lundi 2 novembre 2009

HENRI VENDEL: "LA NATION CONTRE LA PATRIE"

87 (Voir les n°8.9.17.34.65.66..67.86 )Dans le n°148 du 15 avril 1935 de la revue mensuelle "EUROPE", nous trouvons un texte d'Henri Nadel (Vendel) ( en réalité Joseph-Henri, Eugène VENDEL) ayant pour titre "La nation contre la Patrie". Je vais essayer d'en transcrire quelques phrases...
Nation, patrie: il semble que ces mots soient devenus synonymes, tant on les emploie constamment l'un pour l'autre. Livrés à la foule par les politiciens, ce ne sont plus que des fétiches, tabous d'autant plus redoutables qu'ils sont plus vagues.
Et sans doute le nationalisme a-t-il intérêt à cette confusion. Mais ceux dont la nation exige de multiples sacrifices, qui peuvent aller jusqu'à celui de leur vie, ou pis encore, jusqu'à la mort de leurs enfants, peut-être ont-ils le droit - et même le devoir - d'essayer de connaître qui dispose d'eux et des leurs.
Obéir? Volontiers, mais à condition que je sache à qui et pourquoi. D'abord voir clair.Je ne puis renoncer en faveur de qui que ce soit au privilège du libre examen. J'en suis comptable non seulement devant ma conscience, mais devant tous les hommes libres, ceux qui bataillèrent dans le cours des siècles passés pour le conquérir, et ceux de l'avenir. ............................
Qu'est-ce qu'une nation? "Une réunion d'hommes". La patrie? " Un pays"..........
La mienne(patrie) est formée d'un village normand, de quartiers de Paris, d'une vallée de l'Ile-de-France, aussi de paysages de Grèce, de Suisse, d'Italie, où j'ai vécu peu de jours, mais intenses.Elle grandit avec moi. La patrie est une création continuelle.........................
La nation ne se définit que par les frontières. C'est une abstraction. La patrie est oeuvre de chair. C'est de tout mon corps que j'aime la mienne, et non seulement de mon coeur, mais des yeux qui l'embrassent, et des pieds qui la foulent. Elle n'a de frontières, ni dans le temps ni dans l'espace. Aussi ne demande-t-elle pas ces sacrifices sanglants que la nation impose..............
La patrie unit, la nation oppose.............................
et Henri Vendel continue sa démonstration en rappelant les faits historiques de la France et en affirmant que "la nation armée peut dévaster les patries voisines, non plus sauvegarder la sienne."
Alifer61