samedi 10 avril 2010

SAINTE-OPPORTUNE par Henri VENDEL (5)

N° 122 ( Voir les n° 8-9-17-34-65 à 67-86 à91-118 à 121)
Fin de ce récit trouvé dans la revue "la semaine littéraire" du 05.09.1925 et numérisé par gallica.bnf.fr... Le titre est SAINTE - OPPORTUNE.
Opportune médita longuement, puis, tout en larmes et se frappant la poitrine: "Moi seule suis responsable, Seigneur, des crimes de cet homme. Ne punissez que votre servante. Il a pêché à cause de ma beauté."
Trois jours et trois nuits, étendue sur les dalles, devant l'autel, sans prendre nourriture, elle pria.
Au matin du quatrième jour, elle sut que le seigneur Arnulf venait. Elle se leva et, s'appuyant sur sa crosse de bois, seule, s'en alla au-devant des pillards.
Ils débouchaient de la forêt quand ils virent se dresser devant eux une forme blanche comme un fantôme.
"Ne va pas outre, seigneur Arnulf, je suis celle que tu cherches."
Le guerrier tressaillit. La voix était celle d'Opportune, mais ce visage décharné, livide, n'était-ce pas celui de la mort ? La peau diaphane ne cachait plus les os.
"Vois où tes crimes m'ont conduite, dit le squelette aux yeux ardents, et crains pour toi-même. Crains que l'enfer ne s'ouvre sous tes pieds si tu vas plus avant. Le temps de la pénitence est venu."
La main du spectre fit tourner bride au cheval d'Arnulf et l'animal, pris de peur, s'enfuit au galop.
Il ne s'arrêta que devant la porte d'un monastère. Le seigneur franc se fit raser le crâne et devint serf de Dieu.
H. NADEL
Ainsi se termine cette belle histoire de Sainte-Opportune racontée par notre poète almenéchois Henri VENDEL ... ( Il signait souvent Henri NADEL : le Na de sa femme Ogloblina et le DEL de son vrai nom Vendel...)


Alifer61