mardi 5 janvier 2010

LES " CHARITONS"... à ALMENECHES...

Un chariton ...d'Almenèches...
109 (voir les n°1 à 6, 11 à 16, 31 à 33, 72 à 74, 98 à 106, 108)
Nous avons trouvé un texte de Paul Tesnière dans le " Bulletin de la Société des Antiquaires de Normandie" des années 1913 et 1914 . Il a pour titre "les frères de la charité dans l'Orne":
La récente loi sur les inhumations, en donnant aux municipalités le monopole des pompes funèbres, fera disparaître les intéressantes Compagnies des "Frères de la Charité", qui étaient demeurées assez nombreuses dans le département de l'Orne.
Les frères de la Charité, vulgairement appelés "Charitons", remontent à une date fort ancienne; ils furent originairement institués en temps d'épidémie, lorsque par crainte de la contagion, les morts demeuraient sans sépulture. Ils s'engageaient à ensevelir les défunts et à les porter à l'église et au cimetière; en retour, leur propre service funéraire était payé par la confrérie; ...............................
Divers Charitons s'obligeaient, en outre, à remplir certaines pratiques pieuses: par exemple, ceux de la petite commune de Say, près d'Argentan, devaient, avant d'être définitivement reçus dans la Confrérie, accomplir le pèlerinage du Mont-Saint- Michel;.............................
Les Charitons portaient une espèce de soutane courte à plis, se réduisant souvent à la proportion d'une blouse, généralement noire, avec une ceinture groseille et un ornement brodé en forme de chausse, qui, dans l'origine, avait été une aumusse.
Chaque Confrérie avait sa bannière, sa croix et ses chandeliers, portés par les plus anciens, qui, à cet effet, revêtaient une courte dalmatique.
Certains de ces objets étaient fort beaux et fort lourds, et avaient souvent un réel caractère artistique; il convient de citer tout particulièrement ceux de Saint-Evroul-Notre-Dame-du-Bois et d'Almenèches, qui proviennent des libéralités, soit du pillages des abbayes de Saint-Evroul etde Sainte-Opportune..........
Les autres Confréries étaient généralement sous le vocable d'un saint, souvent Saint Michel, plus souvent encore saint Sébastien. C'est ce dernier qu'avaient pris pour patron les Charitons d'Almenèches, ainsi qu'on pourra le voir par le cantique suivant, qu'ils chantaient sur un ton lugubre en accompagnant les morts à leur dernière demeure:
1er couplet
Il faut mourir, il faut mourir,
De ce monde il nous faut sortir;
Le triste arrêt en est porté,
Il faut qu'il soit exécuté.
Suivent 6 autres couplets.
Refrain:
O martyr Sebastiane,
Audi pia proeconia
Familloe Christianoe.


Alifer61