de deux cent livres par muid, sous la dure condition de n'avoir qu'un muid de déchet, parce que s'il y avait un demi quart de déchet de plus que le minot par muid sur le total de la masse, les officiers et receveurs perdroient cinq ou six mil livres de gratification, sans espérance de restitution.
Tel est le sujet des contraintes et des saisies que l'on fait journellement chez les particuliers. Lorsqu'un quelqu'un est en retard, il voit arriver chez lui un capitaine des gabelles accompagné d'une escouade de six à sept archers, armés de fusils, qui entrent avec autant d'insolence que de brutalité, fouillent la maison et les lieux les plus secrets des armoires. S'ils trouvent un peu delard, de beurre ou de boeuf salé, ils le saisissent, et le particulier ne parvient à se faire restituer ses comestibles qu'en les faisant boire et leur lâchant un ou deux écus de six livres.
Si l'on fait attention à la nombreuse quantité de ces sortes de gens répandus dans l'intérieur et sur les frontières des gabelles, combien d'hommes de tués, de blessés, aux galères, de procès ruineux, en sorte que l'on pourroit bien dire que la moitié des François fait la guerre à l'autre, ne seroit-il pas juste que tous les sujets d'un même roy supportassent également ses bontés comme ses impôts?
Que le tarif du contrôle de mil sept cent vingt-deux soit réformé et interprêté, afin que la perception soit égale dans tous les bureaux.
Que le nombre des représentans le Tiers-Etat soit fixé invariablement, en égalité avec les deux premiers ordres."
La Gabelle,principale doléance de l'époque et .... Honte à ces Gabelous... (j'ai ainsi copié tout le texte in extenso avec l'orthographe de l'époque...)

Alifer61

Les doléances d'Almenèches en 1789 (Suite 2)

N° 126 .... (Suite 2 des pages N° 124 et 125).....
" 9° Que les gabelles fussent également, s'il étoit possible supprimées. L'on ne pourroit remplacer cet impôt, le plus dispendieux et cependant le plus considérable de la commune,qu'en imposant au marc la livre de la taille une somme de trois livres par chaque être vivant dans le royaume. Car en supposant que le produit de cet impôt soit de soixante millions, versé clair au trésor royal, et que la population soit de vingt millions, ce ne seroit que le prix de cinq livre de sel par chaque être, pendant que l'on peut calculer sur la dépense de dix livres par chaque personne; mais si la supression entière ne pouvoit se faire, du moins en suprimer les abus.
L'ordonnance de mil six cent quatre-vingt dit, que le sel ne pourra être mis en vente qu'après avoir acquis deux ans de dépost, afin qu'il ait le temps de sécher et acquérir la consistance qui lui est due. Les fermiers généraux, au contraire, loin de se conformer au veu de l'ordonnance, le mettent en vente au bout d'un an ou quinze mois; le sel n'a point encore eu le temps de se sécher et est un sel creux, qui manque de qualité; moins il est bon, plus il en faut, par conséquent plus de consommation et de là plus de profit.
Il est reconnu que cette denrée, en vieillissant, se bonnifie et diminue de quantité. Par cette raison, il est accordé au marignier (celui qui était chargé du transport du sel de gabelle) un déchet pour le transport il en est encore accordé un aux officiers des dépôts, un autre à l'entrepreneur des voitures, plus ou moins considérable, eu égard à l'éloignement des dépôts des greniers qu'ils fournissent, et encore un autre déchet aux officiers des greniers, à raison de deux minots par muid de déchet que l'ordonnance leur accorde. Si le déchet est plus considérable, ce que l'on appelle déchet extraordinaire, les officiers sont obligés de payer le manquant sur le pied du prix du grenier. Il est rare qu'un grenier éprouve cet inconvénient; au contraire, il n'a souvent que deux quarts de déchet et a six quarts de bon, ce que l'on appelle bon de masse, et c'est ce bon de masse qui fait crier le public.
L'ordonnance, comme nous venons de le dire, accorde deux minots de déchet par muid, mais l'ordre de la régie n'en accorde qu'un, et cet ordre est exécuté de rigueur; c'est donc cette rigueur qui oblige le receveur et les officiers à se permettre de ces abus, qu'ils nomment ménage. L'ordonnance veut qu'il y ait sept pouces de distance entre la soupape de la treumie et l'orifice de la mesure: les officiers en retranchent un pouce et quelquefois un pouce et demi. La même ordonnance veut que la soupape soit ouverte dans toute sa largeur; au contraire, le mesureur a ordre de ne l'ouvrir qu'aux trois quarts.
L'ordonnance veut que le sel tombe perpendiculairement au milieu de la mesure, afin que le sel puisse emplir également laditte mesure; au contraire le radeur (mesureur du sel) éloigne cette mesure de lui et, par ce moyen, elle se trouve plutôt pleine de son costé et le derrière de la mesure ne se trouve plein que par le sel que la rade y pousse legèrement..."

Alifer61

Les doléances d'Almenèches en 1789 (Suite 1)

N° 125...... (Suite 1 de la page n°124)....
" 4° Que les dixmes de touttes espèces fussent suprimées et remplacées par une prestation en argent, également avantageuse au curé et au public. Une modique somme de quarante sols imposée au marc la livre de la taille, à raison de chaque être vivant dan s chaque paroisse, seroit suffisante pour pourvoir à la nourriture du curé de chaque paroisse, en ayant soin de réunir les petites paroisses au dessous de sept feux. Les bénéfices se trouveroient par ce moyen là égaux; car celui qui perceveroit le moins auroit moins de travail à faire et, par conséquent, celui qui travailleroit le plus recevroit plus; en sorte toujours que chaque curé n'auroit pas moins de sept cent livres par chacun an, laquelle somme avec les messes, le dedans de l'église, les aumônes, l'emplacement de leur presbitaire, feroit aux plus petits bénéficiers un revenu annuel de mil livres. En vain diroit-on que c'est toucher aux propriétés des gros décimateurs. Les dixmes n'appartiennent qu'au curé, et les maisons religieuses ne les possèdent qu'à titres d'aumônes ou d'acquêt. Si c'est à titre d'aumônes, on peut, sans leur faire injustice, revandiquer un bien qui ne leur appartient pas; si c'est à titre d'acquêt, les deniers qui ont servi à ces acquisitions étoient des deniers qui, dans ces temps-là, auroient dû servir au soulagement des pauvres, et le bien qui résulteroit de la supression des dixmes aideroit beaucoup le peuple à acquiter ses charges, et les sieurs curés se trouveroient ne rien payer du tout que leur capitation;
5° Que les droits de foire et marché se trouvassent payés par les vendeurs à l'entrée du marché, en sorte que les marchands auroient la liberté de s'en aller quand ils le jugeroient à propos, et ne seroient point obligés d'attendre la volonté du buraliste; quelque modique que fussent les droits à payer, à l'entrée des foires, ils équivaudroient à ceux payés par les achepteurs.
6° Que les aides fussent également suprimés et qu'ils fussent remplacés, sur chaque bourg, ville et village sujets aux droits d'entrée et de détail; ce qu'il seroit facile de faire en calculant le produit de neuf années et en faisant une année commune dont la perception seroit faite par la municipalité, qui seroit tenue et obligée de rendre son compte public, et laquelle municipalité ne seroit jamais en titre dans les villes, au contraire, seroit changée tous les trois ans;
7° Que les municipalités, établies dans les villes, bourgs et paroisses, continueroient d'avoir lieu, parce que la répartition des impôts se feroit avec plus d'égalité;
8° Que les seigneurs seroient tenus d'avoir leurs colombiers couverts et que défenses leur seroient faites de laisser sortir leurs pigeons dans le temps des semailles, ni dans le temps de la moisson, c'est-à-dire depuis le quinze juillet jusqu'au premier de septembre, parce que les colombiers nombreux désensemencent les terres, attendu qu'ils suivent la charue et que, dans le temps de la moisson, ils pillent tous les grain s et surtout les grains ronds.
Texte copié avec l'orthographe de l'époque.... et d'autres suites sont à faire...

Alifer61

dimanche 21 novembre 2010

Un peu d'histoire: ALMENECHES en 1789

N° 124 (Voir les n°1 à 6 - 11 à 16 - 31 à 33 - 72 à 74 - 98 à 117 - 123)
Ce texte trouvé dans l'"Annuaire Administratif et Historique du Département de l'Orne pour l'année 1883" nous relate les remontrances et doléances que la paroisse d'Almenèches présenta aux Etats généraux du bailliage d'Alençon au moment de notre révolution de 1789, ces faits étant émis par: Jacques Simon,Pierre Chaignon,Christophe Chandon,Guillaume Dubois,Thomas Huard,Marin Moesseron,Michel Gourbe,Etienne Ledoyen,Louis Heust,Jacques Lecomte,Jacques Ledoyen,G.Perreaux,Thomas Avene,Jean Lemineur,Marin Chemin.
"Lesdits habitants croient et remontrent qu'il serait bon:
1° Que les trois Etats, en général, contribuassent également, et en raison des facultés de chacun, aux impôts que l'on est obligé de payer pour subvenir aux dépanses de l'Etat;
2° Que les juridictions des bureaux, des finances, élection, grenier à sel, eaux et forêts et autres fussent supprimées, comme à charge au public, et qu'il n'y eût, dans chaque ville, qu'une juridiction royalle ressortissante à la Cour supérieure;
3° De mettre en valeur les landes communes, marais et bruyères qui sont dans chaque paroisse et laisser à cette même paroisse la liberté de les faire valoir à son bénéfice, comme elle le jugeroit à propos. Leur revenu seroit plus réel et les communes seroient sujettes à la taille, au dixième denier et aux autres charges de la paroisse, pendant qu'elles ne paient rien et ne produisent presque rien;"
Voilà trois des neuf doléances; ce sont les plus courtes !!! Les autres suivront en les copiant scrupuleusement sans faire la moindre correction de mots ou expressions de l'époque...

Alifer61
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mercredi 28 avril 2010

ALMENECHES EN 1834 .

N° 123 (Voir les n° 1 à 6 - 11 à 16 - 31 à 33 - 72 à 74 - 98 à 117 )
Voici des dessins humoristiques d'Honoré Daumier de notre " Roi des Français" Louis-Philippe, notre roi de 1830 à 1848.
C'est donc à cette période , de façon plus précise , en 1834 que Odolant-Desnos créa ce livre :..... "L'ORNE".... Dans ce livre, nous retrouvons toutes les communes du département et en particulier naturellement Almenèches... Voici ce que nous retrouvons:

Almenèches,c. de Mortrée, arr.21.E.SE d'Argentan et B.P (bureau postal)
de Nonant. On y voyait autrefois un couvent de Bénédictines, dont les religieuses ont toujours eu la conduite la plus libre. En vain Robert-de-Cornegrue, évêque de Séez, voulut-il en 1455, par de nouveaux statuts les tenir enfermées dans leur communauté; en vain Jacques de Silly autre évèque de Séez, chercha-t-il à réformer leur conduite, toujours relâchée, il fallut déposer l'abbesse et y introduire la règle sévère de Fontevrault........ ( Nous savons que le transfert se fera, sur l'ordre de Louis XV, en 1736, au bénéfice d'Argentan ).
Pop.1050.

Voilà encore une preuve que notre commune a eu une population plus dense qu'à l'heure actuelle qui est au environ de 700 habitants....

Alifer61

samedi 10 avril 2010

SAINTE-OPPORTUNE par Henri VENDEL (5)

N° 122 ( Voir les n° 8-9-17-34-65 à 67-86 à91-118 à 121)
Fin de ce récit trouvé dans la revue "la semaine littéraire" du 05.09.1925 et numérisé par gallica.bnf.fr... Le titre est SAINTE - OPPORTUNE.
Opportune médita longuement, puis, tout en larmes et se frappant la poitrine: "Moi seule suis responsable, Seigneur, des crimes de cet homme. Ne punissez que votre servante. Il a pêché à cause de ma beauté."
Trois jours et trois nuits, étendue sur les dalles, devant l'autel, sans prendre nourriture, elle pria.
Au matin du quatrième jour, elle sut que le seigneur Arnulf venait. Elle se leva et, s'appuyant sur sa crosse de bois, seule, s'en alla au-devant des pillards.
Ils débouchaient de la forêt quand ils virent se dresser devant eux une forme blanche comme un fantôme.
"Ne va pas outre, seigneur Arnulf, je suis celle que tu cherches."
Le guerrier tressaillit. La voix était celle d'Opportune, mais ce visage décharné, livide, n'était-ce pas celui de la mort ? La peau diaphane ne cachait plus les os.
"Vois où tes crimes m'ont conduite, dit le squelette aux yeux ardents, et crains pour toi-même. Crains que l'enfer ne s'ouvre sous tes pieds si tu vas plus avant. Le temps de la pénitence est venu."
La main du spectre fit tourner bride au cheval d'Arnulf et l'animal, pris de peur, s'enfuit au galop.
Il ne s'arrêta que devant la porte d'un monastère. Le seigneur franc se fit raser le crâne et devint serf de Dieu.
H. NADEL
Ainsi se termine cette belle histoire de Sainte-Opportune racontée par notre poète almenéchois Henri VENDEL ... ( Il signait souvent Henri NADEL : le Na de sa femme Ogloblina et le DEL de son vrai nom Vendel...)


Alifer61

SAINTE-OPPORTUNE par Henri VENDEL (4)

N° 121 ( Voir les n° 8-9-17-34-65 à 67-86 à 91-118 à 120)
Suite du récit trouvé dans la revue "la semaine littéraire" du 05.09.1925 et numérisé par gallica.bnf.fr... Le titre est SAINTE - OPPORTUNE.
En vain avait-il (Arnulf) d'autres femmes et accumulé ses forfaits, le souvenir d'Opportune le hantait toujours
. Elle apparaissait dans ses rêves si blanche, si pure ! Elle souriait, mais dès qu'il allongeait le bras pour la saisir, elle avait disparu. Pourquoi venait-elle le tenter ? Pourquoi, elle que déjà le peuple saluait du nom de sainte, se plaisait-elle à le tourmenter ?
Sainte du diable ! par quel maléfice s'échappait-elle la nuit de soncouvent ? Comment l'avait-elle suivi au delà de Poitiers et de Limoges ?
Chaque jour lui parvenait le bruit de nouveaux miracles. Opportune guérissait des paralytiques, délivrait des possédés, rendit l'ouïe aux sourds et la vue aux aveugles . Son pouvoir s'étendait sur les animaux. Elle commandait aux loups et ressuscita une oie sauvage que le cuisinier du couvent avait tuée et dépecée. Un matin, tous les prés d'Arnulf furent couverts du sel, et lui, si vaillant au combat, si prompt à l'attaque, se demandait avec crainte contre quelle force mystérieuse il devrait lutter pour enlever Opportune.
Il fit chercher, dans la forêt d'Auge, une magicienne; elle lui prépara un philtre qui rend invincible. Son chapelain, battu de verges jusqu'au sang, consentit, pour éviter une mort certaine, à l'absoudre par anticipation du forfait qu'il allait commettre.Mais les reliques les plus précieuses, suspendues au cou d'Arnulf, ne parvinrent pas à éloigner de son âme d'obscures frayeurs. Trois fois, à cause de funestes présages, il remit le rapt à plus tard.
Ses hommes, impatients du pillage, murmuraient et l'un d'eux, osa le railler:
"Seigneur, aurais-tu peur des femmes ?" Arnulf le tua et partit, chassé vers le crime par cette insulte.
Cependant Opportune, depuis plusieurs jours déjà, avait été avertie par l'Esprit des projets du seigneur Arnulf. Comment le vaillant défenseur de la chrétienté était-il devenu l'ennemi des nonnes ? Pourquoi la menaçait-il ?
Elle se rappela le temps, proche encore et lointain, où il étalait devant elle les plus douces promesses. Il était alors l'honneur des seigneurs francs. Hilperich vantait ses vertus et recherchait son alliance...
La fin de l'histoire au prochain numéro ...

Alifer61


SAINTE-OPPORTUNE par Henri VENDEL (3)

N° 120 (Voir les n° 8-9-17-34-65 à 67-86 à 91-118-119 )
Toujours la suite de ce récit trouvé dans la revue "la semaine littéraire" du 05.09.1925 et numérisé par gallica.bnf.fr - Le titre est SAINTE-Opportune.
Il (Arnulf) poursuivit vers le sud les fuyards sarrasins, mais ce ne fut qu'un prétexte à brigandage. Il enlevait les vases précieux des églises et cherchait de l'or jusque dans les tombeaux, il tuait les prêtres, incendiait les monastères, et malheur aux nonnes qu'il prenait !
Cependant Opportune était devenue abbesse du moutier d'Almenèches, et chaque jour elle édifiait les religieuses par ses mortifications.
Elle ne buvait que de l'eau et mangeait du pain d'orge. Le dimanche exceptionnellement, non par gourmandise, mais pour honorer le jour du Seigneur, elle versait un peu de vin dans son gobelet et prenait quelques petits poissons.
Un cilice se cachait sous ses vêtements, hiver comme été. Elle ne couchait pas sur une coite ??? remplie de plumes, mais sur un sac grossier qu'elle lavait de ses larmes. Toutefois, la nuit, on étendait sur elle un manteau de vair et de gris, comme l'exigeaient sa dignité et la noblesse de sa naissance.
Des nonnes lui disaient:" Pourquoi tant vous priver, souffrir de la faim, porter la haire jour et nuit ? Dieu ne vous défend pas de manger de la chair." Elle répondait: "C'est en mangeant qu'Adam perdit le paradis, c'est en jeûnant que nous devons le recouvrer."
Au demeurant, bien que dure à elle-même, elle était indulgente et pitoyable aux autres.
Ses nonnes ne manquaient de rien, malgré la pauvreté du monastère. Opportune suppléait à tout par son ingénieuse sainteté.
Un renard volait-il une poule ? l'abbesse se plaignait à Dieu et l'animal, touché de la grâce, rapportait docilement sa proie. Quand un larron voulait dérober un sac de blé dans la grange, Opportune, mystérieusement avertie, disait: " Ne permettez pas, Seigneur, que ce malheureux souille son âme !" et la tentative s'éloignait de lui.
Elle était d'ailleurs aussi charitable que pieuse. Tous ceux qui souffraient venaient elle: gueux, infirmes, possédés, femmes enceintes. Et quand elle ne pouvait donner, elle pleurait, de sorte que tous s'en allaient soulagés d'avoir vu, sur ses joues de vierge, des larmes de compassion.
Lorsque Arnulf, riche de butin et de crimes, revint sur son domaine, tout le pays célébrait les louanges d'Opportune, mais quand il entendit vanter sa bonté, il rugit comme une bête blessée.
Une autre suite au prochain numéro...

Alifer61

SAINTE-OPPORTUNE par Henri VENDEL (2)

N° 119 ( Voir les n° 8-9-17-34-65 à 67-86 à 91-118 )
Continuons la copie de ce récit trouvé dans la revue "la semaine littéraire" du 05.09.1925 et numérisé par gallica.bnf.fr - Le titre est SAINTE - OPPORTUNE.
Opportune n'entendait pas. Elle songeait à son frère l'évêque Chrodegang, dont les mains étaient blanches; à sa tante Lanchilde, abbesse d'un grand monastère; aux saints propos d'Honorius Clementianus. Elle voyait le seigneur Jésus, pieds nus et les cheveux courts. Un nimbe d'or encerclait son visage imberbe,doux comme le soleil printanier
. Elle l'écoutait: "Bienheureux les pauvres, car le royaume des cieux leur appartient. Bienheureux ceux qui ont le coeur pur, car ils verront Dieu."
Alors elle dit à ses parents: "Ne me cherchez pas de mari parmi les hommes... Je n'épouserai que celui qu'une vierge conçut, qu'une vierge enfanta, qu'une vierge allaita. Pour son lit céleste, je veux me garder pure." Et dans l'excès de sajoie, elle ajouta: "Bientôt je quitterai la maison de mes pères et j'oublierai mon peuple. Je n'entendrai plus que la voix du Christ, mon époux, et je ne connaîtrai d'autre enlacement que le sien. Mon coeur tressaille d'allégresse, car le Roi du ciel, mon Seigneur, a désiré ma beauté."
Quelques jours plus tard, au moutier d'Almenèches, Opportune échangeait contre une robe vile la pourpre royale.

Lorsque Arnulf apprit cette nouvelle, il entra dans une grande colère. Il voulait incendier le couvent et ravir Opportune. Déjà il recrutait pour cette besogne quelques pillards quand Charles Martel proclama le ban. Arnulf et sa bande rejoignirent l'armée franque.
Ils étaient vêtus d'une tunique courte, descendant à peine jusqu'aux genoux, et sur leur justaucorps de fourrure passait un baudrier qui soutenait leur épée. Leurs cheveux blonds, coupés à hauteur du cou, s'agitaient comme une crinière.
Parmi tous les guerriers, Arnulf se distingua par sa vaillance. Il fit un tel carnage de Sarrazins que, durant huit jours, son corps garda l'odeur du sang. L'archevêque Turpin le bénit spécialement.
Mais Arnulf n'avait cure des bénédictions. Il blasphémait le ciel, traitant Jésus de ravisseur de femmes. Il ne goûtait plus de joie que dans le meurtre et la violence. Même leslongs repas où l'on servait tout embrochés des daims et des sangliers ne savaient plus apaiser sa douleur, et quand il buvait, dans des cornes de bufle, le vin mélangé de miel et d'absinthe, il ne trouvait plus dans l'ivresse le repos.
A bientôt pour une autre suite...

Alifer61

vendredi 9 avril 2010

SAINTE-OPPORTUNE par Henri VENDEL (1)

N° 118 (Voir les n°8-9-17-34-65 à 67-86 à 91)
Voici le récit trouvé dans la revue "la semaine littéraire" du 05.09.1925 et numérisé par gallica.bnf.fr. Le titre est SAINTE - OPPORTUNE .
Hilperich, comte de l'Hiémois, avait six filles roses et blondes, mais de toutes la plus belle était Opportune.
Chacun admirait la finesse de ses traits. Quand elle riait, ses dents apparaissaient si blanches dans la corolle des lèvres que le vieux clerc Honorius Clementianus, chargé de l'instruire, comparait sa bouche à une pâquerette fraîche éclose qui garde un liseré rouge au bord de ses pétales.
Un voile de lin blanc retenu sur sa tête par un cercle d'or,tombait, à la façon d'un manteau, le long des épaules, tandis qu'une agrafe circulaire en ramenait les pans sur sa gorge. Au-dessus d'une ceinture dont les cordons pendaient,lourds de pierreries, ses seins menus soulevaient harmonieusement la pourpre de la robe, et de longues manches d'un vert sombre, descendant jusqu'aux poignets, faisaient ressortir la blancheur des mains. Quand elle marchait, on apercevait la pointe d'un soulier brodé d'azur.
Elle passait son temps à carder de la laine avec sa mère, à broder, à teindre des étoffes, ou bien elle priait, récitait matines, vêpres et les psaumes, et regardait les images aux tons vifs d'un missel que son frère, l'évêque de Séez Chrodegang, lui avait donné.
D'autres jours, quand l'automne embrasait les forêts, elle s'accoudait au portique de la villa, scrutant le ciel pour voir si le Seigneur Jésus n'apparaîtrait pas, vêtu de nuages rose et porté sur les ailes des anges. Mais lorsque, de la chasse, lui parvenait le son de l'olifant, elle plaignait la biche qui pleure ses petits.
Quand elle eut seize ans, de nombreux seigneurs demandèrent sa main. Tous étaient riches et puissants, mais le plus brave et le plus fort était Arnulf.
Opportune l'avait conquis par sa beauté et il avait juré sur le pommeau de son épée, qui renfermait une dent de saint Pierre, de ne point épouser d'autre femme selon la loi des Francs, par l'anneau et par le denier.
Il lui disait: "Ton visage est comme une aurore qui se lève sur ma vie.Viens, sois à moi, et tout ce que j'ai sera tien. Je te donnerai la plus belle ceinture qui soit au monde et mes orfèvres y enchâsseront tant de pierres que tes mains pourront à peine la soulever. J'achèterai aux Juifs et aux Vénitiens, que Dieu maudisse! leur pourpre la plus éclatante pour qu'elle soit comme un sourire sur ta chair. Tu auras des miroirs d'or et tes souliers resplendiront de perles. Mais tu es pieuse. Mon chapelain te lira les Evangiles. J'enverrai mes vassaux à Rome chercher des reliques. J'irai moi-même, et je t'apporterai du sang de saint Polyeucte et des cheveux de Notre-Dame."
Nous pouvons, dans ce début de récit, apprécier les mots, les paroles,le vocabulaire, l'imagination... de notre poète almenéchois Henri Vendel... A bientôt, une suite...

Alifer61

vendredi 12 février 2010

Notre "grognard": Pierre MILLET (Suite 2)

117 (Voir les n° 1 à 6, 11 à 16, 31 à 33, 72 à 74, 98 à 116)
Voilà un nouveau texte pour nous éclairer sur la vie de ce grognard... C'est un texte vu sur "ETUDES" une revue fondée en 1856 par les pères de la compagnie de Jésus - 40e année - 5 septembre 1903 :
Stanislas MILLET, professeur au lycée de Lorient - Le Chasseur Pierre Millet. Souvenirs de la Campagne d'Egypte (1798-1801). Avec introduction, notes et appendices. Paris, Emile-Paul.In-12, 286 pages.
Encore le récit d'un humble. Pierre Millet, malgré neuf ans de services, nombre de campagnes et beaucoup de bravoure, demeura toujours simple soldat. Cependant il ne paraît pas boudé le métier, et, devenu plus tard instituteur, il écrivit ses souvenirs dans une langue peu académique ("longitude" du temps, "débarcation",...) mais bien française. Il se rappelait surtout avoir eu très souvent faim et soif.
De ses récits, qui respirent la sincérité et l'honnêteté, on a pu tirer quelques détails qui permettent de compléter, parfois même de rectifier certains historiens de profession, tels que M. Thiers. Sans parler d'un combat ignoré aux environs de Nazareth, Millet nous traduit peut-être les vrais sentiments de l'armée d'Egypte au sujet du départ précipité de Bonaparte. Tandis que Thiers croit apercevoir officiers et soldats dans la consternation et le découragement, Millet écrit sans aucune réflexion:" Le général en chef était parti depuis quelque temps pour rentrer en France."(p.28). Déjà Villiers du Terrage nous avait insinué dans son journal que Kléber avait plus de partisans que lui. Il est tout naturel qu'on ait vu,depuis, la campagne d'Egypte à travers le mirage de l'Empire.
Le présent volume est donc une contribution utile aux travaux sans fin et aux publications amoncelées (Villiers du Terrage,Rousseau, La Jonquière, capitaine Thurman) qui formeront bientôt une petite pyramide de livres. Il est écrit que tous les siècles passés et futurs contempleront cette expédition.
Je ne peux donner mon avis sur l'histoire de ce grognard car je n'ai lu aucun livre de Stanislas MILLET, son petit-fils , et qui , pourtant rapporte cette période très mouvementée de son grand-père...
De plus, est-ce que ces 3 derniers articles sur ce dénommé Pierre MILLET, ont un rapport avec notre titre: ALMENECHES.PERREAUX.VENDEL... ???

Alifer61

Notre "Grognard" : Pierre MILLET (suite 1)

116 (Voir les n° 1 à 6, 11 à 16, 31 à 33, 72 à 74, 98 à 115)
Pour narrer une partie de la vie de ce grognard: Pierre Millet je vais copier un texte de la "Revue des Questions historiques" fondée par M. le marquis de Beaucourt - de la 38e année - en 1904:
Le Chasseur Pierre Millet, souvenirs de la campagne d'Egypte (1798-1801),avec introduction, notes et appendices par Stanislas Millet, professeur au lycée de Lorient.Paris. Emile Paul 1903.in-16 carré de 288p.-
Après la publication du journal de Villiers du Terrage, des souvenirs du capitaine Thurman, de la correspondance de Kléber et de Menou, des consciencieux ouvrages de MM. Bréhier, de la Jonquière et Guitry, il semblait qu'il n'y eût plus grand'chose à glaner pour compléter l'histoire militaire et anecdotique de la campagne d'Egypte.
Et cependant les notes du chasseur Pierre Millet, déjà analysées en 1880 dans un mémoire présenté à l'Académie de Caen, et publiées intégralement par son petit-fils, offrent un réel intérêt et apportent une contribution qui n'est pas négligeable à l'histoire détaillée de l'expédition.
Pierre Millet appartenait à une famille normande - nous le savons maintenant - Il était commis aux écritures chez un marchand de meubles du faubourg Saint-Antoine quand on l'incorpora dans les chasseurs de la deuxième brigade d'infanterie légère. Il fit campagne à l'armée de Sambre-et-Meuse, en Italie et en Egypte. Brave soldat, instruit, - puisqu'il devint instituteur après avoir été réformé - il paraît s'être montré d'humeur indépendante et avoir eu des difficultés avec ses chefs, ce qui explique qu'il n'eut jamais d'avancement.
Dans sa relation, il parle rarement de lui-même; ses jugements sont empreints de prudence et de bon sens. Le prestige de Bonaparte ne semble pas l'avoir ébloui. Il constate toutefois que l'intervention du général en chef fut décisive au combat de Thabor. Il éprouvait par contre une véritable admiration pour Menou. Ses rares talents, dit-il, "lui acquirent bientôt la confiance des troupes et les consolèrent en quelque sorte de la perte qu'elles venaient d'éprouver en perdant le brave Kléber".
C'est surtout dans son récit de l'expédition de Syrie et des événements postérieurs au départ de Bonaparte que le chasseur Millet donne des renseignements inédits et profitables....
Notre "grognard" Pierre MILLET fut sans doute instituteur à la Chapelle-près - Sées, à Belfonds, à le Bouillon... mais je ne peux le dire pour Almenèches !!!
Son fils Vincent fut lui-même instituteur à Saint-Hilaire-la-Gérard... et son petit-fils Stanislas , professeur à Lorient...

Alifer61