mardi 18 octobre 2011

Autre histoire du monastère d'Almenèches(SUITE ET FIN)

N°171(Voir les pages:1à6-11à16-31à33-72à74-98à117-123à132-146à165-170)
"... Le prieuré d'Argentan ne jouit pas longtemps de sa prospérité première. En 1705, comme il était une occasion de dépenses trop considérables pour les ressources de l'abbaye d'Almenèches, l'évêque de Séez, Mgr d'Aquin, " pour éviter la ruine totale des deux maisons," ordonna aux religieuses d'Argentan d'abandonner leur couvent pour aller se joindre à leurs soeurs d'Almenèches. Cette translation s'accomplit au mois de décembre. Près de trente ans plus tard, en 1732, le roi Louis XV, de concert avec Mgr Lallemeand, évêque de Séez, réunit au contraire l'abbaye d'Almenèches au prieuré de Notre-Dame-de-la-Place, " pour dans la suite ne faire qu'une seule et même abbaye sous le titre d'Abbaye royale de Notre-Dame d'Almenèches". Le gouvernement prenait alors des mesures pour diminuer le nombre des communautés de femmes, surtout de celles qui étaient situées hors des villes. Les religieuses d'Almenèches, après une longue résistance, furent contraintes d'abandonner l'antique monastère de sainte Opportune pour aller occuper, en 1736, le prieuré d'Argentan. Le roi leur accorda 10 000 livres pour couvrir les frais de la translation et confirma en 1743 tous les privilèges du monastère. (Mss. Lautour).
L'église de Notre-Dame-de-la-Place fut réparée et embellie de tous les débris du couvent d'Almenèches. M. Lautour de Montfort donne de curieux détails sur les ornements qui décoraient ce sanctuaire vers le milieu du XVIIIe siècle. "Deux grands tableaux de la Naissance du Sauveur et de l'Assomption de la sainte Vierge sont deux très bons morceaux, et particulièrement le dernier, qui est de la Hire, donné par M. de Vigneral. On a restauré le grand-autel, dont les colonnes corinthiennes proviennent de l'église de Saint-Germain, lorsqu'on plaça celles de marbre qu'on y voit à présent. L'abbesse Hélène-Marthe de Chambray a donné un orgue en 1739. On vient de placer (le 12 décembre 1744) dans la nef le pavillon du contre-amiral du Grand-Seigneur, pris sur les Turcs le 16 août 1732, par Jacques de Chambray, chevalier Grand-Croix de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, frère de l'abbesse, ainsi que l'atteste une inscription gravée sur marbre noir. Ce pavillon, qui a plus de trente pieds en longueur, est percé de plusieurs coups de canon". On voyait encore, il y a quelques années, la plaque de l'inscription.
 Cette abbaye a eu le sort de presque toutes les maisons religieuses à la fin du dernier siècle; il n'existe plus que quelques restes mutilés de l'église et des bâtiments.