lundi 19 novembre 2012

Henri Vendel et la Bibliothèque Circulante de la Marne.

N°213 (n°8.9.17.34.65à67.86à91.118à122.133à144.187à192.194à212)

Texte de 1979 de Jackie Ebréard. Directeur de la Bibliothèque centrale de prêt de la Marne...

AUX ORIGINES DE LA BIBLIOTHEQUE CIRCULANTE.
Le 26 mars 1929, une proposition de résolution déposée par Mario Roustan au Sénat invite le gouvernement à organiser dans toute la France des salles municipales de lecture publique. Cette proposition demande notamment la constitution d'une commission spéciale dans le but d'élaborer des projets. C'est ainsi qu'une commission d'étude, présidée par le sénateur Victor Bérard, se réunit de décembre 1929 à mars 1930 au Ministère de l'Instruction Publique.
A une époque où l'énorme majorité de la population française est encore rurale, il est naturel que ce travail de réflexion s'attache tout particulièrement au développement de la lecture à la campagne. Il propose notamment la création dans chaque commune "d'une bibliothèque publique formée pour partie d'un fonds permanent, pour l'autre partie d'un dépôt temporaire renouvelé par les soins d'un organisme départemental, l'instituteur étant tout désigné pour être le bibliothécaire communal", et qu'au niveau départemental soit créé un dépôt central rattaché à une bibliothèque municipale., ou à un établissement d'enseignement, avec pour mission de faire circuler les ouvrages. Ce dépôt central, pouvant éventuellement être pourvu de succursales, serait administré par un "Comité Départemental de la Lecture Publique" nommé par arrêté ministériel sur proposition du Préfet, président, et comprenant l'Inspecteur d'Académie, vice-président ainsi que 12 membres choisis "pour leur compétence". Sa gestion serait confiée à un membre du personnel des bibliothèques à un enseignant en activité ou en retraite ou à toute autre personnalité qualifiée, le financement étant assuré par une subvention de l'Etat, une contribution départementale, la participation des communes ainsi que des dons et legs.
Suite à ces travaux, le ministre de l'Instruction Publique demande aux préfets des départements de se concerter avec les inspecteurs d'Académie afin de définir au niveau local les modalités pratiques d'application de ces projets, ajoutant - sage précaution - qu'il ne saurait être question de mettre sur pied ce système à bref délai et que son application ne pourrait être que progressive.
L'inspecteur d'Académie de la Marne, après s'en être entretenu avec Just Berland, archiviste départemental et Henri Vendel, transmet le 9 février 1931 des propositions dont l'auteur est en fait Henri Vendel; on prévoit que le local, une simple salle, se trouverait à l'Ecole Normale d'Instituteurs, la Bibliothèque municipale de la rue d'Orfeuil étant déjà à l'étroit. Si l'o veut, d'autre part, que les 662 communes du département soient assurées de 10 volumes, c'est un minimum de 6500 ouvrages qui serait nécessaire, leur circulation étant assurée par des envois postaux, si possible en fran chise postale, et par des transports en autobus. La bibliothèque des chefs-lieux de canton devrait servir de relais entre les différentes communes et le dépôt central. Les premières dépenses s'élèveraient à 207.000 francs, dont 130.000 francs pour l'achat de livres, 52.000 pour la reliure et 25.000 pour l'aménagement de la salle.
Profitant de cette atmosphère favorable, Vendel entretient le Préfet, dès juillet 1930, d'un projet de bibliothèque circulante dans la Marne. Ce dernier lui demande de rédiger un rapport détaillé à soumettre au Conseil Général en mai 1931.
Vendel imagine alors une structure comprenant:
- une bibliothèque centrale à Châlons-sur-Marne;
- des " bibliothèques du 1er degré" à Reims, Epernay, Suzanne et Vitry-le-François;
- des "maisons de la culture" - aussi appelées "salles de lecture - maisons du terroir" - dans les localités de plus de 2000 habitants: Ay. Dizy-Magenta. Sainte-Menehould. Sermaize. Suippes. Vertus;
- des dépôts de livres dans chaque commune.
" La bibliothèque centrale fournirait aux bibliothèques du premier degré les livres non usuels. Elle servirait elle-même de bibliothèque du premier degré pour l'arrondissement de Châlons-sur-Marne.
Les bibliothèques du premier degré, dotées de bibliobus, dirigées par un bibliothécaire professionnel, approvisionneraient en livres, en disques (livres sonores) en films et gravures les communes du voisinage. Leur installation servirait de modèle aux maisons de la culture.
Celles-ci comprendraient essentiellement une salle de réunions, pourvue de quelques rayonnages, d'un phonographe, d'un appareil de T.S.F., d'une cabine de cinéma.
Des expositions y auraient lieu périodiquement, relatives tantôt au folklore, tantôt aux beaux-arts, en accord notamment avec la chalcographie du Louvre. On y donnerait aussi des conférences, des pièces de théâtre, etc....
Dans les communes moins importantes, ce dépôt de livres se ferait en principe à l'école ou à la Mairie"
Toutefois, conscient du coût d'un tel projet - trois millions approximativement la première année - Vendel souligne qu'il n'a de chances d'être mené à bien que si l'Etat prend à sa charge la majeure partie des frais.
Il soumet alors, en accord avec ses collègues de Reims, Mesdemoiselles Réville et Berna, quelque chose de plus modeste, pouvant être réalisé immédiatement et comprenant:
- un magasin central à Châlons, avec succursale à Reims, ces deux villes fournissant les locaux;
- un bibliobus pour tout le département;
- un bibliothécaire professionnel sachant conduire;
- un employé sachant conduire;
- un fonds de livres de 30.000 volumes.
" La direction de la bibliothèque circulante appartiendrait au bibliothécaire municipal de Châlons-sur-Marne qui serait responsable de son organisation. La succursale de Reims serait placée sous la direction d'un des bibliothécaires diplômés de Reims. De la sorte serait établie une liaison étroite avec les bibliothèques existantes qui prêteraient les livres d'études"
On pourrait desservir ainsi toutes les communes du département. Chiffrant approximativement les dépenses nécessaires dans l'immédiat, Vendel les répartit ainsi:
- à la charge de l'Etat:
      - bibliobus : 25.000 francs
    - participation à l'achat de livres:  200.000 francs, la participation de l'Etat représentant surtout une dépense une dépense de mise en route qui serait considérablement réduite les années suivantes;
- à la charge du département:
       - traitements du personnel: 50.000 francs;
       - essence, entretien du bibliobus : 50.000 francs; 
- à la charge des communes: participation à l'achat de livres: 240.000 francs.
Ce projet est, d'une part, double puisqu'il concerne d'abord les bibliothèques circulantes populaires, mais aussi le prêt d'ouvrages d'études des bibliothèques municipales par l'intermédiaire de la bibliothèque circulante. Pour Vendel d'autre part, une place de choix doit être réservée à ce que nous appelons aujourd'hui l'audiovisuel, et appel est fait aux moyens les plus modernes pour l'époque. Enfin, si l'Etat assure l'investissement, aidé en cela par les communes, le fonctionnement est à la charge du département. On le voit, à partir des travaux de la Commission pour la Lecture Publique, Henri Vendel élabore son propre schéma pour la Marne, essayant de convaincre Préfet et conseillers généraux.
Toutefois, comme souvent dans notre pays, les moyens ne sont pas à la hauteur des nobles ambitions proclamées et les effets différés de la crise de 1929 en France ne peuvent que retarder l'application de ce modèle. Paradoxalement, ce sont aussi les conséquences de la crise - en l'occurence les mesures prises pour remédier au chômage de l'édition - qui réactivent le projet quelques années plus tard. En core faut-il une volonté politique... et l'entregent du Conservateur de la Bibliothèque municipale de Châlons-sur-Marne pour que notre département soit choisi comme laboratoire afin d'y tenter la première expérience officielle française de lecture à la campagne.

LA CREATION DE LA BIBLIOTHEQUE CIRCULANTE
Dans le premier cabinet Léon Blum, le Sous-Secrétariat d'Etat aux Loisirs, création nouvelle et de durée éphémère, est confié à Léo Lagrange. Ce dernier décide, à la demande de son chef de cabinet Edouard Dolléans, président de l'Association pour le Développement de la Lecture Publique (A.D.L.P.) d'affecter un crédit au financement d'une expérience de bibliothèque circulante dans un département. Une autre enveloppe, accordée par le Ministère de l'Education, doit permettre l'acquisition d'ouvrages. C'est la Marne qui est choisie comme terrain d'expérience.
Les bibliothèques itinérantes ne sont certes pas un phénomène nouveau et déjà circulent de nombreux bibliobus à l'étranger, en particulier dans les pays anglo-saxons. C'est d'ailleurs le "Comité Américain d'Aide aux Régions dévastées" qui lance en France, dans le Soissonnais, une véritable expérience après la Première Guerre Mondiale. Le bibliobus de la Marne ne surgit donc pas exnihilo et peut bénéficier d'exemples, en particulier celui du département voisin.
Plusieurs raisons "objectives" sont invoquées par Henri Vendel pour expliquer qu'on ait décidé d'implanter la première bibliothèque circulante publique dans la Marne:
"D'abord parce que la population est assez évoluée pour pouvoir s'intéresser aux livres. Aussi parce qu'elle est groupée, facile à desservir par de bonnes routes de plaine et que le chef-lieu se trouve au centre du département. Cette population est variée, de sorte que l'expérience porte sur les milieux différents: agricole, viticole et industriel. La proximité relative de Paris permettait de donner à l'expérience la publicité nécessaire pour qu'elle servît d'exemple au reste de la France. Enfin, on trouvait sur place le personnel technique nécessaire".
Dans une de ses notes manuscrites, Vendel avance comme raison supplémentaire le fait que les passions politiques ne sont pas très vives et qu'il n'est pas à craindre, comme dans l'Ouest, une opposition du clergé catholique.
Le premier argument semble une "politesse" aux habitants de notre département. Non certes, qu'on soit ici moins "arriéré" que dans d'autres régions. Rien n'indique, en tous cas, un niveau intellectuel et un appétit de savoir supérieurs, à une époque d'ailleurs où la population des zones tant agricoles que viticoles est loin d'être aussi prospère qu'aujourd'hui. Quant aux motifs géographiques, d'autres départements peuvent se prévaloir des mêmes avantages.
S'il est vrai enfin que l'opposition du clergé catholique, à l'expérience, n'est pas très vive et les accusations de diffuser de "mauvais" livres peu nombreuses, que le parrainage technique de la Bibliothèque municipale de Châlons pouvait être - et devint effectivement - capital, c'est la présence d'Henri Vendel qui explique que la Marne soit choisie: "Si M. Dolléans et moi avons fait ce qu'il fallait pour que le bibliobus aille à Châlons - et non ailleurs, ce qui aurait très bien pu arriver - c'est que nous pensions que vous étiez le plus qualifié, de par le caractère social de votre activité, pour le mener à bien. Vous êtes pour nous le bibliothécaire idéal" écrit à Henri Vendel le secrétaire général de l'A.D.L.P.
On a déjà vu, d'après les projets évoqués plus haut, la conception de la culture qu'avait Henri Vendel, dont pour lui, la bibliothèque devait être le pivot.
Ces idées se trouvent exprimées dans un mémoire qu'il présente, en tant que délégué de l'Association des Bibliothécaires Français, aux "Assises du Livre" qui se tiennent à Monaco en 1937, ainsi que dans le compte rendu qu'il fit un peu plus tard de ces assises devant les membres de l'Association.
Pour Henri Vendel, la lecture en milieu rural est le point cardinal de la démocratisation des bibliothèques: partant de la constatation que l'époque voit l'émergence des masses, il estime qu'il est nécessaire d'amener ces dernières aux livres, mais pas, biensûr, par le moyen des "sanctuaires d'études" que sont les bibliothèques d'érudition.
"Cette gangue recouvre du minerai. Il y a dans la masse des individus qui se détachent d'elle parce qu'ils auront heurté un livre, et ces individus viendront accroître l'élite des chercheurs (....), car l'esprit souffle où il veut (....). Savoir lire, ce n'est pas seulement savoir épeler et le véritable maître de lecture, ce n'est pas l'instituteur, ce doit être le bibliothécaire, du moins, une certaine catégorie de bibliothécaires, ceux que l'on pourrait appeler les bibliothécaires du premier degré. Ce sont eux qui doivent d'abord conduire le peuple au livre, pour lui apprendre à s'en servir et le lui faire aimer. C'est une tâche qui ne me paraît pas dépourvue de grandeur"
On est en train de passer de "la propriété individuelle d'un livre à sa propriété collective". Le problème est avant tout d'ordre économique,  la classe qui achetait le plus d'ouvrages, la petite bourgeoisie, ne pouvant plus le faire et les nouvelles couches émergeant à la culture n'ayant pas les moyens de se constituer de vastes bibliothèques. De là le rôle primordial des bibliothèques publiques.
Le bibliothécaire doit "quitter son cabinet pour rapprocher le livre du consommateur possible", notamment à l'aide de bibliobus. Evoquant devant les congressistes de Monaco le projet de bibliothèques circulantes de la Marne qui commence à prendre forme, Vendel déclare:
"J'ai l'espoir de porter chaque mois dans les villages une cargaison de livres. Mais nous ne nous contenterons pas de passer avec le bibliobus comme l'épicier ou le boucher, nous ferons de la propagande par le livre. C'est ainsi que, disposant d'un cinéma, je passerai, par exemple, quelques scènes des Misérables pour donner aux spectateurs le désir de connaître la suite, donc de venir au Livre. De même pour les ouvrages d'enseignement agricole, etc... Il y a dans les campagnes, une réserve considérable de lecteurs dont il suffit d'éveiller l'appétit intellectuel pour sauver l'édition".                                                                                                                            
En tant que représentant des bibliothécaires dans cette assemblée, Henri Vendel leur "inspire" alors des voeux, repris tels quels après discussion demandant:                                                         
- la reprise par le Parlement du projet Roustan, abandonné;                                                            
- le rétablissement d'une direction générale des bibliothèques, disposant d'inspecteurs régionaux et coordonnant les efforts dispersés;                                                                                   
- que les bibliothèques soient confiées à des professionnels formés en partie sur le terrain des bibliothèques publiques;                                                                                                                         
- qu'un crédit minimal par tête d'habitant à la charge des communes soit instauré en faveur de la lecture;                                                                                                                                                  
- la création d'une section jeunesse dans chaque bibliothèque municipale;                       
- la génération de l'expérience des bibliothèques circulantes, "considérant qu'il est dangereux de multiplier à l'excès les petites bibliothèques qui deviennent vite des cimetières de livres"
Outre la foi dans le bibliobus, on trouve là les idées-forces de la pensée de Vendel en matière de lecture publique. Il est à noter la volonté d'obliger les communes à participer au financement, idée récurrente encore à l'ordre du jour, ainsi que le souci que cette organisation des bibliothèques se fasse sous le contrôle de l'Etat.                                                      
Le Sous-Secrétariat d'Etat aux Loisirs affecte une somme de 35.000 francs à l'achat d'un bibliobus. Ce véhicule, confectionné selon les recommandations d'Henri Vendel, est livré en mai 1938.                                                                                                                        
Il s'agit d'une camionnette Peugeot 402 de 11 chevaux, permettant le transport de 1.000 volumes: 800 dans des caisses à l'intérieur et 200 dans des casiers extérieurs latéraux protégés par des panneaux, la partie supérieure vitrée relevable pouvant servir de toit, la partie inférieure plus petite et rabattable pouvant servir de table. A l'intérieur du véhicule sont prévus un casier pour un appareil de cinéma, un pour un phonographe, un pour les disques. On y trouve également un banc et une table-rabattant, de même que deux crochets pour suspendre un écran. Un avertisseur spécial permet d'autre part d'avertir les populations de l'arrivée de la camionnette.                                                                                                            
Le Sous-Secrétariat d'Etat aux Loisirs accorde également un crédit de 36.000 francs à l'A.D.L.P., destiné à la nouvelle bibliothèque circulante. Cette somme est employée à des dépenses d'équipement, notamment 14.000 francs pour des rayonnages, 5.600 francs pour l'achat de 300 caisses en bois blanc destinées au transport des volumes, 2.800 francs pour une machine à écrire et 8.500 francs, non dépensés dans l'immédiat, devant être utilisés à l'achat d'un appareil de projection.                                                                                    
Le Ministère de l'Education nationale, nouvelle appellation du Ministère de l'Instruction Publique, offre, grâce à l'intervention de Julien Cain, Administrateur de la Bibliothèque nationale, 8.500 francs pour l'achat, la reliure et le transport du premier fonds de livres. L'attribution de cette somme prélevée sur le "Crédit des grands travaux pour remédier au chomâge de l'édition", permet d'acquérir 8278 volumes et de les faire relier en toile brune.
Vendel est chargé de choisir les ouvrages en fonction de son goût personnel et de ce qu'il croit savoir de celui des populations rurales.                                                               
"J'achèterai surtout des romans, 75%, puis des ouvrages d'utilité pratique sur l'agriculture, le jardinage, l'économie domestique, la cuisine, la chasse, la pêche,etc ... Enfin un petit nombre d'ouvrages de vulgarisation scientifique ou artistique, les livres d'études proprement dits devant être fournis par la bibliothèque municipale de Châlons-sur-Marne.                       
Le financement du cinématographe toutefois, d'un coût total de 16.000 francs, doit être complété par d'autres subventions.                                                                    
Le Conseil Général s'engage à verser une subvention annuelle de 22.000 francs, ce qui est la condition du démarrage de l'expérience. Cette somme est destinée à couvrir les frais de personnel, autrement dit les rémunérations du bibliothécaire-chauffeur, de l'auxiliaire employé pendant les "mois d'hiver" c'est-à-dire les périodes pendant lesquelles ont lieu des tournées et les frais de déplacement.                                                                                              
Quant aux communes bénéficiaires du nouveau service, Vendel songe au départ à leur demander une cotisation de 25 centimes par habitant. Le Conseil Général, trouvant cette participation excessive, préfère qu'elle soit ramenée à 10 centimes par habitant et c'est finalement le barême adopté jusqu'en 1942. Vendel compte destiner les rentrées provenant des communes - qui s'élèvent à 8.000 francs en 1938 et 1939 - à couvrir les frais de route: essence, assurance, entretien du bibliobus.                                                                          
On a vu que dans les projets, la participation de l'Etat devait surtout servir à financer la mise en route. Et de fait, malgré les demandes réitérées du directeur du biblious, la participation de l'Etat n'acquiert aucun caractère de régularité. C'est ainsi qu'en 1939 le Ministère de l'Education Nationale verse 15.000 francs destinés à l'achat de livres et la même somme en 1940 destinée à financer l'acquisition du cinématographe; quant aux Loisirs, ils votent une deuxième tranche de crédits de 15.000 francs en 1939 ... et c'est tout.                                                          
La nouvelle bibliothèque dépend donc rapidement du financement des collectivités locales.
La Bibliothèque Circulante est de facto rattachée à la Bibliothèque municipale de Châlons, puisque c'est dans cette dernière que sont déposés les livres et qu'est garé le bibliobus. Elle est également dirigée par le Conservateur de la B.M, et c'est à la ville de Châlons qu'est versée la subvention annuelle du Conseil Général. Cependant, on ne peut considérer la bibliothèque comme municipale, puisqu'elle ne rend pas de services à la ville mais au département. Ainsi les assurances ne sont-elles pas souscrites au nom de la ville, mais à celui d'Henri Vendel, alors qu'aucun arrêté n'avait nommé ce dernier directeur.                                              
Dès le début, Vendel souhaite la régularisation de cette situation. Selon lui, la nomination du directeur de la Bibliothèque Circulante ne peut pas dépendre d'un arrêté du Maire ou du Préfet, ce qui pourrait amener l'affectation d'un non-professionnel. Il doit y avoir intervention de l'Etat et le bibliobus ne doit pas apparaître "comme une oeuvre privée subventionnée, mais comme le premier chaînon d'une organisation devant s'étendre à toute la France. Le bibliobus porte: Ministère de l'Eucation Nationale; Bibliothèques Publiques. C'est un programme".          
Un incident est, semble-t-il, révélateur à cet égard. A la fin de 1937, Henri Vendel écrit un article dans la presse locale pour faire état du projet de Bibliothèque Circulante qui doit voir le jour, retraçant les conditions de son lancement et faisant état de ses parrainages, notamment officiels: il s'agit avant tout de sensibiliser la population marnaise et les édiles. Le Secrétaire général de l'A.D.L.P., lui reproche à cette occasion de minimiser le rôle de l'Association. Il fait en même temps grief à Vendel de ne pas avoir consulté l'A.D.L.P. quand il s'est agi du choix des livres de la circulante, ainsi que d'avoir évité de discuter de l'organisation de cette expérience nouvelle: "Vous n'aurez eu pourtant qu'à prendre les bonnes idées et à laisser les mauvaises". Il est également regrettable poursuit-il "d'envoyer les factures au trésorier, comme si le rôle de l'Association était d'avoir en dépôt l'argent, et non pas, comme était l'intention du Sous-Secrétariat des Loisirs, que l'Association ait une participation financière et morale au bibliobus (....) Maintenant que le bibliobus est réalisé, vous aimeriez bien qu'on vous laisse tranquille, que vous vous arrangiez comme vous l'entendez (....) Vous ne vous êtes pas rendu compte que c'était l'Assocation qui a demandé que vous ayiez le bibliobus.                           
Dans la réponse à une lettre de Dolléans sur le même sujet, apparemment aussi sévère, Vendel essaie de se disculper, arguant du fait qu'"une tentative d'apparence officielle a plus de poids auprès de ces humbles magistrats (les maires) que si elle se réclame d'une association privée".    Cette escarmouche épistolaire, loin d'être simplement le fruit d'un malentendu o du heurt de deux tempéraments, est révélatrice, nous semble-t-il, de l'indépendance à l'égard de tout groupe de pression que s'efforçait de conserver Vendel dans la gestion de la bibliothèque circulante  et de la suspicion que, de ce fait, il entretenait chez les "mécènes".                                                        Henri Vendel préconise que la Bibliothèque Circulante soit rattachée officiellement à la B.M., l'intervention de l'Etat se justifiant par le fait que ce dernier possède les collections, le bibliobus, et participe à raison de 60% au traitement du bibliothécaire municipal. On lui répond que si une régularisation de la situation personnelle du directeur ne pose pas de problème - un arrêté ministériel pouvant charger Henri Vendel, conservateur de la B.M., de la direction de la Bibliothèque Circulante, après avis éventuellement du Préfet et du Maire de Châlons -, il est difficile de préciser le statut de l'établissement lui-même. Certes, le directeur peut être nommé par le Ministre après avis du Préfet, poursuit en substance l'argumentation. Mais sa fonction doit-elle être liée à celle du Conservateur de la B.M. ? Dans ce cas, un prochain conservateur pourrait refuser la charge de directeur de la Bibliothèque Circulante, qui ne comporte aucune indemnité supplémentaire. Il faudrait donc prévoir par arrêté une indemnité pour cette dernière responsabilité; or, il est difficile de codifier ce qui n'est qu'une expérience, comme il est prématuré de prendre un arrêté portant organisation d'une Bibliothèque Circulante dont les rapports avec les collectivités locales se dessinent empiriquement.                                                                                                                                      
Aucune régularisation du cas de la Bibliothèque Circulante ne semble donc devoir être trouvée dans l'immédiat. Toutefois, lors de sa session de mai 1939, le Conseil Général décide d'allouer à Vendel, en qualité de directeur de la Bibliothèque Circulante, une indemnité annuelle de 1.500 francs. Les évènements et le désordre qui en découle empêchent qu'une solution soit trouvée à ce problème de la part de l'Etat.                                                                                          
Le premier octobre 1943, la Bibliothèque Circulante devient départementale. Elles est administrée par un Conseil dont les membres sont nommés par le Préfet de la Marne et dont celui-ci est président de droit, la direction technique appartenant au conservateur de la B.M. de Châlons.                                                                                                                                                    
HEURS ET MALHEURS DE LA BIBLIOTHEQUE CIRCULANTE.                                          
Henri Vendel établit en fonction d'impératifs matériels (frais d'essence et nécessité pour le chauffeur du bibliobus de renter à Châlons tous les soirs) une liste de 158 communes, qu'il soumet à quelques Conseillers Généraux. Il choisit les centres à desservir de manière à toucher le plus grand nombre de cantons possible, 30 sur 33 : seuls les cantons d'Anglure, d'Esternay et de Saint-Remy-en-Bouzemont sont négligés à cause de leur éloignement.                                     
Des municipalités pressenties pour bénéficier du passage du bibliobus, une vingtaine de refus seulement sont essuyés, mais émanant notamment de la plupart des grosses bourgades sollicitées, telles Ay, Fismes, Montmirail, Pontfaverger, Sézanne, Sainte-Menehould, Witry-lès-Reims, etc, ... et c'est finalement 28 cantons qui sont desservis. Les raisons invoquées par les grosses communes qui refusent le passage du bibliobus peuvent être résumées ainsi : nous avons déjà assez de livres comme cela, d'autant plus que personne - ou presque - ne les lit. Ainsi le Conseil municipal d'Ay justifie-t-il son refus par cet argument captieux: " la ville d'Ay possède une bibliothèque bien garnie, cependant peu suivie, peut-être parce que trop peu souvent renouvelée (sic) et il (leconseil) a préféré consacrer les fonds qui serviraient à couvrir les frais de la bibliothèque à l'achat de quelques volumes". En revanche, les communes plus petites adhèrent plus volontiers. Les demandes affluent, si bien que 207 communes sont desservies en juin 1939, représentant une population d'un peu moins de 100.000 habitants. Devant la défection de certains gros centres, le nombre de tournées prévu, de 14 à l'origine, est ramené à 12. La tournée la plus courte mesure 71 kilomètres, la plus longue 160.                                        
A l'origine, Vendel avait prévu une tournée chaque mois en hiver et tous les deux mois en été, les travaux des champs rendant la lecture saisonnière à la campagne plus qu'en ville: "Elle (la lecture)  commence après les vendanges dans le vignoble, après la rentrée des betteraves dans la plaine. Elle dure jusqu'en avril, avec un ralentissement déjà très marqué en mars. L'été, il n'y a plus à lire que les enfants et les rentiers; encore ceux-ci préfèrent-ils leur jardin et leurs promenades".                                                                                                                                         
C'est finalement, du fait notamment   que la contribution demandée aux communes n'est que de 10 centimes par habitant, une périodicité de deux mois qui est adoptée dès le début.               
Lors des tournées auxquelles Vendel participe, le bibliothécaire-chauffeur dépose les caisses de livres toutes préparées chez une personne désignée par le Maire, la plupart du temps l'instituteur, généralement le plus apte à conseiller les lectures et le mieux placé pour toucher les parents grâce aux enfants. Le nombre de livres déposés dans les communes est de 7 pour 100 habitants, avec un minimum de 10: c'est évidemment très peu comparé aux standards actuels. Toutefois, les personnes avides de lecture et qui ne se satisfont pas du dépôt communal peuvent contacter des abonnements individuels, commandant leurs livres ou les choisissant sur les étagères du bibliobus. D'autre part, des coopératives scolaires peuvent souscrire des abonnements spéciaux pour livres d'enfants. Au bout de deux mois, on rend les livres au bibliobus et ils sont remplacés par d'autres, souvent commandés avant le passage. Les désiderata s'expriment au vu de listes d'ouvrages classés par thèmes fournies par la bibliothèque et ils sont satisfaits  dans la mesure des possibilités.                                                    
L'accueil est excellent presque partout, principalement dans le vignoble et la vallée de la Marne. 63.000 volumes sont prêtés d'octobre 1938 à fin avril 1939. Le succès est tel qu'on doit renoncer à développer le prêt individuel. Chaque tournée devant desservir en moyenne près d'une vingtaine de dépôts, il n'est plus possible de laisser venir trop de particuliers. En revanche, des bibliothèques scolaires de plus en plus nombreuses s'abonnent: 15 au début de 1939,53 à la fin de la même année et 114 en 1940. En octobre 1939, 215 communes sont desservies et on doit même refuser les adhésions d'une dizaine de villages trop éloignés du parcours du bibliobus.                                                                                                                          
A la satisfaction de Vendel, les livres du bibliobus sont lus par un large éventail social, même si, bien sûr, on trouve d'abord des gens possesseurs d'une certaine culture. Et de citer le boulanger de Possesse "qui, voyant passer le bibliobus, abandonna sa fornée et sauta sur son vélo pour courir après les livres", "le vieux vigneron d'Hautvillers qui disait en novembre dernier: Y a du bon vin et voilà des livres: quel bon hiver on va passer!" ou encore le mécano de Bouy et le camionneur de La Chaussée... Les goûts sont simples: "Les paysans ne lisent pas par snobisme, ils lisent sérieusement et ils aiment l'auteur avec lequel ils se sentent en sûreté, l'auteur à qui ils peuvent faire confiance, qui leur parle en ami, qui les amuse d'ailleurs ou les instruise"             
La préférence des lecteurs se porte vers les romans dans une proportion de 75%: vient en tête Dumas père, puis quelques autres romanciers du XIXe siècle.                                                          
"Dans l'ensemble, les paysans préfèrent les auteurs qui ont parlé d'eux: George Sand, Maupassant, Erckmann-Chatrian, certains Balzac, certains Zola aussi mais là il faut tenir compte du fait que le lecteur paysan est, en général, très pudibond. Cela peut surprendre. Lui qui n'a pas peur en paroles de termes grossiers, est très choqué lorsqu'il les rencontre dans un livre. Des ouvrages qui ne provoquent guère de réactions dans la ville, même provinciale, font scandale à la campagne".                                                                                                                        En dehors des romans, les livres d'art, de sociologie et de philosophie sont très peu prisés, alors que ces derniers ont plus de succès en ville. Il en est de même pour les livres d'hygiène et de puériculture: "on croirait que les paysans s'intéressent plus à la santé de leurs animaux qu'à celle de leurs enfants". En revanche, les livres d'utilité pratique (cuisine, agriculture, mécanique) ou d'histoire (de la Grande Guerre, notamment) ont beaucoup de succès.
Pour Vendel, les bons résultats enregistrés dès la mi-1939 ne représentent qu'un point de départ. Conformément aux ambitions exprimées à Monaco en 1937, il s'agit maintenant "tout en respectant le goût des lecteurs, de leur faire connaître des auteurs nouveaux qui peuvent les intéresser, e les amener à consulter des ouvrages de vulgarisation scientifique et des livres d'art, en un mot d'aiguiser leur curiosité et d'élever le niveau de leur culture", comme par exemple aux moyens d'expositions ambulantes, accompagnées de causeries et de projections. Les circonstances exceptionnelles que connaît bientôt notre pays contrecarrent malheureusement ces projets.                                                                                                                                              
Les tournées du bibliobus cessent le 14 juillet 1939 et reprennent dans la seconde quinzaine d'octobre avec un léger retard, le bibliothécaire-chauffeur ayant été mobilisé.                             
A la clientèle habituelle s'ajoute bientôt celle des réfugiés et des soldats. Pour ces derniers est créé un fonds spécial d'ouvrages à bon marché. Le prêt restant gratuit, ceux qui désirent lire doivent verser un cautionnement de 20 francs, précaution qui doit être prise pour éviter que les livres soient détériorés ou disparaissent: les collections ont eu, en effet, un peu à souffrir en septembre du fait du cantonnement de la troupe dans les mairies et dans les écoles alors que les institureurs étaient en vacances et 200 pertes sont à déplorer.                                                        
Vendel se propose alors non seulement de maintenir, mais de développer l'action de la Bibliothèque Circulante. C'est au début de 1940 qu'est mis en service  l'appareil de cinéma 16mm qui donne quelques séances appréciées des réfugiés. L'autorité militaire fournit même son accord pour que des projections aient lieu dans les Foyers du Soldat de la région. Toutefois, l'expérience tourne court, l'appareil étant bientôt évacué pour le mettre en lieu sûr et l'abandon du projet d'introduction de l'audiovisuel comme auxiliaire de la lecture fait perdre à la Bibliothèque Circulante une grande partie de ce qui aurait dû constituer so originalité. Les prêts de l'établissement se poursuivent néanmoins au rythme de l'année précédente.                  
Le Conseil Général, qui ampute la plupart de ses aides, envisage un moment de ramener sa subvention pour 1940 à 10000 francs. Vendel craint d'être obligé, de ce fait, d'arrêter les tournées au printemps 1940 ... ce qui se produira par suite de circonstances extérieures. La participation financière de l'assemblée départementale est toutefois finalement rétablie au niveau de celle de 1939.                                                                                                                         
Au moment de l'invasion nazie, les fonds diminuent de près de 1/5ème, 1500 volumes étant perdus o détruits dans des incendies. Les restrictions de carburant empêchant la plupart des tournées, le département prend à sa charge l'équipement du bibliobus pour fonctionner au gazogène (coût: 20.000 francs). Vendel obtient d'autre part du Conseil Général le vote d'une subvention complémentaire de 20.000 francs afin de restaurer les volumes endommagés et d'en acheter de nouveaux.                                                                                                                             
Malheureusement, le fonctionnement du véhicule équipé au gazogène n'est pas excellent. Aussi Vendel se plaint-il au constructeur: "Depuis trois mois que la voiture est équipée, pas une seule fois nous n'avons pu mettre en route sans l'intervention du garagiste qui a monté votre gazogène. Une fois en route, la voiture marche généralement bien, sauf toutefois pour la montée des côtes où il faut souvent recourir à l'essence. Les pannes au départ sont d'autant plus regrettables qu'elles se produisent en pleine ville, près du marché. On voit le mécanicien chercher, parfois des heures, d'où elles peuvent bien provenir; cela devient la fable de la ville et ne favorise pas votre publicité".                                                                                                          
Les tournées sont maintenant effectuées par le concierge de la B.M., qui ne peut consacrer à la Bibliothèque Circulante qu'une partie de son temps. L'entretien du gazogène est très accaparant, ce qui amène le concierge-chauffeur à donner au service un temps croissant, jusqu'à quatre jours par semaine. A la fin de 1943, la ville, son employeur, demande avec succès la participation du département à ses émoluments. Le reste du personnel est réduit à deux employées auxiliaires l'une à plein temps, l'autre payée à la journée et employée 160 jours par an.                                                                                                                                                            
C'est peu, même si l'on considère le renfort en personnel de la Bibliothèque municipale.            
Lestournées se font de manière irrégulière: "tantôt il n'y a pas de charbon de bois, tantôt le gazogène fonctionne mal ou le chauffeur tombe malade. Ces perturbations dans la desserte se poursuivent pendant toute la guerre. De plus, les circuits sont réduits au minimum du fait de la pénurie, les caisses étant souvent déposées dans une commune pour les localités voisines.          
Il est étonnant, dans ces conditions, que les défections soient relativement rares et, qu'au contraire, le nombre de points desservis s'étende encore pour atteindre 230 communes et 185 coopératives scolaires en novembre 1943. On a l'impression que plus les tournées se raréfient, plus la soif de lecture dans les campagnes est grande, le livre devenant plus que jamais la principale distraction et procurant une évasion du triste quotidien.                                               
Toutefois, le problème financier se pose avec acuité durant toutes ces années. Ne pouvant compter que sur les collectivités locales, la Bibliothèque circulante n'ose faire de rappel aux communes qui ne sont pas à jour de leur cotisation en 1941, alors qu'elles ont été privées de tournées pendant presque une année, et l'équilibre ne peut être atteint provisoirement que par les économies réalisées du fait des sorties moins fréquentes. Si les contributions demandées aux communes passent à 20 centimes par habitant en 1942, leur recouvrement s'effectue incomplètement étant donné les circonstances et ce poste de recettes n'atteint pas cette année-là 11.000 francs. Quant à l'augmentation de la subvention accordée par le Conseil Général  rendue nécessaire par la résorption des excédents, elle sert surtout à compenser l'inflation. Dans ces conditions, les achats de livres ne servent guère qu'à équilibrer les pertes et les manques se font particulièrement sentir en matière de littérature enfantine, le fonds de la B.M., elle-même très pauvre en ce domaine, ne pouvant être qu'un palliatif.                                          
es cativités se poursuivent durant toute la guerre en dépit des obstacles, dont l'arrestation de Henri Vendel par la Gestapo en mars 1944 .                                                                                      
Au début de 1945, Henri Vendel est nommé Inspecteur général des Bibliothèques afin de mettre en application les idées qu'il a conçues concernant la lecture publique. Il reste en même temps directeur de la bibliothèque circulante jusqu'à la création de la Bibliothèque Centrale de Prêt en novembre 1945.                                                                                                                                 
En effet, une "Direction des Bibliohèques et de la Lecture Publique" naît le 19 août 1945, dont un des premiers actes est de créer au niveau départemental, par l'ordonnance du 2 novembre 1945, les Bibliothèques Centrales de Prêt. Ces B.C.P. constituent le cadre administratif nécessaire à la concrétisation des propositions émises par la Commissions de la Lecture publique en 1930, que le fondateur de la Bibliothèque Circulante avait reprises à son compte. Tout naturellement le département de la Marne figure parmi les premiers dotés en raison du succès de son expérience de bibliobus.                                                                                                
Services extérieurs de l'Etat, les nouveaux établissements, en même temps qu'ils sont assurés de crédits réguliers, se voient conférer une garantie de compétence et de neutralité, conformément aux souhaits exprimés par Henri Vendel.
Oh !!!! Bibliobus      .............          Bibliothèque circulante        .................