samedi 10 avril 2010

SAINTE-OPPORTUNE par Henri VENDEL (4)

N° 121 ( Voir les n° 8-9-17-34-65 à 67-86 à 91-118 à 120)
Suite du récit trouvé dans la revue "la semaine littéraire" du 05.09.1925 et numérisé par gallica.bnf.fr... Le titre est SAINTE - OPPORTUNE.
En vain avait-il (Arnulf) d'autres femmes et accumulé ses forfaits, le souvenir d'Opportune le hantait toujours
. Elle apparaissait dans ses rêves si blanche, si pure ! Elle souriait, mais dès qu'il allongeait le bras pour la saisir, elle avait disparu. Pourquoi venait-elle le tenter ? Pourquoi, elle que déjà le peuple saluait du nom de sainte, se plaisait-elle à le tourmenter ?
Sainte du diable ! par quel maléfice s'échappait-elle la nuit de soncouvent ? Comment l'avait-elle suivi au delà de Poitiers et de Limoges ?
Chaque jour lui parvenait le bruit de nouveaux miracles. Opportune guérissait des paralytiques, délivrait des possédés, rendit l'ouïe aux sourds et la vue aux aveugles . Son pouvoir s'étendait sur les animaux. Elle commandait aux loups et ressuscita une oie sauvage que le cuisinier du couvent avait tuée et dépecée. Un matin, tous les prés d'Arnulf furent couverts du sel, et lui, si vaillant au combat, si prompt à l'attaque, se demandait avec crainte contre quelle force mystérieuse il devrait lutter pour enlever Opportune.
Il fit chercher, dans la forêt d'Auge, une magicienne; elle lui prépara un philtre qui rend invincible. Son chapelain, battu de verges jusqu'au sang, consentit, pour éviter une mort certaine, à l'absoudre par anticipation du forfait qu'il allait commettre.Mais les reliques les plus précieuses, suspendues au cou d'Arnulf, ne parvinrent pas à éloigner de son âme d'obscures frayeurs. Trois fois, à cause de funestes présages, il remit le rapt à plus tard.
Ses hommes, impatients du pillage, murmuraient et l'un d'eux, osa le railler:
"Seigneur, aurais-tu peur des femmes ?" Arnulf le tua et partit, chassé vers le crime par cette insulte.
Cependant Opportune, depuis plusieurs jours déjà, avait été avertie par l'Esprit des projets du seigneur Arnulf. Comment le vaillant défenseur de la chrétienté était-il devenu l'ennemi des nonnes ? Pourquoi la menaçait-il ?
Elle se rappela le temps, proche encore et lointain, où il étalait devant elle les plus douces promesses. Il était alors l'honneur des seigneurs francs. Hilperich vantait ses vertus et recherchait son alliance...
La fin de l'histoire au prochain numéro ...

Alifer61