samedi 17 mars 2012

AU MUSEE ..... d'Henri VENDEL.

N°195 (Voir les n°8.9.17.34.65à67-86à91-118à122-133à144-187à192-194)
 Cliquez sur la photo pour l'agrandir -comme pour les autres en général)

Texte d'Henri Vendel trouvé dans le BULLETIN DES MUSEES DE FRANCE " de Novembre 1936.
AU MUSEE DE CHALONS-SUR-MARNE. -. Le Musée municipal de Châlons-sur-Marne fut fondé en 1862 grâce à la générosité d'un collectionneur, Charles Picot. Il fut installé en 1880 dans les salles qu'il occupe actuellement. Deux avaient servi à l'école de dessin, les autres sont des galeries comme on en construisait alors, hautes, vastes, éclairées d'un jour astral. Elles furent vite encombrées de tableaux jusqu'au plafond.
Depuis quelques années, on a essayé de procéder à un tri des oeuvres exposées. Peu à peu, pour ne pas choquer les habitudes des visiteurs, on a relégué en magasin près de la moitié des toiles, dont certaines mesuraient jusqu'à 6m50 sur 5 mètres. L'art implique un choix, pour le conservateur comme pour le peintre .
Il en est résulté un double avantage: l'administration du public risque moins de s'égarer, et les tableaux ne sont plus serrés cadre à cadre. Il est  possible de contempler maintenant chacun d'eux individuellement.
Le fond d'ocre rouge a été remplacé par un gris plus discret et les oeuvres classées par écoles. Au centre de l'école française classique a pris place le portrait de la comtesse de Beauvais par La Hyre, comme le très beau Daubigny, Cascade du château de Saint-Cloud, forme le centre des peintures du XIXe siècle.
Pour les contemporains, on s'efforce d'acquérir de préférence des oeuvres d'artistes champenois:  le châlonnais Antral, Renefer, Gustave Pierre, etc..., dans la limite, malheureusement trop étroite, des crédits.
Le désir du conservateur est de constituer une collection où tout artiste champenois de valeur, quelle que soit sa tendance, se trouve représenté.
En outre, afin d'initier le public local au mouvement de l'art moderne, des expositions sont organisées qui constituent une sorte de musée constamment renouvelé.
Pour remédier à l'encombrement de la salle d'art décoratif, les copies d'ancien ont été éliminées et un certain nombre de meubles, commodes, fauteuils, crédences, répartis dans la salle de peinture, dont ils rompent la monotonie.
Dans la salle de sulpture, c'était une cohue de statues. On a procédé aux mêmes éliminations (quelques moulages ont été maintenus cependant pour des raisons pédagogiques).
Un don du Touring-Club de France, comme le signala le bulletin de juin 1934, a permis de présenter convenablement des chapiteaux du XIIe siècle et des fragments provenant de Notre-Dame-en-Vaux, ainsi que des pièces des XIIIe, XIVe et XVe siècles, parmi lesquelles se détache, isolée par un écran, la magnifique tête de Christ qui surmontait le jubé de ladite église.
Pour la présentation des chapiteaux, on a élevé des colonnes en ciment armé, du même ton que la pierre, qui permettent de les voir à bonne hauteur. Les têtes, fixées sur des cubes de pierre, sont disposées sur des gradins peints de la même couleur que le mur.
Il s'en faut d'ailleurs de beaucoup que cette présentation soit parfaite. Le manque d'argent et le manque d'espace n'ont pas jusqu'à présent permis de faire mieux. Souhaitons qu'un jour prochain reviennent au musée les bâtiments occupés au rez-de-chaussée par l'école primaire qui y fut installée "provisoirement" voilà cinquante-six ans.
Cela permettrait de placer dans ces salles les collections d'histoire naturelle, la salle d'ornithologie actuelle serait convertie en galerie d'art moderne et les tableaux anciens pourraient alors bénéficier de la présentation qu'ils méritent.
Voilà bien des paroles d'Henri VENDEL, conservateur de la bibliothèque et du musée de Châlons-sur-Marne (maintenant appelée Châlons-en-Champagne) avec toujours des projets...
Alifer61