mardi 6 mars 2012

Les Fraternisations à la guerre 14.18.

N°192 (Voir les n°8.9.17.34-65à67-86à91-118à122-133à144-187à191)
Voilà maintenant un texte du "Journal des Mutilés et Combattants" du dimanche 21 octobre 1934 sur les "fraternisations" entre soldats français et allemands pendant la guerre de 1914.18 et qui ont été si combattus à l'époque par les hautes sphères , (ces personnes n'étant pas , eux, dans ces fameuses tranchées !!!):
;;;; Nombre d'actes de fraternisation ont commencé par un simple sifflement de chanson. Le siffleur allemand reprenait ou continuait l'air du Français et la conversation s'engageait. H. NADEL, auteur de "Sous le pressoir", raconte l'anecdote suivante qui débute par un duo de chansons sifflotées.
- Merci, crie le Français, pour s'amuser.
- Y a pas de quoi, à votre service, répond l'Allemand.
- Ohé ! Fritz, tu n'habitais pas à Paris avant la guerre ?
- Si, rue de Clignancourt.
- Tiens ! la même rue que moi. Où travaillais-tu ?
- J'étais garçon de café à la Brasserie viennoise. 
- Oh ! je connais bien. Tu as dû certainement me servir des bocks, je t'ai donné ton pourboire et tu me fiches sur la gueule, maintenant, cochon.
-Ca, c'est le métier....
Le lendemain, les Allemands envoient un paquet de cigares. Puis un papier lesté d'un caillou tombe dans la ligne française: " Ne tirez pas, nous ne tirerons plus" y était-il écrit. On discute ferme chez les Français. On n'ose toucher aux cigares. S'ils étaient empoisonnés ? Au périscope, NADEL voit des mains puis des têtes s'élever de la tranchée ennemie. Sur une longueur de cinq cent mètres, les Allemands se dressent jusqu'à mi-corps et bientôt les Français en font autant. Dès lors, on fait la guerre en commun, une guerre pépère, sans surprise sans coups de feu. Français et Allemands doublent , en plein jour, le réseau de chevaux de frise et même une équipe allemande donne un coup de main à une équipe française. On se prête des outils. On convient que, la nuit, personne ne doit circuler sur le "bled" et qu'on a le droit de tirer sur toute patrouille. On échange des cadeaux. Les Allemands donnent du tabac, les Français du pain. Les Allemands vont jusqu'à prévenir qu'un abri est miré et" qu'il sautera probablement dans la première semaine de janvier". Bien entendu, les officiers ignoraient cette trêve et ces accords. Quand l'un d'eux surgissait, on se faisait signe et l'on recommençait à jouer sérieusement à la guerre. Mais un matin, le colonel surgit à l'improviste et exige que le sergent commande un feu de salve. On n'entendit nul cri de blessé. NADEL interroge le sergent qui lui répond:
-Je n'aime pas les Boches. Je suis du Nord. Ils pillent tout chez moi... Mais ç'aurait été un abus de confiance de les tuer. Alors, avant de tirer, je leur ai fait signe de se cacher.
Le lieutenant Duvernoy, qui exerçait en 1914 l'honorable métier de préfet du Tarn-et-Garonne, se trouvait sur le front d'Orient où il commandait une compagnie de mitrailleurs. Un soir, il siffle à gorge déployée un "largo" d'Haendel et, comme il s'arrête, le largo est aussitôt repris par un siffleur mystérieux installé de l'autre côté de la barricade. Duvernoy siffle u n aria de Bach, l'interrompt intentionnellement et , là-bas, l'aria continue. L'officier varie son programme, et son accompagnateur anonyme termine tous lesmorceaux commencés. Wagner, Berlioz, Saint-Saëns, César Franck y avaient passé.
En hâte, le lieutenant Duvernoy remet à son agent de liaison un billet où il relate le fait et où il conclut: "Ce ne sont pas des Bulgares qui sont en face de nous, mais des Allemands. Il est donc nécessaire que, pour tenir devant ces deux adversaires particulièrement sérieux, nous soyons promptement renforcés". La réponse lui parvient sans tarder: "Il est inadmissible qu'on fraternise avec les ennemis en sifflant les mêmes airs qu'eux. Nos informations sont sûres. Nous avons devant nous des Bulgares, non des Allemands". Deux jours après, les Allemands enfoncent notre ligne, trop faible sur ce point, tuent une centaine d'hommes et s'enfoncent dans nos lignes........... (oh! bétise humaine ! Les grands chefs savent toujours tout !!!!)
De nombreuses "fraternisations" eurent lieu pendant cette guerre de tranchée. Beaucoup furent sévèrement jugées et condamnées ..... Pourtant le peuple de tous les pays n'est pas pour la guerre. Regardons qui la déclare.......
VENDEL Henri (NADEL) participa malheureusement aux deux dernières guerre:1914.18 et 1939.45.....
Alifer61