lundi 2 novembre 2009

HENRI VENDEL: l'art du peuple ?

86 (Voir les n) 8 - 9 - 17 - 34 - 65 -66 - 67). (Tableau d'Eugène Delacroix:la liberté...)
Voici un texte retrouvé dans la revue mensuelle de littérature, d'étude et d'art "Les Primaires"d'octobre 1927 qui avait "pour but de faire respecter le mot primaire, de rendre hommage aux artistes fidèles au peuple, de contribuer à donner à ses lecteurs une culture pénétrée d'un esprit international et humain, de faire connaître un art profond, simple et naturel comme le sol.
Elle combat les préjugés, les chapelles, l'esprit de guerre, le snobisme artistique et tout ce qui n'est pas probe, sain, généreux".
Donc Henri Vendel signant Henri Nadel y écrit: "L'art du peuple"? Mais d'abord qu'est-ce le peuple? Quand ces deux mots (d'art et de peuple) s'accouplent, il m'est impossible de ne pas les prendre dans leur sens le plus général. Le peuple, c'est la multitude des hommes considérés en ce qu'ils ont de commun.
Je me refuse à bannir du peuple aucune classe. Seuls, s'excluent d'eux-mêmes ceux qui prétendent n'avoir rien de commun avec lui. Une telle définition admise, le problème devient facile. L'art du peuple sera l'art leplus général, le plus simplement humain, celui où pourront communier le rustre et leraffiné.
Les oeuvres qui répondent à cet idéal sont rares, puisqu'il faut plus de talent pour les écrire. Il me semble que GERMINAL, L'ASSOMMOIR, les nouvelles de Maupassant, RESURRECTION, et parmi des plus récentes,LES CROIX DE BOIS, LE FEU... (je n'en citerai pas d'autres pour qu'on ne m'accuse pas d'oubli).
Si toutefois, par "peuple", on entend la partie la moins cultivée de l'humanité (car sur le plan intellectuel, il n'est pas de différence d'argent, mais de culture), je crois que le devoir des littérateurs est de f... la paix à ce "peuple"; Fi de l'art au rabais! On n'écrit pas pour le "peuple" comme pour les enfants.
Quand le peuple est abandonné à lui-même, il crée. Témoins nos légendes et nos contes populaires. Mais ce sens artistique, il le perd dès qu'interviennent les professionnels de l'écritoire. On lui offre des articles de bazar, il les préfère à ses vieux étains. Les pires ennemis de l'art du "peuple", ce sont les auteurs qui écrivent pour le "peuple".
Voilà des mots qui définissent bien Henri Vendel...
Alifer61