lundi 2 novembre 2009

HENRI VENDEL : "La CONSOLATRICE"

88 (Voir les n° 8.9.17.34.65.66.67.86.87)
Dans le n°61 du 10 juillet 1931 de l'Encyclopédie mensuelle, vivante, ouverte et libre "L'ESPRIT FRANCAIS", un certain André Payer se penche sur "la consolatrice" d'Henri Nadel (Vendel) (ou encore Joseph-Henri,Eugène VENDEL):
La "Consolatrice" compte à coup sûr parmi les meilleures oeuvres de Henri Nadel, avec ce très beau livre de guerre: "Sous le Pressoir", qui aurait dû avoir en France une magnifique carrière et, traduit en anglais, n'a guère été goûté, semble-t-il, que de la seule Amérique.
C'est que cet écrivain, si doué, est affligé d'un défaut qui, par le temps d'aujourd'hui, constitue une véritable tare: son impénitente modestie. Aussi bien mériterait-il qu'on lui appliquât à lui-même cette pensée qu'il a formulée au sujet du héros de la Consolatrice: "Dans la lutte pour la vie, sa noblesse morale n'était pas une moindre infirmité que sa bosse".
Voilà qui sent, de loin, son La Rochefoucault.La Consolatrice ne se targue pourtant d'aucune intention moralisante. Par son esthétique, ce livre est de filiation nettement naturaliste. André Thérive n'hésiterait pas à y voir un roman "populiste". Ce qui est certain, c'est que l'ouvrage de Henri Nadel est remarquablement construit et écrit. Pas de bavure, ni de surcharge.Mais un solide équilibre qui vient de la juste proportion donnée aux valeurs et du soin apporté à leur exacte mise en place.
Les types - et il y en a! - sont silhouettés avec beaucoup de verve, d'un trait incisif. Quant au personnage principal, sorte de raté campagnard auquel l'auteur prête une émouvante humanité, la véracité de sa peinture évoque à la fois Stendhal et Dickens. On songe à David Copperfield, quelquefois aussi, dans certaines pages pleines d'humour et de cocasserie, à Poil de Carotte. ...............
Beau livre en vérité, qu'il faut avoir lu. Des pages tour à tour ironiques, caustiques,malicieuses succèdent à d'autres plus graves, presque amères....
....multiplicité des dons départis à cet écrivain mais qu'il y a en lui un poète - inavoué -.
Dans ce livre Henri Vendel nous décrit d'une façon pittoresque la chambre située dans les combles de l'étude Lebastard, une journée dans l'étude.
Plus bel éloge ne peut être fait à notre auteur !
Alifer61