samedi 24 décembre 2011

LEDIEN Amédée, un instituteur d'Almenèches

N°178 (Voir les n°: (1à6-11à16-31à33-72à74-98à117-123à132-146à165-170à177)
  Nous allons d'abord parler de son frère aîné LEDIEN Marie-Alexandre, à l'origine et responsable de l'éducation d'Amédée...
Ainsi , voici ce que nous avons vu dans la revue "Annuaire des artistes et des amateurs" de l'année 1862:
LEDIEN Marie-Alexandre, né à Moulins-sur-Orne (exactement au hameau de Cuigny, autrefois commune mais désormais rattachée à Moulins-sur-Orne) près d'Argentan ,Orne, le 14 avril 1813, fut d'abord pendant vingt ans directeur de l'école primaire supérieure du collège d'Argentan; il suivit en 1838, durant quelques semaines, l'atelier de Steuben; ayant quitté l'enseignement à cause de sa mauvaise santé, en 1855, (pourtant sur d'autres revues, nous avons pu voir la grande considération que ses supérieurs et élèves avaient de lui !) , il se livra exclusivement à son goût pour la peinture; d'après les conseils d'un ecclésiastique du diocèse de Séez, il s'adonna à la peinture sur verre, et fonda, à Argentan, avec le concours de son frère, M. Amédée Ledien, une fabrique de vitraux. On doit aux frères Ledien: les Verrières de la chapelle du grand séminaire de Séez, celles des églises de Saint-Pierre-du-Regard, de Bazoches-auHoulme (Orne), de Lignière-la-Doucelle, de Brétignolles (Mayenne), de la chapelle de l'hospice de Pont-l'Evêque(Eure), de la chapelle de Notre-Dame de la Délivrande, les grisailles de Houlgate (Calvados), on retrouve aussi de leurs verrières à Lonlay-l'Abbaye, à Saint-Germain d'Argentan, dans la cathédrale d'Autun et à Sainte-Marie d'Atlone (Irlande). Les frères Ledien obtinrent à l'exposition qui eut lieu à Alençon, au mois de mai 1858, une médaille de bronze. Ledien Marie-Alexandre a laissé quelques tableaux: le christ bénissant les enfants,dans la chapelle des Dames-de-Saint-Joseph, à Alençon; le baptême de Clovis, à Douvres, près Caen, ... etc... Il venait d'arriver dans cette dernière ville avec sa famille, pour y fonder un atelier, laissant son frère à la tête de celui d'Argentan, quand la mort est venue le frapper le 25 juillet dernier.
Nous vous conseillons de retrouver le site de l'Association de Bellou-sur-Huisne Patrimoine qui nous donne encore d'autres informations sur les frères Ledien: ".........Il (Marie-Alexandre) parfait la formation d'Amédée qui devient instituteur au Sap puis à Almenèches........" Il semble que cet Amédée était à Almenèches en 1844... combien de temps?... depuis quand?...
Nous savons par son extrait de décès de la commune d'Argentan le 1er juillet 1886, qu'il est né le  19 octobre 1819 ... Malgré la magnifique écriture de l'acte, nous ne pouvons dire si c'est Percigné ou Pereigné dans la Sarthe - c ou e  ??- deux mots qui restent inconnus... Nous avons vu pourtant avec internet " ruines de l'abbaye de Pereigne" mais aussi  "ruines de l'abbaye de Perseigne", ces dernières nous les avons trouvées...... pas les premières.... Maintenant ces dernières lignes n'ont plus lieu d'être: j'ai récupéré son acte de naissance exact: né à PRECIGNE - Sarthe le 29 octobre 1819... Ainsi nous avons eu 3 erreurs dans son acte de décès d'Argentan : 1° le 19 pour le 29 octobre    2° Percigné pour Précigné    3° Le premier prénom de ce LEDIEN était Auguste (il fut toujours appelé Amédée !) mais pour Argentan c'était Amédée.
Ainsi dès 1861 Ledien Amédée est le seul maître de l'atelier d'Argentan qu' il  cèdera en 1885 à son principal collaborateur Jules Emile Bazire . Cet atelier n'existera plus vers l'année 1915..
Beaucoup de communes de l'Orne ont des verrières sorties des ateliers Ledien-Bazire: Chaumont Ciral Echauffour Fleuré Genettes Laigle Landisacq Ménil-Jean Médavy Moulins-la-Marche Mortagne Passais Rouperroux Sées .... ou dans la Calvados: St-Aubin-sur-Mer Condé-sur- Noireau Ouilly-le-Tesson Vignats Donnay....
Un changement de métier peu évident...

Alifer61

mardi 6 décembre 2011

La " FABRIQUE" d'ALMENECHES....

N° 177 (Voir les pages:1à6-11à16-31à33-72à74-98à117-123à132-146à165-170à176)
Ce mot "Fabrique" est prononcé par certains Almenéchois et pourtant qui serait capable d'en donner l'explication ??? (Ce mot fabrique voudrait dire: Organisme officiel de paroissiens !!!) J'aimerais la connaître et j'invite quiconque à nous la dévoiler s'il en sait tous les rouages... Pourtant, déjà, dans mon article numéro 130, j'écrivais que "La France illustrée - Géographie -Histoire -Administration -Statistique " de l'année 1882 parlait de "Fabrique de gants"......

Maintenant je viens de découvrir dans le "Bulletin des Lois de l'Empire Français" du deuxième semestre de 1862, ce qui suit:
N°13668 - Décrets impériaux (contre-signés par le ministre de l'instruction publique et des cultes) qui autorisent l'acceptation des libéralités désignées ci-après, savoir:
Legs d'une maison, estimée six mille cinq cents francs, fait par la demoiselle Perreaux à la fabrique d'Almenèches (Orne).
................................................................................... ( Paris, 25 janvier 1861)
D'abord, nous retrouvons notre bienfaitrice d'Almenèches: Laure Perreaux (voir les articles 98 à 106) et ici son legs est bien destiné à "la fabrique d'Almenèches" donc ce mot fabrique n'est pas usurpé.....

Nous avons poursuivi nos recherches et vu dans "Le dictionnaire géographique universel contenant la description de tous les lieux du Globe" d'Octobre 1823 - nous retrouvons la même chose dans celui de 1826- ce qui suit :
ALMENECHES, village de France, dép. de l'Orne, arrond. et à 2 l.1/3 S.E d'Argentan, cant. et à 1l1/2 N.N.E de Mortrée. Il y des fabriques de toile. 1 155 hab.
Si le style d'écriture est plutôt télégraphique, il n'en demeure pas moins que l'on parle de fabriques (même au pluriel ici !!!)... Ici , ce n'est plus les gants mais la toile !!!
Almenèches comptait à cette époque , à peu près, le double d'habitants d'aujourd'hui   !!!

Alifer61

jeudi 17 novembre 2011

Guerres de religion en France...

N°176 (Voir les pages: 1à6-11à16-31à33-72à74-98à117-123à132-146à165-170à175)
 Dans le livre "Mémorial historique de la noblesse " publié par M. A.-J. DUVERGNIER,en 1839,  nous remarquons que notre petite région a subi cette guerre de religion: catholiques contre huguenots. Comment croire que des croyants puissent en arriver à tuer ???? Que fait-on de la tolérance??? qualité encore mise à mal de nos jours .....
Je vais donc copier ce long récit ayant pour titre:
"LES MONTGOMMERY AUX PLAINES D'ALMENECHES". 

Transportons-nous à Chamboy où le canon gronde depuis tout un jour. C'est une petite bourgade protégée par un beau château fort; un des embranchements de la Dive l'arrose; et non loin de là, entre la baronie d'Exmes et celle de Trun, se trouve Avenel d'où sont sortis les célèbres Barons d'Ecosse. La religion réformée avait fait d'immences progrès dans cette contrée; les habitants très dévoués à leurs Seigneurs s'étaient empressés d'adopter les idées révolutionnaires qu'ils propageaient, espérant par là obtenir une certaine liberté.
Catherine de Médicis, méprisant les édits de pacification, voulut en finir avec le parti protestant; elle donna les ordres les plus sévères au Lieutenant du Roi, et fit insinuer à Gaspard de Tavannes qu'elle le verrait avec joie sortir de sa retraite pour aller sans bruit courir sus aux Huguenots. L'ambitieux Tavannes qui convoitait le bâton de Maréchal, comprit merveilleusement la pensée de la Reine-Mère, et, sans mot dire, il arriva d'une traite à Caen, où il rejoignit son fils qui partait avec Michel de Montreuil pour la Vicomté d'Argentan.
Le château de Chamboy se trouvant alors aux mains des religionnaires, Guillaume de Tavannes et son père s'y rendirent avec quinze cents hommes et quelques pièces d'artillerie; ils commencèrent par brûler la bourgade et pendirent une vingtaine de paysans qui refusèrent d'abjurer; puis, investissant rigoureusement la place, ils la canonnèrent avec vigueur, mais elle tint bon. Des courriers étant arrivés sur ces entrefaites, les Tavanne levèrent aussitôt le siège et se dirigèrent en toute hâte vers Argentan.
Dans la soirée, une centaine de cavaliers arrivèrent au milieu des débris fumants de la bourgade; leurs chevaux écumaient, on voyait qu'ils avaient fait une longue traite; ils mirent pied à terre, et bientôt on aperçut dans la direction d'Exmes deux bandes nombreuses d'infanterie et deux ou trois cents cavaliers.
"Voici nos capitaines, s'écria le chef de la première troupe; Gilbert, cours vers Pluviault et Davanes et dis-leur qu'ils se hâtent d'arriver, nous passerons ici la nuit."
Puis, sans pronocer une seule parole, il se mit à parcourir la bourgade à grands pas, regardant les débris noirs et fumants avec une joie amère et sauvage.
Une chaumière avait été préservée du feu, mais le paysan à qui elle appartenant gisait à la porte baigné dans son sang; le gentilhomme enjamba par-dessus le cadavre et alla s'asseoir sur une mauvaise escabelle, puis sortant des papiers d'un sachet de cuir, il se mit à les parcourir rapidement.
Cette homme était de haute taille; sa structure annonçait une grande force musculaire; il avait environ cinquante ans. Ses yeux d'un bleu tirant sur le vert brillaient d'une énergie extraordinaire, et son front proéminent laissait deviner les plus nobles facultés. Son regard n'avait pas toujours exprimé l'activité singulière qui l'animait alors; car Brantôme avait dit de lui "que c'estoit le plus nonchalent en sa charge et aussy peu soucieux qu'il estoit possible, car il aimoit fort ses aises et le jeu; mais lorsqu'il avoit une fois le cul sur sa selle, c'estoit le plus vaillant et le plus scoigneux capitaine qu'on eust sçu voir, au reste si brave et vaillant qu'il assailloit tout faible ou fort qui se présentât devant lui"  Pour tout dire, en un mot, c'était Gabriel de Lorges, Comte de Montgommery, le plus valeureux gentilhomme de son temps.
Sachant que les Tavannes et Montreuil se disposaient à dévaster la Basse-Normandie, il était accouru en toute hâte du Poitou avec Corboson son frère, puis rejoignant dans le vicomté d'Alençon ses anciens Capitaines Manceaux, il les avait amenés avec leurs bandes qui s'étaient grossies en chemin d'un grand nombre de gentilshommes du parti calviniste.
Peu d'instants après son entrée dans la chaumière, Corboson, Pluviault, fils de d'Andelot-Chastillon et quelques jeunes gentilshommes vinrent le rejoindre. Montgommery semblait triste, l'abattement avait succédé à la colère, à l'indignation, comme cela arrive toujours aux hommes généreux et d'un grand caractère.
"Est-ce faire la guerre cela! s'écria-t-il en jetant sa lourde épée à terre; la grande bravoure, Mort de Dieu! ils ont envoyé deux cents coups de canon à ce château, et parce que les braves qui le défendent ont ri d'eux, ils massacrent sans pitié des bourgeois, des paysans, et incendient leurs demeures.
- Patience et notre tour viendra, dit M. de Pluviault. A l'avenir , Messieurs, rendons-leur avec usure lemal qu'ils nous font, cela les rendra plus humains peut-être."
De grands cris retentirent aussitôt près de la chaumière et vinrent interrompre les lamentation s des seigneurs Calvinistes; puis, un officier subalterne s'approcha du Comte de Montgommery en lui disant qu'une foule de paysans se pressait alentour des cavaliers, demandant le général avec prières.
"Que veulent-ils?
-Je nesais, Monseigneur, repartit l'officier, les uns s'arrachent les cheveux, d'autres se meurtrissent la poitrine; ils sont à demi nus; ils pleurent...
- Voyons, Messieurs, dit Montgommery."
Un affreux spectacle s'offrit alors aux regards du Comte; les habitants de Chamboy ayant su le départ des compagnies du seigneur de Tavannes, et l'arrivée des bandes calvinistes, s'étaient hâtés de revenir vers leurs habitations. Mais leur douleur fut grande en voyant la bourgade détruite, leurs récoltes dévorées, leurs meubles brisés ou enlevés et les corps mutilés de leurs parents ou de leurs amis; le coeur se brisait en face d'une pareille scène !
"Nous venons tous vous demander vengeance, Monseigneur; s'écrièrent ces malheureux en tombant à genoux. Vengeance contre l'armée royale! vengeance contre le Roi!
-Vous êtes tous de la Religion? dit Montgommery.
-Oui, Monseigneur!...
-Eh bien! nous sommes tous frères et nous nous devons une mutuelle assistance. Ayez confiance en Dieu, mes amis, et il viendra à notre aide.
-Dieu m'a abandonné depuis que je me suis racheté de la corvée, dit un ancien manant d'abbaye d'un ton mécontent: aussi bien les moines m'avaient dit que cela me porterait malheur.
-Et moi aussi depuis que je vais au prêche, ajouta un batteur de blé.
-Nos pères étaient bien plus heureux dans le temps passé, dit une espèce de vieux scribe; ils appartenaient aux Seigneurs et les bons Seigneurs ne les laissaient manquer de rien.
-En sorte, malheureux que vous êtes, répliqua Montgommery d'une voix sévère, en sorte que pour quelques souffrances, vous regrettez votre liberté.
-Une belle liberté, ma foi, reprit le vieux scribe, une liberté qui nous fait brûler nos maisons, nous envoie au gibet ou au bûcher.
-Alors, hommes de peu de coeur, que voulez-vous de moi?
-Vengeance  ! hurlèrent aussitôt cent voix énergiques.
-Aidez-moi donc, si vous voulez que je vous venge! répliqua Montgommery d'un ton courroucé. Pour la plupart vous n'avez plus d'asile, ni de vêtements, ni de nourriture; eh bien, venez avec nous, prenez le mousquet ou l'arquebuse afin de chasser les Royaux de la Normandie. Si nous obtenons ce résultat, Charles IX, effrayé, renouvellera les anciens édits et nous aurons enfin notre chère liberté de conscience.
-Oui, oui, prenons les armes, s'écrièrent les jeunes paysans, et vive notre grand Comte de Montgommery!"
Le vieux scribe et le manant d'abbaye voulurent encore ergoter, mais la multitude leur imposa silence par son fanatisme, et Montgommery ayant fait distribuer des armes aux plus résolus, il renvoya les autres à Alençon avec quelqu'argent.
Deux heures avant le jour, Montgommery était debout avec son armée; des chasseurs intrépides et des habitants de Chamboy, ardents à la vengeance, avaient retrouvé la trace de leurs persécuteurs,  et le Comte sachant que les compagnies royales n'entreraient pas dans Argentan avant le soir du lendemain, et que d'autre part des troupes fraiches envoyées aux Tavannes par le Seigneur de Matignon n'arriveraient de Caen que le troisième jour, il résolut de prévenir tout cela en attaquant à l'improviste un de ses plus cruels ennemis, Gaspard de Saulx-Tavannes. Les troupes royales étaient plus nombreuses que ses bandes à demi disciplinées, mais que lui importait le nombre?
Au delà d'Exmes, dans la direction d'un village nommé Almenèches, Tavannes avait fait camper ses compagnies sur un plateau protégé par un bois; la plaine s'étendait au loin; le Comte de Montgommery déboucha dans cette plaine une heure après le lever du soleil par deux chemins perdus au milieu de grandes haies vives, et il vint se mettre en bataille aux regards étonnés de Montreuil et des deux Tavannes.
Lors des guerres de 1562 et 1564, soutenues par les Protestants contre le Duc d'Etampes et les Comtes de Matignon et de Martigues, Montgommery s'était adjoint d'illustres chefs de partisans.
 Les écrivains catholiques leur ont prodigué l'épithète flétrissante de Brigands, mais ce n'étaient que des hommes déterminés, dévoués à leur croyance et à la liberté. La postérité fait justice de ces aveuglements fanatiques et rend à chacun ce qui lui appartient. Parmi les plus braves de ces hommes mis hors la loi, l'histoire nous a conservé les noms de la Motte, Tibergeau, Bressaut, Davanes, Héricé le Balafré, la Curée et Pissot le Héricé. Les hommes marchant sous les bannières de ces Capitaines n'étaient peut-être pas d'une moralité bien haute;  mais cependant ils se soumettaient volontiers à la discipline militaire. Montgommery connaissait merveilleusement l'esprit de ces natures de fer, et avant de les déchainer sur les compagnies royales, il courut à cheval au front de sa bataille, et leur parla en ces termes:
"Soldats,
"Nous voici en face de nos éternels ennemis. Si vous tenez à la vie soyez courageux, combattez à outrance, car les Royaux nous traitent en infidèles. Vous avez tous un frère, un père ou un ami à venger. Vos mères ou vos soeurs ont été outragées, vos biens pillés, vos moissons détruites, vos bourgades incendiées! Les armées du Roi de France, loin de vous protéger, font couler votre sang à flots; on vous traque comme des bêtes fauves, on vous martyrise: eh bien, relevons enfin la tête et frappons nos tyrans au coeur! Dieu a créé les hommes à son image et tous sont égaux devant lui. Or, l'homme ne doit pas être l'esclave de l'homme! C'est un abus monstrueux, un crime qu'il faut déraciner du sol: soyez braves, humains, honnêtes, magnanimes; tâchez d'acquérir de grands talents militaires et vous serez aussi inscrits au livre héraldique. La religion réformée rendra les hommes meilleurs; persévérez mes enfants, et voyez déjà parmi vos chefs: qu'était le brave Bressaud? un imagier; et le prudent Lérisot, l'habile Héricé! de simples tisserands; eh bien, ne sont-ils pas regardés comme des gentilshommes? En fais-je moins de cas, les ai-je traités avec hauteur? non,n'est-ce pas. Alors imitez-les et nous tâcherons de réaliser la sublime parole du Christ: A chacun selon ses oeuvres."
Mille cris accueillirent cette harangue du Comte qui était digne d'un autre âge; les imaginations étaient enflammées, chaque soldat brûlait du désir de porter un casque à cimier et de posséder un fief seigneurial; les cavaliers semblaient communiquer leur impatience et leur fougue aux chevaux qui piaffaient et hennissaient; l'infanterie oscillait comme des vagues que la tempête soulève, puis on entendit un long murmure, puis le silence, et Montgommery s'écria enfin d'une voix formidable:
"Sus! aux ennemis! en avant soldats de la bonne cause! Montgommery et Normandie!
- Montgommery et Normandie! répétèrent mille voix avec frénésie, mort et malheur aux Tavannes!"
Après les premiers feux de la mousqueterie, le bouillant Comte trouvant ce genre de combat trop lent, rassembla deux ou trois cents cavaliers et se précipita comme un lion surles archers de Gaspard de Saulx; alors toute la ligne fut engagée et la mêlée commença.
Ce fut une noble et belle bataille! de toutes parts on combattait sous les bannières du fanatisme. Malheur à qui tombait! pas de merci au vaincu. C'était un duel de parti à parti, d'homme à homme; il fallait vaincre ou mourir. Montgommery semblait doué d'une puissance surnaturelle; il était partout, frappant les archers et les cavaliers, les vilains et les gentilshommes; il cherchait Gaspard de Tavannes qui de son côté faisait aussi merveille; mais la destinée ne mit point aux prises ces guerriers redoutables.
Le jeune Tavannes commandait une compagnie de cavalerie de cent hommes; voyant arriver le terrible escadron de Montgommery, il ne consulta que son courage et se jeta sur un de ses flancs; le combat fut long et acharné, mais les Royaux durent enfin céder aux Calvinistes, et Guillaume de Tavannes démonté, allait périr par l'épée du Capitaine Bressaut quand, se relevant avec une agilité extrême , il saisit sa hache d'armes dont il porte un coup violent à Bressaut qui chancelle et tombe, puis , sautant sur le cheval de sa victime, il s'élance au galop à travers une nuée d'ennemis étonnés de ce courage et de cette présence d'esprit.
Au milieu du jour, on combattait encore sur tous les points, mais les Catholiques cédaient le terrain peu à peu. Il y eut une trève de quelques heures à cause de l'extrême fatigue des deux partis, puis la lutte recommença plus acharnée que devant.
Le soleil couchant les surprit dans cette tuerie; le vieux Tavannes repoussé de toutes parts, ayant perdu la moitié de ses compagnies, songeait à la retraite quand Montgommery l'ayant tourné, avec son habileté accoutumée, s'élança tout à coup de l'extrémité du bois avec deux cents cavaliers qui labourèrent le champ de bataille et forcèrent les Royaux à se sauver dans une direction opposée à la petite ville d'Argentan sur laquelle ils avaient compté pour se réfugier.
Le champ de bataille resta aux Calvinistes; ils y passèrent la nuit, et c'était pitié vraiment que de voir le lendemain au jour ces morceaux de cadavres et de mourants. Les Tavannes, le Seigneur de Montreuil et le reste de leur petite armée s'étaient échappés chacun de son  côté, à la faveur des ténèbres, craignant d'être poursuivis par le terrible Comte de Montgommery.
Quant à ce dernier, heureux des résultats qu'il avait obtenus, il fit la répartition du butin qui était considérable, lesRoyaux ayant tout abandonné, puis songeant à Matignon-Gacé, il se dirigea vers Montgommery avec toute sa cavalerie.
Le lieu et la date du combat restent imprécis.... mais quelques années plus tard, Charles IX et sa mère Catherine de Médicis sont les auteurs des massacres de la Sainte Barthélémy en 1572....
La guerre de religion en France fut terrible, meurtrière, insupportable....
Les fanatiques de chaque religion devraient apprendre ce que c'est que la tolérance !!!!

Alifer61 

jeudi 10 novembre 2011

L'église paroissiale d'ALMENECHES.

N°175(Voir les pages: 1à6-11à16-31à33-72à74-98à117-123à132-146à165-170à174)
 Voici le texte d'OUEST-FRANCE du 08.10.2011: 
Depuis quelques jours, les échafaudages ont été installés au pied de l'abbatiale Sainte-Opportune, c'est la concrétisation de plusieurs années de démarches et de dossiers: " Le fruit de l'investissement de l'association pour la sauvegarde de l'abbatiale et du patrimoine d'Almenèches, conduite par l'équipe de Madame de Gastets", renchérit le maire-adjoint Michel Debris. Six mois de travaux qui vont se limiter pour cette première tranche, à la restauration des façades du clocher, nord et sud de la nef, des voûtes de la nef et du transept, la pose de tirants dans la nef et dans les chapelles latérales: " Cette très belle architecture du XVIe siècle, inscrite aux monuments historiques en 1993,  nécessitait de manière urgente, ces travaux et pour la sécurité et pour la sauvegarde de notre abbatiale."
Le coût de l'opération se monte à 285 800€ HT, un cofinancement assuré par la commune (51 700€), les dons (94 000€), la fondation du patrimoine (36 200€), le Conseil Général (44 000€) et l'Etat (59 300€). La fin de l'hiver marquera donc la fin de ces travaux d'extérieur. "Il faudra alors penser à se remobiliser pour l'intérieur qui nécessitera également une réhabilitation."
Copions maintenant le texte du Bulletin Municipal n°6 d'octobre 2011: 
En l'an 2011, les travaux de restauration sont décidés pour la consolidation de l'édifice afin que l'abbatiale reste ouverte au culte et à tous.
A l'intérieur: un tirant sera placé dans les arcs des chapelles et les étais, en bois, seront supprimés. Les voûtes de la nef et du transept seront restaurées et des tirants transversaux posés.
A l'extérieur: derrière les échafaudages, des ouvriers spécialisés s'activent à différents travaux: dépose des enduits dégradés, reprise des fissures, remplacement de pierres (taille effectuée sur place et visible par chacun), réfection au balai des enduits à la chaux aérienne, à l'identique des enduits anciens.
Les gouttières et descentes d'eaux pluviales seront remises en état (débouchement ou remplacement si nécessaire).
Ces importants travaux de restauration conduits par monsieur Alain Barbier, architecte du Patrimoine, sont financés par la Commune, la Préfecture, le Conseil Général de l'Orne ainsi que par les dons versés à l'Association de Sauvegarde de l'abbatiale et transmis à la Fondation du Patrimoine qui abonde les dons à hauteur de 15% du montant hors taxes des travaux.
Merci aux bienfaiteurs et donateurs qui ont participé à la collecte des dons contribuant à la réalisation de ces travaux qui prolongeront la vie de cet édifice majeur fondé au VIe siècle et dont la nef date du XVIe siècle et le chevet du XVIIe siècle.
Souhaitons longue vie à ce monument, patrimoine de notre commune.
La souscription reste ouverte, il y encore tellement à faire...
Voilà une restauration qui devenait une nécessité.....

Alifer61    

mardi 8 novembre 2011

L'abbaye d'Almenêches du site www.abbaye-argentan.fr

N°174(Voir les pages:1à6-11à16-31à33-72à74-98à117-123à132-146à165-170à173)
Voilà l'histoire de l'abbaye d'Almenèches racontée dans le site www.abbaye-argentan.fr :
L'abbaye d'Almenêches, transférée à Argentan au XVIIIe siècle, est l'une des plus anciennes abbayes de femmes en France, avec Poitiers et Jouarre. Ses origines sont assez obscures, les plus anciennes archives datant du XIIe siècle. Restée toujours modeste, l'abbaye a traversé les siècles et bien des vicissitudes, avec cependant deux interruptions: pendant un siècle et demi, après les invasions Vikings au IXe siècle, et pendant 30 ans après la Révolution.
  Ceci représente une charte d'une abbesse.
 Naturellement pour l'abbaye d'Almenêches, cela se termine en l'année 1736...
VIIe siècle : des origines obscures:
Selon la tradition, à la fin du VIIe siècle, le moine saint Evroul (+707) fonde 15 monastères dans la région, dont celui d'Almenèches, à 10kms au sud-est d'Argentan, gouverné par sainte Lanthilde au VIIIe siècle, et un autre, le Monasteriolum dont on ne peut dire s'il est situé également à Almenèches, près du précédent, ou à Montreuil, à 17kms au nord d'Argentan. En est abbesse sainte Opportune, fille du Comte d'Exmes, soeur de l'évêque de Séez, saint Godegrand, et nièce de sainte Lanthilde. Sainte Opportune (+vers 770) se fait remarquer par sa grande charité fraternelle et sa dévotion mariale.
A la fin du IXe siècle, les deux monastères sont détruits lors des invasions normandes. Les reliques de sainte Opportune sont mises à l'abri en région  parisienne, signe qu'elle est déjà l'objet d'une grande vénération.
Sainte Opportune
                                                           
1060 : Une difficile restauration :        
Le souvenir du double domaine monastique demeure cependant; il est entré dans le patrimoine des ducs de Normandie. Tandis que surgissent les deux grandes abbayes de Caen, Roger II de Montgommery, parent de Guillaume le Conquérant et ami des moines, relève Almenèches vers 1060, et dote l'abbaye d'assez riches possessions en Normandie et en Angleterre. Sa fille Emma en devient abbesse en 1074.
Une partie des reliques de sainte Opportune revient alors à Almenèches, qui se réclame de son patronage.
Mêlé, malgré lui, aux luttes farouches opposant Montgommery à leurs rivaux, le monastère est incendié par deux fois, en 1103 et en 1118, et s'en trouve très appauvri.
Du XIIe au XVe siècle, la décadence :     
Le registre des Visites de l'archevêque de Rouen de 1250 à 1260 fait état de 33 religieuses qui chantent l'office.. La règle bénédictine est indiquée comme norme fondamentale, mais la vie que mènent les religieuses est loin d'y être parfaitement conforme. Une tentative de réforme, avec l'installation en 1250 d'unemoniale d'Angers comme abbesse, échoue. La décadence ira en s'accentuant au cours du XIVe siècle, à la suite d'un nouvel incendie, en 1318, et des circonstances difficiles de l'époque: Guerre de Cent ans, peste et troubles en Normandie.
En 1455, l'évêque de Sées constate que le chapitre est transformé en étable et que les religieuses se logent comme elles peuvent dans les ruines et alentour.
Notre église d'Almenèches
Aux XVe et XVIe : un renouveau sous le signe de Fontevrault :    
Le recours à l'aide de l'abbaye de Fontevrault va rendre possible le relèvement nécessaire de la vie monastique. Un premier essor est donné par une jeune abbesse venue de Fontevrault en 1472, Marie d'Alençon. A nouveau, en 1517, seize moniales fontevristes arrivent à Almenèches pour une deuxième réforme.
Le culte de sainte Opportune commence alors à se développer au monastère, suite à un miracle. Parallèlement à l'oeuvre de reconstruction spirituelle, Marie de la Jaille, abbesse de 1519 à 1533, remet en état les bâtiments conventuels.
Cependant, afin de sauvegarder sa physionomie propre et échapper à la tendance centralisatrice de Fontevrault, le monastère s'en sépare et se replace sous l'obédience directe de l'évêque de Séez en 1534. Louise de Silly, abbesse de 1533 à 1562, reconstruit l'église abbatiale (c'est l'actuelle église paroissiale d'Almenèches). Avec la Réforme, l'existence du monastère redevient précaire: en 1563, des huguenots mettent à sac l'abbaye et,  à la faveur des troubles, la ferveur s'attiédit .
Les grandes abbesses de l'âge classique:     
Une nouvelle vitalité est donnée par une toute jeune abbesse, Louise Rouxel de Médavy (1593-1652), qui se révélera comme une très grande abbesse: dès 1620, elle restaure la clôture et adopte les Constitutions de Poitiers, proches de l'observance fontevriste. La vie au monastère redevient profondément religieuse mais d'une austérité relative.
Pour former les jeunes religieuses à une observance plus rigoureuse, elle fonde, en 1623, un prieuré à Argentan, qui permet le renouvellement d'Almenêches avec des éléments jeunes et fervents.
Elle fonde également le prieuré d'Exmes en 1629, et participe à l'établissement de plusieurs monastères, dont celui de Verneuil (1627).
L'impulsion donnée à la communauté se maintient sous les deux abbatiats suivants, mais en 1705, en raison de difficultés économiques, on est obligé de fermer le prieuré d'Argentan.
En 1736, l'abbesse Hélène-Marthe de Chambray se voit sommée par Louis XV de fermer Almenêches et de transférer le monastère dans l'ancien prieuré Notre-Dame de la Place à Argentan pour en faciliter le recrutement...................
                                                           Louise de Médavy
Voilà donc l'histoire de l'abbaye d'Almenèches racontée dans le site www.abbaye-argentan.fr.
Ce site poursuit son histoire de l'abbaye ,  cette fois , d'Argentan....

Alifer61 

dimanche 6 novembre 2011

XIXe siècle: un autre ORNAIS: BOUCICAUT Aristide

N° 173(Voir les pages:7-10-18à20-35à64-68à71-92à96-166à169)
Comme notre inventeur Louis-Guillaume Perreaux 1816-1889, né à Almenèches, un autre Ornais Aristide Boucicaut (1810-1877) né à Bellême fera sa fortune en montant à Paris.
Tout commence en 1848; avec sa femme Marguerite il est à la direction du magasin de 100m2 "Au Bon Marché" situé rue de Sèvres-VIIe...Il emploie alors 12 personnes .. Le chiffre d'affaire passe de 450  000francs à 5millions... Il faut s'agrandir: ils rachètent en 1869 le terrain de l'hôpital désaffecté des Petits Ménages... Le chantier commence et ...ne se terminera qu'en 1887 !
Boucicaut meurt en 1877 après avoir créé "le client roi", sa femme poursuit l'oeuvre... Il y a maintenant 3500 employés, un chiffre d'affaire de 72 millions et une superficie au sol de 52800m2...
Que nous a apporté Boucicaut ?: l'entrée libre - les prix fixes (plus de marchandage) - une petite marge bénéficiaire: 13%( est-ce cela actuellement????) - service à domicile - vente par correspondance - des ventes spéciales (histoire du "blanc") - publicité - et surtout les systèmes d'avantages sociaux destinés aux employés.... Sa femme lui succédant fera encore plus: elle abandonnera ses parts aux employés qui sont désormais intéressés à l'affaire... Elle fera des dons: Pasteur... et le pourquoi de l'hôpital Boucicaut...
Ah! si nos hommes riches d'aujourd'hui avaient la même philosophie !!!!
Ces deux hommes Perreaux et Boucicaut se connaissaient-ils ?

Alifer61

mercredi 19 octobre 2011

ALMENECHES dans les années 1860......

N° 172 (Voir les pages: 1à6-11à16-31à33-72à74-98à117-123à132-146à165-170-171)
Dans la FRANCE PONTIFICALE- Histoire chronologique et biographique des archevêques et évêques de tous les diocèses de France, l'auteur Fisquet nous parle d'Almenèches:
Almenèches est un petit bourg situé au milieu d'un pays boisé, à 10 kilomètres environ S.E d'Argentan et dépendant aujourd'hui du canton civil de Mortrée. Titré de baronnie, il appartenait autrefois à des religieuses de l'ordre de Saint-Benoît qui y possédaient sur son territoire une abbaye dont l'origine première est inconnue, mais que restaurèrent vers 1070, Roger de Montgommery, vicomte d'Hièmois et Mabilie, sa femme. On sait qu'avant cette époque, ce monastère subsistait déjà, puisque dès le VIIIe siècle, on trouve qu'il était gouverné par une abbesse nommée Lanthilde. Peut-être était-il un des quinze monastères fondés tant pour des hommes que pour des femmes par saint Evroul, abbé d'Ouche. Tout auprès d'Almenèches était jadis un petit monastère, dont fut abbesse sainte Opportune, soeur de saint Godegand, évêque de Séez. Des historiens modernes l'ont confondu avec l'abbaye de même nom, sans doute parce que le monastère avait été restauré après l'invasion normande sur le même emplacement de l'ancien ou parce que Roger, seigneur du lieu, assigna au monastère qu'il restaurait les biens de celui qui avait été détruit, et qui continua à s'appeler l'abbaye d'Almenèches. C'est là l'opinion du savant Mabillon. D'autres auteurs croient que les deux monastères se trouvant bâtis sur le territoire d'Almenèches, prirent et l'autre le nom de ce bourg, et que le petit qui avait eu sainte Opportune pour abbesse, fut rétabli par la suite à Almenèches même et eut Lanthilde pour abbesse. Les deux communautés ayant été détruites pendant l'invasion normande, en 870, les ducs de Normandie s'emparèrent plus tard de leur emplacement que le duc Richard II donna en 1026 aux religieux de Fécamp. Ceux-ci cédèrent tous leurs droits à Roger de Montgommery. Par un édit royal du 19 septembre 1736, le monastère d'Almenèches fut transféré à Argentan même, dans l'église de Notre-Dame-de-la-Place, que les habitants de ce cette ville avaient cédé en 1623 à des religieuses pour y fonder un nouveau monastère.
L'abbaye d'Almenèches compta 27 abbesses. La première appelée Adelaise souscrivit à une charte d'Yves, évêque de Séez qui donnait au monastère l'église de Saint Ouen à Villers, et on trouve également son nom sur l'acte de donation d'un moulin fait par Roger de Montgommery à l'abbaye de Saint Martin. La fille des restaurateurs ou fondateurs du couvent, Emma de Montgommery succéda à Adelaise dont nous ignorons complètement la famille. Elle mourut le 4 mars 1113. Les autres abbesses qui succédèrent appartenaient généralement à d'illustres maisons de la province de Normandie; au XVIIe siècle, l'abbaye semblait comme inféodée à des religieuses de la maison de Médavy. Enfin, la dernière qui en ait porté le titre est madame de Castellas, nommée en 1789, presque au moment où commençait la révolution qui allait la dépouiller.

mardi 18 octobre 2011

Autre histoire du monastère d'Almenèches(SUITE ET FIN)

N°171(Voir les pages:1à6-11à16-31à33-72à74-98à117-123à132-146à165-170)
"... Le prieuré d'Argentan ne jouit pas longtemps de sa prospérité première. En 1705, comme il était une occasion de dépenses trop considérables pour les ressources de l'abbaye d'Almenèches, l'évêque de Séez, Mgr d'Aquin, " pour éviter la ruine totale des deux maisons," ordonna aux religieuses d'Argentan d'abandonner leur couvent pour aller se joindre à leurs soeurs d'Almenèches. Cette translation s'accomplit au mois de décembre. Près de trente ans plus tard, en 1732, le roi Louis XV, de concert avec Mgr Lallemeand, évêque de Séez, réunit au contraire l'abbaye d'Almenèches au prieuré de Notre-Dame-de-la-Place, " pour dans la suite ne faire qu'une seule et même abbaye sous le titre d'Abbaye royale de Notre-Dame d'Almenèches". Le gouvernement prenait alors des mesures pour diminuer le nombre des communautés de femmes, surtout de celles qui étaient situées hors des villes. Les religieuses d'Almenèches, après une longue résistance, furent contraintes d'abandonner l'antique monastère de sainte Opportune pour aller occuper, en 1736, le prieuré d'Argentan. Le roi leur accorda 10 000 livres pour couvrir les frais de la translation et confirma en 1743 tous les privilèges du monastère. (Mss. Lautour).
L'église de Notre-Dame-de-la-Place fut réparée et embellie de tous les débris du couvent d'Almenèches. M. Lautour de Montfort donne de curieux détails sur les ornements qui décoraient ce sanctuaire vers le milieu du XVIIIe siècle. "Deux grands tableaux de la Naissance du Sauveur et de l'Assomption de la sainte Vierge sont deux très bons morceaux, et particulièrement le dernier, qui est de la Hire, donné par M. de Vigneral. On a restauré le grand-autel, dont les colonnes corinthiennes proviennent de l'église de Saint-Germain, lorsqu'on plaça celles de marbre qu'on y voit à présent. L'abbesse Hélène-Marthe de Chambray a donné un orgue en 1739. On vient de placer (le 12 décembre 1744) dans la nef le pavillon du contre-amiral du Grand-Seigneur, pris sur les Turcs le 16 août 1732, par Jacques de Chambray, chevalier Grand-Croix de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, frère de l'abbesse, ainsi que l'atteste une inscription gravée sur marbre noir. Ce pavillon, qui a plus de trente pieds en longueur, est percé de plusieurs coups de canon". On voyait encore, il y a quelques années, la plaque de l'inscription.
 Cette abbaye a eu le sort de presque toutes les maisons religieuses à la fin du dernier siècle; il n'existe plus que quelques restes mutilés de l'église et des bâtiments.

Autre histoire du monastère d'ALMENECHES.

 
N°170(Voir les pages:1à6-11à16-31à33-72à74-98à117-123à132-146à165)
Texte pris dans l' "Histoire de Marguerite de Lorraine" racontée par l'abbé Eugène Laurent en 1854.
"L'existence du monastère d'Almenèches remonte à une époque très reculée; on en attribue la fondation à Saint Evroult. Il fut successivement gouverné au VIIIe siècle par sainte Lantilde, sainte Opportune, sainte Nicole et par plusieurs autres saintes religieuses. Détruit au IXe siècle par les Normands, il fut relevé de ses ruines en 1060 par Roger de Montgommeri, qui le dota. Sa fille Emme en fut la première abbesse.
Marie d'Alençon, fille naturelle du duc Jean II, fut élue supérieure de ce monastère en 1472, et le gouverna avec prudence. Le P. Prouverre raconte que, sous l'administration de cette pieuse abbesse, le 14 juin 1500, un enfant mort-né, ayant été déposé sur l'autel de Sainte-Opportune, se ranima, aux yeux de toute la communauté réunie et priant, et put recevoir le baptême à l'église de la paroisse. Il ne mourut que plusieurs heures après et fut inhumé en terre sainte. Mgr de Séez, Jacques de Laval, envoya sur les lieux son official, maître Robin de la Corbière, et maître Noël Manchon, son promonteur, pour faire une enquête canonique. Arrivés à Almenèches le samedi 21 juin, ils entendirent les dépositions de la mère, Jeanne Julien, du père, de la sage-femme, de maîtres Pierre Boucher et Richard Martin, curés d'Almenèches, de Jean Bichet, curé du Pont-de-Vie, de Jean Cousin, chapelain des religieuses, qui tous assurèrent avoir vu et touché le corps de l'enfant mort, et l'avoir vu ensuite plein de vie. Ces détails avaient été copiés par l'auteur sur l'acte officiel de l'enquête, que l'on conservait au monastère. (Hist. ecclés. du diocèse de Séez, mss., p.630.)
Cette maison, en embrassant la réforme de 1517, adopta la règle et le costume de Fontevrault. Louise Rouxel de Médavi, nommée abbesse par le roi en 1593, y rétablit en 1623, avec l'autorisation du Saint-Siège, les statuts et l'habit de Saint-Benoist. Cette même abbesse fonda à Argentan un prieuré dépendant du monastère d'Almenèches. L'église de Notre-Dame--de-la-Place, la plus ancienne de la ville, qui avait été réédifiée en 1461 par les habitants, "pénétrés des miracles qui se faisaient journellement dans ce lieu de pélerinage (mss. Lautour)," fut accordée pour cet usage par les maire, échevins et conseil d'Argentan. Louise de Médavi, ayant donc acheté toutes les maisons et terrains entre la venelle du Point-du-Jour et le cimetière de Saint-Martin, y fit construire les bâtiments nécessaires. A partir de cette époque jusqu'au milieu du XVIIIe siècle, les abbesses d'Almenèches furent toujours prises dans la famille de Médavi ou dans celle de Grancey, alliée à la précédente. ........
A suivre 

jeudi 13 octobre 2011

"Moto Perreaux" à voir à TROUVILLE-sur-MER.........

N° 169 (Voir les n° 7, 10, 18 à 30, 35 à 64, 68 à 71, 92 à 96, 166 à 168)
Dans son journal du jeudi 2 août 1934 , "L'OUEST-ECLAIR" annonçait la présence de la"moto" Perreaux lors de la fête organisée le dimanche 5 août 1934... à Trouville...
"TROUVILLE-SUR-MER
Grand concours automobile.
Le grand concours d'automobile organisé par le Comité des fêtes et des sports de Trouville aura lieu dimanche prochain sur les Planches.
25 magnifiques prix et 8 coupes seront offerts aux lauréats.
Il est également prévu un concours d'élagance automobile et une présentation des plus anciens véhicules automobiles, parmi lesquels nous devons citer le premier vélocipède à vapeur, de L. Perreaux, datant de 1870, le premier pre-tricycle à vapeur avec chaudière, de Dion-Bouton, datant de 1885, et le vis-à-vis de Dion, datant de 1900. Ces ancêtres de l'automobile seront présentés par M. Robert Gramdseigne.
Les voitures présentées au concours seront classées en deux catégories: 1° Voitures jusqu'à 8-11CV, droit d'engagement 30fr.  2°Voitures au-dessus de 11CV, droit d'engagement, 50fr.
MM. les propriétaires désirant participer à ce concours sont priés d'adresser leur adhésion au Comité des Fêtes et des Sports de Trouville, promenade des Planches. Trouville-sur-Mer".
Maintenant si vous voulez contempler cet engin (Moto Perreaux), il suffit de vous rendre au Musée de Sceaux....

Alifer61

Invention durable de Louis-Guillaume PERREAUX.

Ces croquis se trouvent dans le Brevet d'invention de Perreaux "Machine propre à essayer les tissus de toute sorte dite machine dynamométrique" du 1er juillet 1851 complété en 1854.(Vous pouvez toujours cliquer sur les croquis ou image pour les agrandir)
N° 168 (Voir les n° 7, 10, 18 à 30, 35 à 64, 68 à 71, 92 à 96, 166 à 167)
Il y a des inventions qui ont une longue vie ...  Dans la revue n°76 du 22 septembre 1923 RECHERCHES ET INVENTIONS   Bulletin hebdomadaire de l'Office National des recherches scientifiques et industrielles et des inventions du Ministère de l'Instruction publique, nous avons lu ce qui suit:
"Les Laboratoires de l'Ecole Nationale des Ponts et Chaussées ont principalement pour objet l'étude et le contrôle de tous les matériaux utilisés dans les travaux publics et dans les diverses branches de la construction, ainsi que dans les industries qui s'y rattachent (routes, chemin de fer, ports maritimes, et navigation intérieure, bâtiments civils, etc ....)
...................................................................................................................................
Les laboratoires des essais physiques et mécaniques est installé, 3, avenue d'Iéna...........
Le laboratoire possède:
A - Pour les essais de compression:.....................
B. Pour l'essai des chaux et ciments: .....................
C. Pour les essais de métaux:
1°.................
2°Une machine de la puissance de 1000kg (Dynamomètre Perreaux) permettant l'essai à la traction de fils métalliques, lanières, cordages, éprouvettes métalliques de petite section sur des pièces jusqu'à 1 m de longueur.
3° ................
4° ................
5° ................
L'invention de Perreaux datait de plus de 70 ans ... Pourtant elle était encore utilisée en 1923.

Alifer61    

Louis-Guillaume PERREAUX au temps de NAPOLEON III.

N° 167 (Voir les n° 7, 10, 18 à 30, 35 à 64, 68 à 71, 92 à 96, 166)
1864 : nous sommes au temps de Napoléon III... Louis-Guillaume PERREAUX est fabricant d'objets de précision à Paris... Son oeuvre est déjà considérable.... Depuis sa première invention enfantine "Première arme à feu à six coups portant ses amorces et pouvant se charger par la culasse", de nombreuses ont suivi: - Bateau sous-marin à air comprimé, portant une roue à hélice - Premier système à fermeture à coulisses ou vannes -Eolypile à vapeur - Machine à diviser la ligne droite et la ligne circulaire - Machine à diviser universelle - Sphéromètre à pieds - Cathétomètre - Machine dynamométrique - Instrument à essayer les fils - Soupapes à valvules en caoutchouc - Système de pompes - Horloge sablière - le canon Perreaux ! La liste est déjà très longue ce qui était la raison, sans doute, à cette époque,  de sa notabilité...
Ainsi dans la " Nouvelle revue de PARIS - Lettres, Histoire, Philosophie, Sciences, Arts, Chronique - Première année - Tome cinquième" de 1864, dans la chronique du monde savant, nous avons vu ce qui suit:
"Le véritable événement scientifique du mois de juillet a été la soirée donnée, à l'Observatoire impérial, aux membres de l'Association pour l'avancement de la météorologie. Les ministres de l'intérieur et de l'instruction publique, le maréchal Vaillant, et un grand nombre de députés et d'académiciens se trouvaient parmi le invités. Les dames associées s'étaient portées en grand nombre à cette soirée. Aussi les galeries, les salles et les jardins, éclairés par la lumière électrique, étaient-ils remplis par un public choisi, qui se livrait au plaisir innocent de l'étude du ciel et au spectacle des expériences de physique.L'administration des lignes télégraphiques avait fourni des modèles de ses principaux appareils; plusieurs constructeurs ou industriels avait apporté des instruments sortis de leurs ateliers et d'importantes machines d'invention nouvelle..................."
D'où la présence de notre Perreaux : "...........M. Perreaux faisait voir des modèles de machines d'invention nouvelle, telles qu'une pompe à clapets, une horloge sablière, et deux bateaux à hélice................."
Il semble vraiment que Perreaux Louis-Guillaume ait connu, à son époque, une certaine renommée.

Alifer61 
 

Louis-Guillaume PERREAUX ...... opticien ?????

N° 166 (Voir les n°7, 10, 18 à 30, 35 à 64, 68 à 71, 92 à 96)
Voilà encore une petite découverte trouvée cette fois, sur la revue " AIDE-MEMOIRE DE PHOTOGRAPHIE Pour 1877 publié sous les auspices de la Société photographique de Toulouse par C. Fabre  -  Deuxième année  -  avec plusieurs spécimens d'épreuves aux encres grasses    -
Paris             Gauthier - Villars Libraire-Editeur 55, quai des Augustins.
Toulouse       Paul Privat    Imprimeur-Libraire  45, rue des Tourneurs.

Après nous avoir donné les noms des photographes,...., ceux qui faisaient les photos-gravures,... photos-lithographies, ...., photos-niellures, nous trouvons une liste d'OPTICIENS .....: c'est là que nous avons: "PERREAUX, 8, Rue Jean-Bart".............................
Naturellement, le véritable métier de Perreaux était celui de Fabricant d'objets de précision : dans les textes précédents, nous avons pu voir le nombre impressionnant d'objets, souvent inventés par lui, construits par lui-même .... Donc rien de fantastique dans le fait que notre Perreaux se soit mis à fabriquer ou vendre des appareils optiques.....


Alifer61

samedi 7 mai 2011

Un autre almenéchois........... bagnard ....

165(Voir les pages:1à6-11à16-31à33-72à74-98à117-123à132-146à164)
Par le site : http://www.galfor.fr de M. André Poussin et avec l'autorisation de ce dernier, nous pouvons écrire ce qui suit :
"AMESLAND François, né à Almenèches (Orne) de Jean AMESLAND   et Nanon SIGNELLE, âge déclaré en 1818: 28 ans, X à Rose TISON, couvreur, condamné en 1818 à Alençon à 10 ans de Travaux Forcés pour vols commis en complicité avec escalade et effraction, conduit au bagne de Brest, libéré du bagne de Brest le 24.10.1828".(nous ne savons pas l'endroit du vol, ni ce que fut ce vol !!!)
Dans "1000 forçats d'Ille-et-Vilaine, ancêtres oubliés?" André Poussin écrit sur le bagne et les bagnards: "Le bagne constitue un inépuisable sujet d'intérêt et de recherches. De nombreux historiens nous ont parfaitement décrit ce système carcéral. Des hommes exceptionnels, s'y trouvant autrefois enfermés, sont devenus Héros d'Oeuvres Littéraires, par la plume de grands écrivains. Des forçats hors du commun nous ont laissé leurs "Mémoires".
Aboli, le bagne continuera longtemps encore à être observé comme un autre monde, comme une sorte de purgatoire ou d'enfer. Le bagne fascine, les forçats intriguent. Ces hommes restent pour nous des êtres tout à fait à part. La Justice les avait condamnés aux travaux forcés; la réprobation collective les a - à tout jamais - mis au ban de la Société.
Les grands criminels, les horribles sanguinaires qui peuplent l'imaginaire collectif se trouvent-ils en nombre au bagne? Le chercheur y découvrira surtout des quantités d'auteurs de petits délits: vagabonds, contrebandiers du sel, soldats déserteurs ou considérés comme tels, petits voleurs de blé ou de pain pour survivre..."
Dans "La contrebande du sel qui mène aux galères", André Poussin écrit encore: "A la vitesse d'un homme ou d'un cheval au pas, des condamnés, attachés ensemble par centaines, traversent les provinces de France en direction des galères ou des bagnes. Le cou enserré dans un lourd carcan de fer. Des hommes affaiblis par un plus ou moins long séjour en prison, marchent péniblement vers d'autres misères. Ces longs cortèges attirent toujours la foule sur leur parcours. Il y a là les curieux, pour qui le spectacle est gratuit; les membres de la famille venus - pour la dernière fois souvent - apercevoir un  père, un frère ou bien l'époux." 
Un écrit de Philippe Henwood dans "Bagnards à Brest" nous montre la libération souvent difficile du forçat: "Le jour de sa libération, le condamné est conduit au bureau des chiourmes où, après qu'ait été vérifié son signalement, lui est confirmé le lieu assigné pour sa résidence. Le "chaloupier " peut alors procéder à son déferrement. Il reçoit ensuite un  nouveau trousseau d'homme libre composé d'une chemise, d'un pantalon, d'une veste, d'une paire de guêtres, d'un chapeau et d'une paire de chaussures. L'administration lui confie également la feuille de route qu'il devra faire viser à chaque étape et une petite indemnité destinée à l'aider à subvenir à ses frais de voyage, à laquelle s'ajoute une partie de l'argent éventuellement gagné pendant sa détention. Le reste de l'argent est envoyé, en même temps que son "congé  " qu'une fois arrivé à destination il échangera contre sa feuille de route - au maire de la commune de résidence.
L'ex-forçat délivré de ses chaînes et de ses vêtements d'infamie est alors remis à la disposition de l'autorité civile qui s'assure de son départ.
Mais le bagne ne s'ouvre pas toujours sur la liberté. La réinsertion sociale de l'ancien forçat, surveillé par la police, soumis à diverses tracasseries administratives, mal accueilli par les autorités municipales, les éventuels employeurs, voire par sa famille, s'avère souvent très difficile ".

Il n'y aurait rien à ajouter si tous les plus terribles d'entre nous entraient dans ce groupe des forçats mais.... il est plus facile de juger un petit "malfrat" qu'un grand de ce monde......

Alifer61 

vendredi 22 avril 2011

Le monastère d'Almenèches en 1250.

N° 164(Voir les pages: 1à6-11à16-31à33-72à74-98à117-123à132-146à163)
Texte pris sur "La Normandie royale (XIIIe-XIVe siècle)" de François Neveux éditions Ouest-France:
.................. D'autres communautés sont plus durement stigmatisées par l'archevêque-visiteur (Eudes Rigaud 1200-1275 archevêque de Rouen, conseiller du roi Saint-Louis et partisan de la 7e croisade), car elles n'appliquent absolument pas la règle. Leur façon de vivre est même tout à fait contraire aux principes essentiels du monarchisme bénédictin. C'est le cas du monastère féminin d'Almenêches (canton de Mortrée, Orne). Eudes Rigaud s'y rend le 17 juillet 1250. Voici son rapport:
"Nous avons visité le monastère des moniales de Notre-Dame d'Almenêches. Là se trouvent 34 moniales. Toutes sont propriétaires: elles ont en propre des chaudrons, des bassins de cuivre et des bijoux. Item, elles contractent des dettes dans le village; elles y mangent et s'assoient à table en société. L'argent sert à chacune pour se procurer les vivres nécessaires à la cuisine. Beaucoup  restent à l'extérieur des Complies aux Matines et elles boivent après les Complies. Théophanie est une ivrognesse. Elles n'ont pas de règle ou de terme pour se confesser ou pour communier. Soeur Hola a eu récemment un enfant d'un certain Michel du Val-Gui. Les laïcs entrent de temps en temps dans le cloître et parlent avec les moniales. Item, elles ne mangent jamais au réfectoire. Denise Dehatim a mauvaise réputation à cause de Maître Nicolas de Bleve. Elles se battent beaucoup dans le cloître et dans le choeur. Alice, chantre (cantatrix) a eu un enfant d'un nommé Chrétien. Item, la prieure a eu autrefois un enfant. Elles n'ont pas d'abbesse, parce que celle-ci est morte récemment."
  Eudes Rigaud dresse ici un tableau fort sombre de l'abbaye d'Almenêches. Les religieuses ne mènent aucune vie communautaire. Elles font leur propre cuisine et ont donc besoin d'ustensiles et d'argent pour se procurer des vivres. Pour la même raison, elles sortent de la clôture. Elles sont accusées d'être "propriétaires", c'est-à-dire de posséder des biens personnels. Cette atteinte au voeu de pauvreté est particulièrement intolérable pour l'archevêque franciscain, disciple de Saint-François.Par ailleurs, plusieurs religieuses sont mères. Elles n'ont évidemment pas respecté leur voeu de chasteté. Remarquons seulement à ce sujet que l'incontinence féminine passe moins facilement inaperçue que celle des hommes! Les religieuses n'ont pas d'abbesse à l'époque de la visite, ce qui pourrait expliquer en partie leurs débordements. On a l'impression cependant qu'il s'agissait pour elles d'un mode de vie pratiqué depuis longtemps.
Ajoutons une explication d'ordre général: ces monastères féminins recrutaient parmi les filles des familles nobles. L'orientation vers la vie religieuse résultait rarement d'un choix personnel, mais s'expliquait souvent par des considérations de stratégie familiale. De telles considérations n'étaient pas non plus absentes pour les hommes: les cadets étaient souvent destinés à devenir moines, puisqu'en Normandie ils devaient laisser l'essentiel du patrimoine à l'aîné. Néanmoins, la lecture du JOURNAL d'Eudes Rigaud laisse à penser que les vocations étaient encore moins sincères chez les femmes que chez les hommes. Les Statuta gregoriana concernant l'admission des novices à l'âge minimum de 18ans supposaient un choix personnel de la part d'un homme ou d'une femme adulte (contrairement aux anciennes pratiques de l'oblation des enfants, désormais bannies). La réalité ne paraît pas correspondre à ces louables prescriptions. Notons enfin quelques relents de misogynie dans la façon dont l'archevêque considère les religieuses. Il ne peut s'en défendre, même quand il s'agit de communautés auxquelles il n'a rien de grave à reprocher........."


Alifer61

mardi 8 février 2011

Le Patrimoine almenéchois par le Patrimoine de France.



N°163(Voir les pages;1à6-11à16-31à33-72à74-98à117-123à132-146à162)


Le " Patrimoine de France " a classé le patrimoine d'Almenèches en 6 catégories:


1°  Parc.
2°  Eglise.
3°  Sculpture.
4°  Sculpture. Marbrerie.
5°  Sculpture. Marbrerie. Céramique.
6°  Sculpture.  Menuiserie.  Marbrerie.
    1°  Parc du haras du Bois fr Pelay à Almenêches (61)
Catégorie: Parc.
aire d'étude: Orne
parties constituantes: pergola; étang
époque de construction: milieu 20e siècle
auteur(s): maître d'oeuvre inconnu
propriété privée
observations: Cote boîte   Environnement: 100R; dossier de jardin repéré.
type d'étude: pré-inventaire (jardins remarquables; documentation préalable)
date d'enquête: 1987
rédacteur(s): Degroote Loïc
N° notice: IA61002723
(c) Ministère de la Culture, direction de l'architecture et du patrimoine, 1987; (c) Ministère de l'écologie et du développement durable, 1987
                                                                                
      2° Eglise à Almenêches (61)
Catégorie: église
éléments protégés MH: clocher; portail
époque de construction: 1ère moitié 16e siècle; 2e moitié 17e siècle
auteur(s): Ruprich-Robert (architecte)
historique: La nef, le transept et le clocher ont été reconstruits de 1534 à 1550. Le choeur date de 1674. Une restauration a été effectuée par l'architecte Ruprich-Robert entre 1864 et 1887. Cet édifice représente l'une des plus anciennes abbayes bénédictines de femme de France.
propriété de la commune
date protection MH: 1948/09/27: inscrit MH; 1993/03/09: inscrit MH
Clocher et portail: inscription par arrêté du 27 septembre 1948; Eglise, à l'exclusion du clocher et du portail inscrits (cad. AH 93): inscription par arrêté du 9 mars 1993
observations: Site archéologique (abbaye): 61  002 5 AH
type d'étude: Recensement immeubles MH
N° notice: PA00110713
(c) Monuments historiques, 1992 crédits photo: Dorbon - Archives Photographiques (Médiathèque du Patrimoine (c) CMN
          3°  a)  Plaque commémorative dédicatoire à Almenèches  
Catégorie: Sculpture
Edifice de conservation: église communale      
Matériaux: calcaire
Dimensions: h=190
Inscription: inscription; date
Précision inscription: Inscription, date: Ce temple a esté ruiné par antiquité fut commencé a réédifier l'an de grâce 1534 et fut parfait l'an 1550 par révérende dame Madame Loyse de Silly, abbesse de Céans: Gloire et honneur en soyt au seigneur (en caractères gothiques).
Siècle: 3e quart 16e siècle
Date(s): 1550
Date protection:  1966/09/30 : classé au titre objet
Statut juridique: propriété de la commune
Type d'étude:  liste objets classés MH
Copyright: (c) Monuments historiques, 1993
Référence: PM61000059


                b) Statue: Vierge à l'enfant dite Notre-Dame du Mont à Almenèches(61)
Catégorie: Sculpture
Edifice de conservation: église communale
Matériaux: calcaire
Dimensions: h= 110
Siècle: 16e siècle
Date protection: 1966/09/30: classé au titre objet
Statut juridique: propriété de la commune
Type d'étude: liste objets classés MH
Copyright: (c) Monuments historiques 1993
Référence: PM61000060


               c) Plaque funéraire de Louise de Médavy, abbesse à Almenèches(61)
Catégorie: Sculpture
Edifice de conservation: église Sainte-Opportune
Matériaux: ardoise
Dimensions: h=56 ; la=20
Inscription: épitaphe (gravée); date
Précision inscription: Epitaphe (gravée), date: PRIEZ DIEV POVR LOVISE DE MEDAVY QUI DECEDA LAN  1652 LE 4me SEPTEMBRE A LABBAIE DALMENESCHES APRES AVOIR GOVVER NE LADITTE ABBAIE LESPASSE DE 40 ANS (inscription latérale), Epitaphe (gravée): SY SALOMON NA SCEV OV GIST LA FEME FORTE ALMENESCHES PEVT BIEN DIRE QVELLE EN A EVE EN COVRAGE EN PIETE, CEST ELLE QUI L'EMPORTE ELLE ESTOIT DE CE LIEV ABBAISSE VENERABLE SON (représentation d'un coeur) EST SOUBZ CE MARBRE E SON CORPS AVTRE PART IMITE SES VERTVS A SA GLOIRE E RECOMPENSE CEST CHOSE VRGENTE (inscription centrale)
Siècle: 3e quart 17e siècle
Date(s): 1652
Date protection: 1973/05/10 : classé au titre objet
Statut juridique: propriété de la commune
Type d'étude: liste objets classés MH
Copyright: (c) Monuments historiques, 1993
Référence: PM61000063


               d) Monument funéraire de saint Godegrand, évêque de Sées à Almenèches(61)
Catégorie: Sculpture
Edifice de conservation: église communale
Matériaux: pierre
Description: Saint Godegrand et sa doeur, sainte Opportune, fondatrice d'Almnêches, sont représentés sortant de leur linceul; un ange les survole.
Dimensions: h=220 ; la=200 ; pr=35
Inscription: inscription; date
Précision inscription: Inscription, date: Ce tombeau a été faitt en Mil SIX cent qua{tre} [vin]gt douze pour conserver la mémoire de saint Godegrand et de Ste Opportune lequel fut destruit en mil six cent soixante et quatre, quand cette église fut rédiffiée.
Siècle: 4e quart 17e siècle
Date(s): 1692
Date protection: 1971/07/30: classé au titre objet
Statut juridique: propriété de la commune
Type d'étude: liste objets classés MH
Copyright: (c) Monuments historiques, 1993
Référence: PM61000065


  
Retable du maître-autel à Almenêches(61)
Catégorie: Sculpture,marbrerie
Edifice de conservation: église communale
Matériaux: pierre ; marbre
Description: Ce retable est doté de deux statues, sainte Opportune à droite et saint Godegrand à gauche, entre les colonnes de marbre à chapiteaux corinthiens supportant un fronton cintré et brisé au centre. Dans sa partie centrale, ce retable est orné d'une toile de l'Adoration des Bergers. L'autel est la statue du Sacré-Coeur qui surmontent l'ensemble sont modernes.
Dimensions: h=800 ; la=700
Siècle: 17esiècle
Date protection: 1971/07/30: classé au titre objet
Statut juridique: propriété de la commune
Type d'étude: liste objets classés MH
Copyright: (c) Monuments historiques, 1993
Référence: PM61000064


                                                                     
        Retables des transepts nord et sud et bas-reliefs: L'Apothéose de sainte Opportune, abbesse, et l'Apothéose de la Vierge à Almenêches(61)
Catégorie: Sculpture, marbrerie, céramique
Edifice de conservation: église paroissiale
Matériaux: pierre; marbre; terre cuite
Description: Une décoration de pierre et de marbre forme encadrement à de grands bas-reliefs en terre cuite
Dimensions: h=160 ; la=110
Inscription:signature; date
Précision inscription: Signature, date: Chauvel 1679 (sur les bas-reliefs)
Auteur(s): Chauvel (céramiste)
Siècle: 4e quart 17e siècle  
Date(s): 1679
Date protection: 1906/10/10 : classé au titre objet
Statut juridique: propriété de la commune (?)
Type d'étude: liste objets classés MH
Copyright: (c) Monuments historiques, 1993
Référence: PM61000058


                                                                                                  
     6°  a) Retable de sainte Opportune à Almenêches(61)
Catégorie: Sculpture, menuiserie, marbrerie
Edifice de conservation: église Sainte-Opportune
Matériaux: bois: taillé, peint, polychrome; marbre
Description: Retable à colonnes de marbre, bois sculpté, peint et doré. La niche supérieure comporte le chef-reliquaire de sainte Opportune.
Siècle: 4e quart 17e siècle
Date protection: 1982/04/02 : classé au titre objet
Statut juridique: propriété de la commune
Type d'étude: liste objets classés MH
Copyright: (c) Monuments historiques, 1993
Référence: PM61000061


           b) Retable latéral sud à Almenêches(61)
Catégorie: Sculpture, menuiserie, marbrerie
Edifice de conservation: église Sainte-Opportune
Matériaux: bois: taillé, peint, polychrome, doré; marbre
Description: Retable à colonnes de marbre, bois sculpté, peint et doré.
Siècle: 4e quart 17e siècle 
Date protection: 1982/04/02: classé au titre objet
Statut juridique: propriété de la commune  
Type d'étude: liste objets classés MH
Copyright: (c) Monuments historiques, 1993
Référence: PM61000062


Naturellement dans ce patrimoine almenéchois nous n'oublierons pas les inventions de Louis-Guillaume Perreaux..... ou en encore les oeuvres littéraires d'Henri Vendel..... ou......


Alifer61